L’Echo des Platanes |
Par Julien Kostrèche |
L’arbre qui voulait cacher l’aéroport |
12h45. En cette belle journée estivale, Cécile Duflot, Eva Joly, les Bové père et fille, Yannick Jadot, Noël Mamère, Dominique Voynet et quelques autres embarquent à bord du bus spécial (et climatisé) affrété pour l’occasion.
Direction Notre-Dame-des-Landes, en pleine cambrousse, à quelques dizaines de kilomètres au Nord de Nantes, sur le site où doivent être construites les deux pistes du futur aéroport du Grand Ouest.
Objectif : planter, devant les caméras, un arbre qui sera le symbole de l’opposition des écologistes à ce projet vieux de 50 ans. Une quarantaine d’élus écologistes ont fait le déplacement. Les journalistes présents sur place sont au moins aussi nombreux que les politiques.
Première surprise, un comité d’accueil un peu spécial, improvisé sur place par une poignée de militants de la décroissance, attend le gratin. Ils reprochent aux leaders d’Europe Écologie de pas être assez radicaux. Sur une banderole rouge, on peut lire : "Cohn-Bendit écolo ? Et mon cul c’est du poulet bio ?"
Plutôt que de les snober, l’intéressé, épaulé par son copain José Bové, décide de venir à leur rencontre. Dialogue de sourds.
A quelques mètres de là, le trio féminin Joly-Duflot-Voynet, pressé par les journalistes, déclare les raisons de son opposition au projet d’aéroport et promet de faire reculer l’État... si les écologistes font une belle percée électorale en 2012.
Debout sur une remorque agricole, les leaders écolos prennent tour à tour la parole. C’est plus fort que lui, José Bové ne peut s’empêcher de refaire le parallèle avec le Larzac. Le site de la mobilisation a d’ailleurs été rebaptisé la Vacherie, un clin d’œil à la Bergerie, le haut lieu des luttes du plateau du Larzac où des paysans, rejoints par des écologistes, s’étaient opposés dans les années 70 à l’extension d’un camp militaire.
Un peu à l’écart, comme il l’a fait pendant les trois jours qu’ont duré ces universités d’été, Daniel Conh-Bendit ré-explique pour la énième fois à qui veut l’entendre sa stratégie pour l’avenir du mouvement écologiste : élections primaires ouvertes, Eva Joly candidate et direction bicéphale à la tête du nouveau parti avec Cécile Duflot (secrétaire nationale des Verts) et Yanick Jadot (député Europe Ecologie ).
Eva Joly candidate en 2012 ? Rien n’est encore tranché, et ce sera de toute façon aux militants d’en décider le 14 novembre prochain. En attendant il y a au moins un sujet qui fait l’unanimité au sein du mouvement écologiste : c’est José Bové qui manie le mieux la pelle ! La preuve en images :
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions