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28-05-2014
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Santé
Sciences

La douteuse alchimie durable de BASF

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La douteuse alchimie durable de BASF
(Crédit photo : DR)
 
Grâce à ses matériaux innovants, le chimiste se prétend durable. Oubliant qu’il produit (aussi) pesticides et OGM.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Et si BASF avait raté sa vocation ? A Hollywood, le leader mondial de la chimie aurait pu détrôner les maîtres du happy end. Tout en soleil couchant et visages souriants, ses nouvelles pubs, sur Internet depuis l’automne, promettent des lendemains radieux. « Nous créons de la chimie pour un avenir durable », susurre la voix off. Eoliennes, sacs biodégradables et « vitres transformant la lumière en électricité » jouent les premiers rôles. La multinationale allemande arrive pourtant en quatrième place du box-office… des fabricants de pesticides.

La rhétorique de « l’avenir durable », connaît là son premier accroc. Si l’on en croit le Public Eye Award (prix distinguant des entreprises irresponsables sur le plan des droits de l’homme ou de l’environnement), BASF est un « tueur d’abeilles », comme Bayer ou Syngenta. La faute à un insecticide, le Fipronil. Interdit en France en 2005, en Europe en 2013, ce produit, connu sous le nom commercial « Regent », est la bête noire des apiculteurs. « Le lien avec la surmortalité des abeilles est évident », soutient Henri Clément, de l’Union nationale de l’apiculture française. BASF nie en bloc et a attaqué en justice la Commission européenne en novembre dernier.

« Dictature écologiste »

« Le principe de précaution a été dévoyé, se justifie Jean-Marc Petat, son directeur du développement durable. La Commission prétexte qu’elle n’a pas reçu des études qu’elle ne nous a jamais demandées. » A chaque question, le représentant dégaine une nouvelle antisèche. Depuis que BASF France ne boude plus les journalistes, son service environnement est sur la brèche : « Ces interdictions sont politiques, elles ne sont pas fondées scientifiquement », martèle le directeur. Qu’importe le « risque aigu élevé » pointé par l’Efsa, l’autorité européenne de sécurité des aliments ; en l’absence de preuves formelles, il crie à la « dictature écologiste ».

Insecticide dans les cheveux

Lesdits écologistes, eux, ne sont pas rassurés. « Nous avons mesuré des quantités préoccupantes de Fipronil dans les cheveux des enfants », s’inquiète François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures. Banni des champs, l’insecticide, soupçonné d’être un perturbateur endocrinien, reste présent dans les antiparasites pour animaux domestiques.

Là encore, Jean-Marc Petat crie au fantasme. « Avec des homologations à plus de 300 millions d’euros, on ne mettrait pas sur le marché un produit risqué », souligne-t-il, rappelant que les pesticides de BASF ne pèsent que pour 9 % de son activité. Sur les 91 % restants, la multinationale mérite quelques bons points. Composants pour éoliennes, filtres à particules et sacs biodégradables sortent bien de ses usines. Pour les vitres générant de l’électricité, le groupe reconnaît s’être « un peu emballé ». Restent les OGM, destinés au marché brésilien. Car en Europe, le rejet de la pomme de terre Amflora a douché ses ardeurs, « mais pour la prochaine génération, rien n’est perdu », veut croire Jean-Marc Petat. —

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