La filière bois à terre

Trois régions ont été principalement touchées par la tempête du week-end dernier : l’Aquitaine, le Midi-Pyrénnées et le Languedoc. "C’est une véritable catastrophe écologique et économique, déplore Eric Toppan, économiste pour la fédération des propriétaires forestiers privées. Rien que pour les pins maritimes on estime déjà plus de 50 millions de m3 d’arbre à terre, c’est 6 à 7 années de récolte envolé. Pour les peupliers c’est pareil, on a perdu l’équivalent de la récolte annuelle nationale soit 1 million de m3."

Situation inextricable

Ces milliers d’hectares de forêts partiellement ou totalement dévastés, ce sont des d’arbres mis à terre qu’il faut exploiter. Dans un contexte économique difficile, la filière bois se retrouve face à une situation inextricable. "La filière n’a pas la capacité d’absorber la quantité de bois tombé. Elle tourne déjà au ralenti à cause de la crise économique et de la construction. De plus, le temps et le climat joue contre nous. Il faut vite valoriser les bois à terre dans les trois mois qui viennent, sinon ils seront perdu. Le problème c’est que les conditions climatiques difficiles ne favorisent pas une bonne conservation et ralentissent l’extraction", précise Eric Toppan. La prise en charge des stock de bois abattus risque de prendre du temps et va demander des moyens humains et matériels importants.

Des conséquences à long terme

Les principaux acteurs de la filière bois se retrouveront jeudi 5 février au ministère de l’Agriculture pour tenter de trouver des solutions. Des pistes sont envisagées pour l’utilisation du bois en surplus comme celle du bois-énergie. Une solution qui paraît pourtant peu probable. "On ne peut pas penser que les bois tombé il y a quelques jours vont pouvoir s’intégrer dans une filière qui commence à peine à se structurer. De plus le pin ou le peuplier ne sont que peu utilisé pour le bois de chauffage", commente Eric Toppan. Il va falloir réfléchir rapidement à des aides, des incitations pour que les bois à terre puissent être utilisé utilement. En outre, les forêts n’avaient pas encore pansé les stigmates de 1999 : il restait 30000 hectares à remettre en état soit l’équivalent de trois fois la superficie de Paris.