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29-03-2007
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Politique
France

Le Pen : déchiffrage d’un programme impossible

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Ni fasciste, ni « recentré », le Front national vit du vote protestataire d'un électorat populaire, tout en pêchant dans les eaux du libéralisme extrême. Immigration, préférence nationale, emploi, politique économique : Terra Economica dissèque le programme frontiste.
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Ils sont d’humeur guillerette, les journalistes venus écouter Jean-Marie Le Pen clore sa convention présidentielle, ce dimanche 25 février à Lille. Assise aux premiers rangs réservés à la presse, une consœur s’amuse à singer le « Menhir », alias le président du Front National : « Le Dieu des fourmis et le Dieu des étoiles nous donneront, avec vous, la victoire. Parce que je suis le candidat de la vie. »

Reportage photo : A Lille, les 24 et 25 février : Bertrand Lasseguette. Mais à trop se focaliser sur les petites phrases, les bons mots ou les manœuvres d’appareil – le numéro un du FN s’est-il assagi ? Marine Le Pen va-t-elle succéder à papa ? Bruno Gollnisch boude-t-il dans son coin ? –, on en oublierait l’essentiel. « Non, le Front national ne s’est pas recentré, s’exaspère le politologue Jean-Yves Camus [1]. Contrairement à ce que j’ai lu, vu et entendu un peu partout, le FN demeure un parti extrémiste. Cela transparaît clairement dans les 70 pages de son programme de gouvernement. »

Pour autant, « ce parti n’est pas un parti fasciste au sens où l’entend la science politique, puisqu’il ne veut pas conquérir le pouvoir par la force, poursuit Jean-Yves Camus. Il ne dispose pas d’une milice armée encadrant des militants organisés en formations de combat, il ne veut pas l’omnipotence de l’Etat. » Pour dépasser les argumentaires des opposants historiques au FN comme le mouvement Ras l’Front, Terra Economica s’est plongé dans le programme du parti présidé par Jean-Marie Le Pen. Vingt-cinq chapitres au total : immigration, sécurité sociale, famille et enfance, logement, défense, acteurs économiques, économie et budget, transports, solidarité, etc. Ce programme de gouvernement – l’un des plus soignés de l’histoire du FN – est scrupuleusement chiffré : 55 milliards d’euros de dépenses, contre 70 milliards d’économies « sur le train de vie de l’Etat et la fonction publique ». Oui mais voilà. Entre contradictions, zones d’ombres et statistiques biaisées, ce projet ne tient pas debout. Voici pourquoi.

- POLITIQUE ECONOMIQUE -

« Le Front national est la voix du peuple, peuple des salariés et des retraités, peuple des jeunes et des seniors, peuple des familles et des isolés, peuple des veufs et des veuves, peuple des Français de souche et d’ailleurs. » Jean-Marie Le Pen, Lille, 24 février 2007
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Reportage photo : A Lille, les 24 et 25 février : Bertrand Lasseguette.

Le programme du Front national défend une conception ultralibérale et inégalitaire de la société. Dans son discours de Lille, Jean-Marie Le Pen rend pourtant un vibrant hommage, teinté de lyrisme, aux travailleurs du Nord-Pas-de-Calais. « De la mine à la forge… C’est là aussi que les travailleurs obtinrent par la lutte syndicale, les conditions de travail décentes, des salaires acceptables dont on ne leur fit jamais cadeau… » Emporté dans son élan, Jean-Marie Lénine tempête contre « les tenants de l’ultralibéralisme mondialisé », sous les applaudissements de camarades frontistes galvanisés. Sauf qu’à côté de ces diatribes enflammées, le FN avance d’autres idées. Toujours dans la préface à son programme, Le Pen assure que « la relance économique et le retour de la croissance par la suppression des contraintes qui pèsent sur les entreprises – particulièrement sur les PME – sont les seules créatrices d’emplois ». Une manière de voir tout aussi radicale, mais dans un sens extrêmement libéral.

Rien de nouveau sous le soleil cependant, selon l’économiste Jean-Louis Levet, chargé des questions industrielles au Parti socialiste et coordonnateur d’un ouvrage collectif qui démonte le programme du Front point par point [2]. D’après lui, « la conception ultralibérale de l‘économie et de la société traverse les documents officiels du FN, depuis sa percée dans la vie politique française lors des élections municipales de 1983 jusqu‘à aujourd‘hui ». En clair, cela signifie que si un néolibéral comme Nicolas Sarkozy accepte une intervention minimale de l’Etat, notamment via la reconnaissance de certaines normes sociales (smic, RMI), un ultra-libéral récuse tout rôle économique de la puissance publique. Celle-ci est alors cantonnée à ses fonctions régaliennes : police, armée, justice.

