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27-06-2007
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Reportage

Le cinéma au fil de l’eau

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Le cinéma au fil de l'eau
 
A près de 10000 kilomètres de chez lui, un jeune Français s'est pris d'une folle idée. Caler son matériel de projection cinématographique au fond d'une pirogue et voguer de village en village. Un cinéma itinérant en Guyane.
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L’histoire commence sur les rives du fleuve Maroni. 520 kilomètres d’eaux tumultueuses serpentant entre le Surinam et la Guyane française. Richard Guillemet, ancien guide de tourisme, y a élu domicile avec Caroline sa compagne, directrice d’école. "Je réfléchissais au moyen d’animer la vie du fleuve sur le plan culturel et économique", raconte le Breton d’origine. Installé dans le petit village d’Apatou, Richard se prend à imaginer un cinéma qui voyagerait au fil de l’eau et distribuerait ses rêves d’escale en escale.

Commercial de formation, le jeune homme sonde les collectivités, et monte le projet brique après brique. "Je me suis heurté à pas mal d’immobilisme et de mauvaises volontés, mais je n’ai rien lâché. L’idée faisait son chemin et se construisait dans ma tête". C’est finalement la Drac (Direction des affaires culturelles) qui donne son aval et accorde les financements nécessaires. Richard Guillemet reprend alors la direction de la métropole pour suivre une formation de projectionniste. Puis s’enchaînent le retour en Guyane, l’achat du matériel - un appareil de projection Kinoton SP25D - et la fabrication sur mesure de la pirogue transportant l’équipement. L’acte de fondation de l’association "La Bobine" est scellé.

2 décigrammes d’or l’entrée au ciné

"Je n’oublierai jamais la première représentation, raconte Richard. C’était dans notre village d’Apatou, il y avait plus de 300 personnes. On avait choisi Rush Hour avec Chris Tucker et Jackie Chan - un clin d’oeil à la Guyane, pays aux mille métissages. C’était incroyable, les gens applaudissaient, rigolaient, se levaient. Les spectateurs devenaient acteurs". Pour certains c’était la découverte de l’image.

Le rêve est en marche. Commence alors le voyage... Pour chaque représentation, le matériel de projection est bâché et coincé dans la pirogue qui court sur le fleuve. "C’était terrible. Savoir que vous transportez 400000 francs de matériel et que tout peut basculer dans l’eau sur une erreur d’inattention". La Bobine et ses trois capitaines au long cours (outre Richard le projectionniste, Enki le bossman - motoriste - Hubert le takariste - vigie de la pirogue) commence ses périples. Grand Santi, Maripasoula, Papaïchston, Providence, un village d’orpailleurs (chercheurs d’or) où le ticket d’entrée du cinéma itinérant est facturé 3 décigrammes d’or... Bref. Une véritable aventure. 600 litres de carburant embarqués, 10 jours de voyage pour chaque film présenté en plein air sur un écran de six mètres sur trois, ou bien dans des cantines, des écoles ou des carbets aménagés.

Trimbalés dans les rapides

Les trois compères salariés de l’association trimbalent leur savoir-faire au rythme des crues et des décrues du fleuve. L’accueil est très bon, même si quelques mauvaises langues estiment que La Bobine ne fait que "coloniser de nouveaux territoires". "Coloniser ? Les allocations, le RMI s’en sont chargés bien avant nous", rétorque le président de l’association. En trois ans et avec un budget de 100000 euros par an, la petite entreprise de ces trois vendeurs d’évasion aura projeté une vingtaine de films. Près de 250 séances au total.

Un peu usé par les collectivités qui rechignaient à soutenir le projet, Richard Guillemet a néanmoins décidé de raccrocher sa bobine pour plancher sur de nouveaux rêves. Il garde ses incroyables souvenirs au fond de lui comme de précieux trésors. Plus tard, quand il reverra Le Cirque de Chaplin, la dernière bobine qu’il a calée dans sa projectionneuse, il se souviendra des éclats de rire d’enfants et de leur communion avec le long métrage. "On avait entouré le lieu de la représentation comme un chapiteau, il n’y avait plus de barrière entre le film et la "salle". Charlot - le clown dans ce film - était presque entre nous. Au milieu des enfants".

Contact

La Bobine : Jean-Marc Victor (responsable) Centre de culture et loisir 20 rue Malouët 97320 Saint-Laurent-du-Maroni 06 94 23 59 52 / 05 94 34 26 63
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