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17-02-2012
Mots clés
Politique
Emploi
France

« La notion de temps de travail n’a plus de sens »

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« La notion de temps de travail n'a plus de sens »
(Crédit photo : cristiano betta - flickr)
 
Selon l’économiste Nicolas Bouzou, les 35 heures sont inadaptées à notre économie, dominée par le secteur tertiaire.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Défenseur du « travailler plus pour gagner plus », Nicolas Bouzou est économiste et membre du Conseil d’analyse de la société auprès du Premier ministre.

Le chômage partiel pour sauver son emploi, n’est-ce pas une étape de plus vers la précarité ?

Bien sûr. C’est une situation difficile pour l’employé qui va gagner moins que le Smic. Mais il vaut mieux cela qu’un licenciement, la pire situation pour l’employeur et le salarié. L’apport de cette flexibilité est une bonne chose, mais je ne pense pas que cela fonctionne dans notre pays. Les syndicats sont trop faiblement représentés et, finalement, la majorité des salariés va subir les accords signés avec l’Etat.

Très critiquées, les 35 heures ont-elles encore un sens ?

De moins en moins. Les dérogations sont nombreuses. Et dans une économie composée à 80 % par le secteur tertiaire, la notion de temps de travail n’a plus vraiment de sens. Dans les professions intellectuelles, les gens consultent leurs e-mails le week-end, emportent des dossiers chez eux, etc. Telle quelle, la durée légale de travail est une contrainte administrative.

Quelle solution proposez-vous ?

Avec le taux de chômage que nous avons, on ne peut pas laisser les employeurs et les salariés décider entre eux. Il faut garder une durée légale, mais la définir secteur par secteur, en convergeant vers une harmonisation européenne. Actuellement, il faudrait l’augmenter dans l’aéronautique, où les commandes sont nombreuses, et la diminuer dans des industries en difficulté comme l’automobile. Le temps de travail et le salaire évolueraient en fonction des pics et des baisses d’activité.

Pourquoi ne pas envisager de travailler moins lorsque l’entreprise est bénéficiaire ?

En gardant des salaires équivalents, baisser la durée de travail entraîne une hausse des coûts de production. Dans une concurrence mondiale, tant que nos gains de productivité seront aussi faibles que maintenant, la question ne se pose pas. C’est pour cette raison que les 35 heures n’ont pas fonctionné. 

Les Français n’aspirent-ils pas à travailler moins ?

Non. Les études montrent plutôt qu’ils veulent gagner davantage. Le bien-être des salariés dépend essentiellement du système de management. —

A lire aussi sur terraeco.net :
- « Il faut passer à la semaine de 32 heures ».

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  • "Et dans une économie composée à 80 % par le secteur tertiaire, la notion de temps de travail n’a plus vraiment de sens."
    Le temps de travail correspond au temps passé à travailler pour une rémunération. Quel autre sens cela pourrait-il avoir ?

    "Dans les professions intellectuelles, les gens consultent leurs e-mails le week-end, emportent des dossiers chez eux, etc."
    C’est ce qu’on appelle du travail masqué et un facteur important de risques psychosociaux. Voilà pourquoi on dit que les français sont très productifs...

    La vérité c’est que le management sait très mal repartir justement l’activité de production dans le temps de travail de chacun.
    Alors peut-être faudrait-il payer les salariés à la tâche...tous libéraux...

    " il faudrait l’augmenter dans l’aéronautique, où les commandes sont nombreuses, et la diminuer dans des industries en difficulté comme l’automobile."
    Comme ça on ne crée pas d’emploi dans un secteur qui fonctionne et on en détruit dans ceux qui fonctionne moins. Malin pour créer des emplois...

    20.02 à 16h53 - Répondre - Alerter
  • Je comprends en grande partie les remarques des uns et des autres, mais la remarque de Nicolas Bouzou est également réelle et objective.
    Pourquoi ?
    La part du temps passée à la production industrielle et agricole est en nette régression par rapport à celle passée dans les services (conseil,commercial, banques, recherches, santé, loisirs etc...).
    J’ai connu l’époque, mais celà continue aujourd’hui, où dans les usines, le temps de travail était bien mesurable, et en fonction de ce temps et des cadences, l’employeur mesurait et contrôlait sa production.
    Or, actuellement, l’employeur ne peut appréhender, d’une part qu’approximativement le temps de travail des emplois de service, et d’autre part, les cadences des chaînes de travail, dans les bureaux, derrière les ordinateurs, ou sur le terrain, avec un commercial par rapport à ses clients.
    Il faut cependant noter que dans tous les métiers les cadences et les rythmes de travail ne cessent de s’accélérer.
    Il faut reconnaitre, qu’à notre époque informatisée, la production d’un travail est de moins en moins liée au temps passé au travail.
    De plus en plus de temps est utilisé à la réflexion, à la recherche, mais aussi à la discussion et aux échanges d’idées en groupes.
    En réalité, le nombre d’heures travaillées, et même le coût de ces heures travaillées ont de plus en plus , une valeur relative, et c’est surtout l’efficacité et le résultat apporté par le travailleur, qui prendra de l’importance.
    Au niveau macroéconomique, ou au niveau national, le total de la valeur ajoutée, ou le Produit Intérieur brut, par habitant, et par travailleur, peut nous donner une bonne idée de notre compétitivité finale par rapport aux pays dits riches ou pauvres .
    Par ailleurs, en final, le vrai problème de notre société, c’est bien le partage équitable de la richesse produite, plus que le nombre d’heures travaillées.