La philosophie économique du Front national participe donc d’une « vision darwiniste de la société reposant sur l’inégalité naturelle des individus et une volonté de supprimer tous les mécanismes de régulation ou de correction, observe Jean-Yves Camus. Ce principe du "que le meilleur gagne" non seulement aggrave, mais légitime la fracture sociale ». Symboliquement, le seul chef d’Etat cité par le programme du FN est l’ancien président des Etats-Unis Ronald Reagan, aussi farouchement anti-communiste que libéral radical et militariste forcené. « L’essor économique des Etats-Unis depuis les années Reagan est en partie lié à l’élévation des budgets militaires », argumente ainsi le parti pour justifier son engagement de doubler le budget de la Défense en cas de victoire de Le Pen. Un hors-série du magazine National hebdo diffusé pendant la convention de Lille, ressort ainsi opportunément un vieux cliché de Jean-Marie tout sourire avec Ronald, à la Maison-Blanche, dans les années 1980.

- IMMIGRATION -

« L’immigration est aujourd’hui d’origine planétaire. Elle peuple la France d’ayants droit pour qui, bien souvent, la seule affinité avec notre pays se limite aux avantages matériels qu’il leur procure. Les Français s’endettent pour financer des prestations sociales visant à répondre à la "misère du monde" . » - Programme officiel du Front national 2007

Aucune donnée scientifique ne prouve ces dires. En revanche, si la France possède un des plus forts taux de natalité en Europe, elle le doit en partie à l’apport des immigrés. Selon le chef historique du FN, « les Français sont propriétaires d’un patrimoine extraordinaire conquis par leurs ancêtres. La propriété de ce patrimoine les fonde à être traités différemment de ceux qui n’ont pas participé à son élaboration. » Comprendre : les étrangers, tenus pour responsables des maux et du déclin du pays. Le Pen brosse un tableau sans nuances et à sens unique du « problème » : « L’immigration a provoqué chaque année une dépense supplémentaire de 50 milliards d’euros, 300 milliards de francs par an depuis trente ans, creusant un gouffre de dettes évaluées aujourd’hui à 1 500 milliards d’euros (10 000 milliards de francs) et paralysant tous les secteurs sociaux (emploi, logement, santé, aide sociale, enseignement, justice, etc…) ». D’autres chiffres, issus du programme officiel, évoquent clairement le caractère parasitaire de la présence immigrée sur le sol français. « En dix ans, 4 millions d’immigrés sont entrés en France, pour la plupart sans formation et à la charge de la collectivité. »

Valse des statistiques

Mais d’où sortent ces chiffres ? Du chapeau de Pierre Milloz, juriste et économiste, membre du conseil scientifique du FN et auteur d’un rapport régulièrement réactualisé, L’immigration sans haine ni mépris. Les chiffres qu’on vous cache. « Personne ne sait d’où proviennent ces données, explique la démographe Michèle Tribalat, co-auteure avec le politologue Pierre-André Taguieff du livre Face au Front national, arguments pour une contre-offensive. Mais le travail de Pierre Milloz est tout sauf rigoureux, il donne des coups de pouce aux faits en ne retenant de l’immigration que son coût et en occultant délibérément ce qu’elle apporte à la nation, en particulier sur le plan économique. » Michèle Tribalat, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined), évalue le nombre d’immigrés entrés en France à 6 millions entre 1960 et 1999. Et non pas lors des dix dernières années. Dans la même veine, elle ramène à 200 000 par an en moyenne depuis dix ans les étrangers qui s’installent dans l’Hexagone, soit beaucoup moins que les 400 000 à 500 000 annoncés par le FN. Au-delà des statistiques tronquées, Michèle Tribalat conteste l’intérêt d’évaluer le coût de l’immigration. Cette question lui paraît « sans objet dans la mesure où certains immigrés deviennent Français, quant aux enfants nés en France ils acquièrent automatiquement la nationalité française et cessent donc de figurer dans les comptes de Pierre Milloz ». Ce qui ne les empêche pas de payer des impôts et taxes lorsqu’ils atteignent l’âge de travailler. « La fécondité plus élevée des étrangers venus s’installer en France a ainsi apporté des adultes français en âge de travailler et qui, pour ceux qui travaillent, contribuent au paiement des pensions que reçoivent aujourd’hui des Français retraités », ajoute-t-elle.

- PREFERENCE NATIONALE -

« Sur le plan juridique, le privilège légitime des Français chez eux, la préférence nationale à l’embauche, au logement, à l’école, à l’hôpital, a été aboli et même, fait incroyable partout ailleurs, poursuivi en justice. » Jean-Marie Le Pen, Lille, 24 février 2007 - Marque de fabrique du Front, la préférence nationale est « l’extension du droit de la propriété au niveau de la nation », dixit la définition de Le Pen martelée une nouvelle fois à Lille. Le FN veut remplacer les solidarités entre riches et pauvres par une logique du « chacun pour soi ». Selon le chef du FN,« il faut stopper les pompes aspirantes en réservant les aides sociales diverses et les allocations familiales aux seuls Français et en instaurant la préférence nationale pour les prestations sociales. »

En clair, le programme du FN prévoit pour les étrangers une hausse des cotisations chômage et de l’assurance maladie pour des prestations équivalentes. L’aide médicale d’Etat, réservée aux sans-papiers, le RMI et les allocations familiales seraient quant à eux supprimés en cas de victoire. Avec le Front, c’en sera fini de la « préférence étrangère » et du scandale des « sans-papiers hébergés aux frais de la République, à Paris, pour un montant de 57 millions d’euros par an, pendant que les SDF français meurent de froid », promet Marie-Christine Arnautu, présidente de Génération Le Pen et conseillère régionale FN en Ile-de-France. Les logements d’urgence tomberont dans l’escarcelle des « Français d’abord ». Exit surtout les critères sociaux d’attribution des HLM, au motif qu’ils favoriseraient les familles étrangères, plus nombreuses que les françaises, « avec un père flanqué de huit enfants et trois femmes ».

Priorité aux Français pour l’accès aux logements sociaux… mais gare aux mauvais payeurs. Ils seront sanctionnés si le FN arrive au pouvoir. Ce dernier abrogerait par ailleurs la loi SRU (solidarité et renouvellement urbains), qui oblige les communes de plus de 3 500 habitants à construire 20 % de logements sociaux, sous peine d’amende. « Nous supprimerons la mixité sociale au profit d’une mixité intergénérationnelle », lâche Marie-Christine Arnautu. Au moins le FN, premier parti ouvrier de France dans les urnes, annonce la couleur. « Les vieux riches avec les jeunes riches, et les pauvres tous ensemble », synthétise Jean-Yves Camus.

Rendre la vie des étrangers impossible pour les forcer à partir, voilà une stratégie qui a le mérite de la clarté. A moins que… Nasser Mansouri, du secteur économique de la CGT n’y va pas avec le dos de la cuillère. Selon lui, « la présence de travailleurs immigrés, peu revendicatifs et moins bien payés que les Français, arrange déjà le patronat. Si en plus on leur coupe les droits, ce sera tout bénéfice à la fois pour les entreprises, qui pourront utiliser une main-d’œuvre encore meilleur marché, et pour l’Etat, qui fera des économies sur leur dos ». Une bonne affaire, la préférence nationale ? Oui, sous réserve que les étrangers restent, malgré les brimades. Mais s’ils décident de partir, « qui fera les boulots ingrats et dévalorisés dont ne veulent plus les Français depuis des lustres ? » feint de s’inquiéter Nasser Mansouri. Remède miracle aux désordres économiques intérieurs, la préférence nationale a son versant international. Avec ses « droits de douane déductibles », le FN veut rétablir un protectionnisme commercial pour éviter les délocalisations et le dumping social. L’idée semble frappée au coin du bon sens. Les entreprises étrangères qui veulent vendre sur le marché français doivent s’acquitter d’un droit de douane à hauteur du prix proposé par ses concurrents français. Prélevés par l’Etat, ces droits sont ensuite remboursables à l’exportateur sous forme de bons d’achat à effectuer en France. Un système « gagnant- gagnant » pour les entreprises et l’Etat français ? « Pas pour les salariés, car les droits de douane vont renchérir les produits et donc peser sur le pouvoir d’achat et sur l’emploi », assure Nasser Mansouri.

Autre inconvénient, pour Jean-Louis Levet : « La France appartient à l’Union européenne, avec qui nous avons 75 % de nos échanges commerciaux, par conséquent, la réponse aux déséquilibres de la mondialisation ne peut être qu’européenne. » A moins de sortir de l’Union européenne. C’est précisément ce que prévoit le FN.

- SOCIAL -

« Le pouvoir appartient à quelques milliers d’analystes, de traders, de gestionnaires, qui n’ont qu’un seul but, le taux de profit à deux chiffres et une seule nation : l’argent. C’est un capitalisme prédateur, où des fonds de pension anglo-saxons achètent nos industries, nos richesses, nos infrastructures publiques et privées. » - Jean-Marie Le Pen, Lille, 24 février 2007

Le président Le Pen serait-il le défenseur des PME et des salariés contre le capitalisme financier ? Non. Le plus anti-social des partis politiques veut en finir avec les syndicats indépendants, la retraite à 60 ans, et abaisser massivement l’impôt sur le revenu des plus riches. La vision économique du Front national est structurée par cette opposition entre le rôle positif des PME françaises et l’impact destructeur du grand capital « apatride ». Du côté obscur, Jean-Marie Le Pen stigmatise les « grands requins de la finance, à la recherche de sociétés à dévorer », ce « capitalisme des OPA, des fusions-acquisitions, des Mittal, des Enron, des WorldCom ». Tandis que le chapitre « acteurs économiques » du programme exalte ces petites entreprises qui « créent presque exclusivement de l’emploi ».

Patron de Mecanalu, une entreprise de BTP de 35 salariés, et président du Centre des jeunes dirigeants, Thomas Chaudron défend les petites et moyennes entreprises. A ce titre, il se réjouit que des candidats comme François Bayrou, Olivier Besancenot et donc Jean-Marie Le Pen déclarent leur flamme aux petites entreprises. En revanche, il rejette les attaques systématiques portées contre les mutinationales. « Plutôt que de diaboliser les grandes entreprises, mieux vaudrait favoriser les investissements dans les PME », estime-t-il. Reprenant l’idée à son compte mais à sa manière, le FN veut notamment obliger les compagnies d’assurance à investir 5 % de leurs emplois financiers auprès des PME, via des fonds spécialisés en cinq ans. Plus sévère, le cégétiste Nasser Mansouri juge que « le capitalisme financier ne tombe pas du ciel, il est le produit de la concentration du capital issu au départ de petites entreprises ». Il est donc artificiel, selon lui, d’opposer petits et grands capitalistes. D’autant qu’à ses yeux, la volonté exprimée par le FN de déréglementer l’économie en dit long sur ses véritables intentions. Nasser Mansouri martèle que le programme du Front national est « anti-social ». Au point que les salariés n’auraient « rien à gagner et tout à perdre d’une élection de Le Pen ». Entre autres marqueurs de ce parti pris contre les « travailleurs » : la charge violente contre le syndicalisme, accusé d’être « une des causes du blocage de notre économie et un des obstacles majeurs aux réformes nécessaires de la société française ». Si le FN était élu, les syndicats perdraient leur monopole de représentation au premier tour des élections professionnelles. « Cela traduit clairement la volonté de briser les syndicats indépendants », estime Nasser Mansouri.

Le Front national a aussi très envie de faire le ménage dans le système français des retraites. Jean-Marie Le Pen installé à l’Elysée, la retraite à 60 ans ne serait plus qu’un souvenir. Idem pour les retraites par répartition, fondées sur la solidarité entre les générations. Auxquelles se substitueraient partiellement « des régimes de retraite complémentaire par capitalisation ouverts à tous et déductibles des revenus imposables ». Sans oublier son projet d’abaissement massif de l’impôt sur le revenu, ramené à quatre tranches aux taux de 0, 10, 15 et 20 % maximum pour les plus hauts revenus contre 48 % aujourd’hui. Manque à gagner pour l’Etat : 25 milliards d’euros. L’impôt sur la fortune serait même vidé de sa substance via l’exonération de la résidence principale. « Autant de mesures favorables aux propriétaires et aux plus riches », résume Jean-Louis Levet.


Il y a cinq ans dans les sondages…

Jacques Chirac : 24 % d’intentions de vote.

Lionel Jospin : 22 %.

Arlette Laguiller : 10 %.

Jean-Pierre Chevènement : 9 %.

Jean-Marie Le Pen : 9 %.

(Sondage Ipsos-Vizzavi-France 2, réalisé les 22 et 23 mars 2002)


Non à l’autophobie

Amis de la voiture, tous ensemble, avec le FN ! Pas de doute, pour Jean-Marie Le Pen, « les automobilistes sont victimes d’une véritable persécution, ils sont les boucs émissaires d’une situation dont ils ne sont pas responsables ». Permis à points, radars, augmentation exponentielle des prix à la pompe, halte au feu ! Au Front national, le problème est pris très au sérieux. Le parti a même organisé en septembre 2006 un colloque sur « l’arrêt de l’autophobie dans les grandes villes et du racket de l’Etat en matière d’amendes ».

[1] Extrémismes en France, Milan actu, 2006.

[2] Le Front national, le parti de l’anti-France, Publibook, 2002.

Sources de cet article

Feuilleter :

- La nouvelle extrême droite : enquête sur les jeunes militants du Front national, Sylvain Crépon, L’Harmattan, 2006
- Le peuple et les gros, Pierre Birnbaum, Hachette littérature, 1995
- Main basse sur Orange, Roger Martin, Calmann Lévy, 2006

Surfer

- Le site du Front national

- Le site de Ras l’front

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