publicité
haut
Accueil du site > Actu > Mobilités > L’auto sans les mains, c’est déjà demain
25-09-2014
Mots clés
Automobile
Monde

L’auto sans les mains, c’est déjà demain

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
L'auto sans les mains, c'est déjà demain
(Crédit photo : DR)
 
Pour que les titines se conduisent bien, autant les laisser faire ! Les constructeurs – et Google – planchent sur la voiture sans pilote. Adieu police, bouchons et pollution.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Il est 18 heures, vous sortez du boulot. Une simple commande sur votre smartphone et une voiture pointe son nez, prête à vous reconduire dans vos pénates. Pas de chauffeur au volant. Le véhicule qui vous embarque est de ceux qu’on appelle « autonomes ». Science-fiction ? Pas vraiment. Les constructeurs automobiles – PSA, Renault-Nissan ou encore Daimler – prévoient l’avènement de ces véhicules-robots pour 2020. Un prolongement logique aux technologies déjà installées (régulateur de vitesse, assistance aux embouteillages et au stationnement…), notamment sur les véhicules haut de gamme.

Les robots ne s’énervent pas

Une suite oui, mais qui pourrait tout changer. Car ne plus avoir les mains figées sur le volant, c’est l’occasion de gagner en confort et en temps. C’est aussi, potentiellement, des sous gagnés pour la société. Le cabinet d’audit KPMG a publié, en 2012, une étude sur les bénéfices qu’apporterait la généralisation d’un système de véhicules sans chauffeur. Le bilan est pour le moins alléchant. D’abord parce qu’éliminer le facteur humain, c’est s’approcher de l’accidentalité zéro et économiser jusqu’à 23 milliards d’euros chaque année en frais de santé et de secours (1). Mais aussi parce que ces véhicules sans pilote pourraient permettre de fluidifier le trafic, d’éviter les embouteillages – dont le coût est estimé à 100 milliards d’euros dans l’Union européenne (2) –, de limiter le besoin de construction de nouvelles infrastructures et de gestion des anciennes (entretien, police). Cela pourrait aussi réduire les émissions de polluants et de gaz à effet de serre, puisque les robots aux commandes devraient – sans jamais s’énerver – conduire de manière plus économe et donc brûler moins de carburant.

« Passer du rêve à la réalité suppose de résoudre un puzzle compliqué, et il est difficile de prédire quand nous serons certains que les pièces s’assemblent correctement. (…) [Mais] je pense que l’arrivée sur le marché de véhicules autonomes est inéluctable, et que ce changement façonnera de façon déterminante l’industrie automobile d’ici à vingt ans », expliquait Laurent des Places, associé KPMG pour le secteur automobile, dans le communiqué de presse diffusé au moment de la sortie du rapport.

« Un service de sièges roulants »

Chiffrer ainsi les atouts d’un tel système, Gabriel Plassat, expert du service transports et mobilités de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et auteur du blog Les Transports du futur (3), n’y croit guère. Il est en revanche convaincu qu’une révolution de nos modes de transports se profile. La voiture autonome ? C’est grosso modo « un service de sièges roulants, estime l’expert. Ils seront disponibles partout et gérés par des services de mobilité. On peut imaginer, par exemple, qu’un client qui aura un abonnement premium devra attendre cinq minutes sa voiture, tandis que dans le cas d’un service moins cher, il s’agira de compléter une voiture qui circule. L’abonné acceptera alors d’attendre son véhicule. » On n’est pas loin des voitures en libre-service de type Autolib, sauf que la responsabilité de la conduite n’incombe plus à personne.

« Votre voiture pourra vous conduire au boulot le matin et, plutôt que de rester inutilisée sur une place de parking, pourra transporter un membre de votre famille ou quelqu’un de votre quartier ou de votre ville », soulignent dans un article Carlo Ratti et Matthew Claudel, du laboratoire Senseable City du MIT (Institut de technologie du Massachusetts). De quoi diviser par trois la flotte de véhicules selon les deux chercheurs. « Dans un paysage sous contraintes économiques et écologiques, avec des personnes âgées toujours plus nombreuses, avoir un chauffeur numérique, ça peut avoir des avantages », souligne Gabriel Plassat.

Mais le système n’aura pas des avantages pour tout le monde. Dans ce futur-là, « la voiture devient une commodité. Mais alors, qui a le contact avec le client ? Qui opère le service ? C’est un tout autre métier que celui de constructeurs de voitures. Dans ce système, les fabricants deviennent de simples sous-traitants », précise l’expert de l’Ademe.

