Un nouveau venu dans le covoiturage

Le covoiturage, on connaît. Mais le covoiturage payant, c’est moins courant. C’est ce que propose la petite compagnie française En voiture Simone. Son principe est simple. Sur le site de la société, les propriétaires de voiture postent leur itinéraire, le nombre de places disponibles dans leur véhicule, la qualité de l’atmosphère (fumeur ou non fumeur), la quantité de bagages (ou d’animaux) admis. Les piétons en mal de bougeotte n’ont plus qu’à réserver leur siège et à régler le tarif proposé par le conducteur via une plate-forme sécurisée. La compagnie encaisse au passage 3,20 euros de commission. Pari de l’entreprise : structurer un peu le secteur. "Jusqu’ici les sites de covoiturage permettaient simplement une mise en relation des conducteurs et des utilisateur et les gens se débrouillaient entre eux. Nous avons voulu faire un peu comme eBay ou Price Minister sur le secteur des petites annonces : créer une plate-forme pour acheter et vendre en toute sécurité sur internet. L’idée c’est que le covoiturage devienne aussi fiable que l’avion ou le train... ", souligne Jérémie Romand, co-fondateur du site. En voiture Simone propose un panel de garanties. Le passager doit recevoir confirmation du conducteur avant de pouvoir réserver, il reçoit ensuite un billet par internet et, au cas où on l’aurait oublié le jour J sur le bord d’une route, ils sera remboursé par le site.

Reste un hic. Si 30 000 places sont proposées chaque mois aux voyageurs occasionnels, les sièges restent encore souvent inoccupés. Difficile en effet de trouver un passager désireux de joindre Toulouse à Saint-Brieuc un jeudi à 14h ou Questembert à Serens en Bretagne, tous les jours vers 17h30. Bref, pour utiliser En voiture Simone, mieux vaut ne pas être trop à cheval sur la date de départ et la destination de votre voyage. Et avoir aussi un peu d’argent de côté. Car certaines places se vendent à prix d’or. Pour un Paris-Aix en Provence le 20 juin, comptez 91 euros. Difficile d’y voir un réel avantage sur le TGV. Jérémie Romand conseille pourtant de fixer les tarifs en fonction de la consommation de la voiture, du nombre de kilomètres parcourus, des péages franchis, mais libre au conducteur d’afficher le prix qu’il veut. Pari risqué, d’autant que du côté de la concurrence, le service est gratuit pour les utilisateurs et financé par les recettes publicitaires et les prestations aux entreprises. A l’heure où le covoiturage est encore un réflexe minoritaire, l’obligation de payer pour voyager pourrait bien décourager les plus motivés des moins fortunés. Et pousser Simone à continuer la route à pied. A moins de proposer des tarifs vraiment concurrentiels par rapport aux transports en commun.

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