    18.02 à 17h25 - Répondre - Alerter
  • Je rêve !! Il y a encore des gens pour chanter ce couplet !?
    C’est à l’école d’économie que vous avez définitivement décidé de vous boucher les yeux et les oreilles avec leur m... manageuriale ?
    Enfin, on fait des machines depuis deux siècles pour devoir travailler moins et vous voulez toujours mettre chacun au turbin temps plein ! travailler plus pour produire quoi d’utile sur ce modèle ?
    Il me semble que le temps libre libéré doit être investi dans la cohésion sociale, dans l’action locale qui tente de panser les plaies béantes qu’opère le travail en entreprises....

    17.02 à 13h23 - Répondre - Alerter
  • Je ne suis pas d’accord mais alors PAS DU TOUT !! Cet économiste (vraiment ??), membre du Conseil d’analyse de la société (très déconnecté de la société pourtant !!!) ne sait apparemment pas faire preuve de discernement et oublie pas mal de choses !

    "Dans les professions intellectuelles, les gens consultent leurs e-mails le week-end, emportent des dossiers chez eux, etc. "
    => VRAI MAIS c’est souvent pcq ils n’ont pas le choix ! Pcq ils sont bien obligés d’abattre la surcharge de travail qui ne peut pas être accomplie en 35h, pcq ils sont soumis à la compétition en permanence pour garder leur poste / avancer et que s’ils refusent, l’entreprise trouvera qqun qui le fera sans discuter. Et vous savez quoi ? Ils le font gra-tui-te-ment en plus, pcq l’entreprise ne rénumère pas ce travail pourtant bien réel et subi !

    "Telle quelle, la durée légale de travail est une contrainte administrative."
    =>oui mais pour les entreprises, elle est une bien maigre protection pour les salariés ! il n’y aurait pas de limites sinon et la crise n’aide pas !

    "Les études montrent plutôt qu’ils veulent gagner davantage"
    => quel français n’aspirerait pas à travailler moins ? quel français n’aspirerait pas à gagner davantage ? La réponse est galvaudée et ne reflète pas la réalité sur le terrain : travailler plus dans son entreprise ne veut JAMAIS dire gagner plus sauf quand les heures de travail sont encadrées, comptabilisées et dûment rémunérées, or on en est loin et cet "économiste" ne semble pas le comprendre... !

    17.02 à 11h23 - Répondre - Alerter
    • Je partage complètement l’avis de Mina. Comme si dans notre monde parfait, les salariés n’étaient pas complètement aliénés par ces technologies et les demande – plus ou moins formulées d’ailleurs – des employeurs...
      35h, ça sert de mirage objectif, encore si on a des RTT, on peut effectivement se dire qu’on a un avantage ! Et puis on reste fascinés en France par l’idée que "plus tu passes du temps au boulot et plus tu travailles !". Lorsqu’on arrive à être productif et à finir son travail dans des temps "normaux", on est toujours suspecté d’être un tire-au-flanc, alors qu’en Allemagne, paraît-il, celui qui part trop tard est jugé comme inapte...

      17.02 à 12h20 - Répondre - Alerter
  • les français veulent gagner davantage car tout est de plus en plus cher ! les français moyens ne peuvent même plus s’acheter une maison à l’heure actuelle ! ce n’est pas le temps de travail qui est à revoir mais tout notre système. on produit toujours plus pour répondre à des besoins créés par la publicité et la concurrence mondiale. les ouvriers travaillent plus pour qu’au final les actionnaires de leurs entreprises ne perdent pas d’argent même en temps de crise ! l’industrialisation aurait dû permettre à nos sociétés de subvenir aux besoins essentiels de chacun en n’ayant quasiment plus besoin de travailler, et au final, les ouvriers sont devenus prisonniers d’un système fait pour l’argent et rien que l’argent. Comment peut-on affirmer réduire le chômage en relançant la croissance alors que justement relancer la croissance c’est être plus productif et donc produire plus avec moins de main d’oeuvre pour moins de coût ?! et tout ça en affamant les pays du sud, en détruisant les ressources de la planète, en creusant les inégalités dans nos sociétés. nous sommes sur le mauvais chemins depuis trop longtemps, il faut arrêter de rentrer dans le jeu de nos gouvernants qui ne sont au service que de la finance.

    17.02 à 11h23 - Répondre - Alerter
  • Un tissus de "conneries" ! Du pur libéralisme où le facteur humain n’est qu’une composante au service de la "productivité".
    Pas besoin d’être économiste pour se rendre compte que du travail il y en as de moins en moins et que la seule manière d’éviter une explosion sociale, due à une exclusion de plus en plus de personnes de l’accès au travail, c’est de le répartir plus justement, donc d’en réduire globalement la durée.
    Quelle autre solution ? Créer du travail ? Pour quoi faire et avec quels "clients" en face, déjà que les actuels ne sont plus solvables.
    S’il y a une hausse d’activité dans l’aéronautique, embauchons !!!! Embauchons ceux de l’industrie automobile, les compétences sont proches.
    C’est l’évidence même.
    Que les entreprises arrêtent de nous faire pleurer avec les sois-disant contraintes qu’elles subissent... qu’elles rapatrient leurs comptes off-shore non imposés, réduisent les salaires de leurs dirigeants, versent moins de dividendes et subitement nous aurons comme par magie des sommes importantes à réorienter vers l’emploi et le travail...

    17.02 à 11h21 - Répondre - Alerter
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