Les constructeurs freinent

Pas étonnant, selon lui, que celui qui s’affiche en avance dans ce domaine ne soit ni un PSA, ni un Renault, mais « un industriel qui n’a rien à voir avec le secteur des transports ». Avec sa Google Car, voiture équipée d’une panoplie de capteurs, le géant du Web a en effet déjà parcouru 800 000 kilomètres sur les routes du Nevada et de Californie. La boîte a tout à gagner avec cette nouvelle technologie, « parce que les voitures utiliseront son outil de cartographie, un outil que les véhicules en circulation permettront, à leur tour, de mettre à jour. Google a investi énormément dans Streetview pour extraire de la connaissance du monde physique », souligne Gabriel Plassat. Et comme le nombre de véhicules en circulation risque aussi de chuter avec l’optimisation des trajets, « ce n’est pas impossible que, même s’ils annoncent que les véhicules seront disponibles en 2020, les constructeurs jouent en arrière-scène pour que les choses n’avancent pas. Ajoutons à cela qu’il y a des difficultés juridiques à régler ».

Restera à revoir le code de la route, le régime d’assurance (qui est responsable quand personne ne conduit ?), à assurer le respect de la vie privée (si tous les trajets sont connus d’avance, comment se protéger ?) ou à désigner l’opérateur idéal du service (un acteur privé ? Les collectivités locales ? L’Etat ?). Il faudra aussi faire adopter ce système aux utilisateurs. « La jeune génération, de plus en plus connectée, entretient avec l’automobile des rapports différents de ceux des baby-boomers, qui considéraient l’obtention du permis de conduire comme un rite de passage. Pour eux, la conduite est vécue comme une obligation et non comme un plaisir », assure KPMG dans son communiqué. « L’automobile a toujours un certain attrait, nuance Gabriel Plassat. Mais les gens qui sont sous contrainte économique expérimentent autre chose et se disent que ce n’est pas si mal. Ils diffèrent le renouvellement ou l’achat d’un véhicule. Et observent qu’ils peuvent faire sans. » — 

(1) Les coûts humains des accidents (secours, hospitalisations…) et matériels pour 2011 ont été estimés à 23 milliards d’euros par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière.

(2) Une autre étude, cosignée par l’institut de recherche britannique CEBR et la société américaine d’infotrafic Inrix et publiée en décembre, estimait, elle, à 5,9 milliards d’euros le coût financier des embouteillages dans treize grandes zones urbaines françaises.


- Les brèves

Helsinki veut bannir l’auto

A Helsinki, posséder une voiture sera bientôt ringard. La capitale finlandaise se donne dix ans pour remplacer les véhicules individuels par un système centralisé et collaboratif de « mobilité à la demande ». Une application mobile recensera tous les moyens de transports disponibles : covoiturage, vélos en libre-service, taxis, transports en commun… et indiquera le moyen le plus rapide, ou le plus économique, de rejoindre sa destination.

Il reste du boulot

Pour mieux circuler… mieux vaut faire des voitures plus petites, beaucoup si possible. C’est ce que propose la compagnie américaine Commuters Cars, avec sa Tango, un modèle « sport » pour une seule personne. Au-delà du design ridicule, on se dit que certains n’ont pas vraiment compris les enjeux de la mobilité de demain.

Il y a une vie après la bagnole

Plus de marche à pied, plus de vélo – personnel ou partagé –, moins de kilomètres au compteur des autos, des solutions innovantes pour bouger mieux et moins cher. Sans oublier les questions qui demeurent sur les voyages, usines à rêve et à CO2. Il y a tout ça dans ce supplément de Terra eco, qui vous propose de jeter un oeil neuf sur notre façon de nous déplacer.

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

1 commentaire
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • Après les communications, les déplacements...
    Pouvoir suivre les mouvements de chaque individu à chaque instant de sa vie... quel pouvoir n’en a pas rêvé ?... Mais qu’en plus les citoyens paient pour acheter leurs propres chaînes... ça, ni Goebbels, ni Staline ni les autres n’auraient osé l’imaginer.
    Et tout ça grâce à "la toile", au "filet" (net). Avec des noms pareils, on aurait dû se méfier !
    Finalement, petit joueur ce Georges Orwell.

    15.09 à 09h55 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas