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28-02-2013
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France

J’ai testé le reprisage des chaussettes

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J'ai testé le reprisage des chaussettes
(Crédit illustration : Julien Couty pour « Terra eco »)
 
Se lancer dans une virée shopping au moindre orteil à nu, c’est has been. La tendance est à la chirurgie réparatrice sur socquettes. Pas question de les laisser rendre l’âme sans tenter un sauvetage. Ou sans les confier à un spécialiste de l’aiguille.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« Tu es complètement folle, ma pauvre fille. » Non, je n’avais pas annoncé à ma mère l’adoption d’un adolescent tché-tchène, mais simplement demandé quelques conseils pour repriser une chaussette. Et visiblement, cette tâche a disparu de son champ de réflexion. Ce mois-ci, Terra vous offre un test suranné qui renvoie à l’aquarelle de Vincent Van Gogh, Femme reprisant un bas. Chaussée de sabots et d’une coiffe hollandaise, une vieille femme à l’air triste reprise un bas, donc.

Moi, c’est l’air joyeux que je vais m’y coller (tant qu’à faire), sans me contenter de vieilles chaussettes : j’irai jusqu’à déboulocher mes pulls fétiches, recycler du textile usé… Une vraie rebelle. Comme mon unique grand-mère croque les pissenlits par la racine depuis un petit paquet d’années, vers quelle aînée allais-je pouvoir me tourner ? Internet, bien sûr ! Ce grand fourre-tout du savoir regorge de tutoriels ou de vidéos amateurs qui apprennent à réparer soi-même ses objets. Nettoyer un CD rayé avec du dentifrice, remplacer la vitre cassée de son smartphone et… repriser ses chaussettes ! Je l’avoue, je le confesse, je bats ma coulpe avec un fouet en cuir végétal : je n’ai jamais fait ça, préférant abondamment garnir ma poubelle de chaussettes quatrième âge et/ou solitaires.

Sport national

Le jet de chaussette – et non le jus – est un sport national prisé des Français, qui en balancent tant qu’aucun organisme ne s’est amusé à les quantifier. L’Ademe (Agence pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie) affirme que chaque Français balance douze kilos de vêtements par an et que 85 % de nos habits finissent en haillons dans les poubelles. Pour en revenir à la chaussette, son marché est estimé, en France, à 300 millions de paires vendues chaque année. Et comme nos petites mains n’en fabriquaient que 20 millions de paires en 2000, bonjour l’importation en provenance du bout du monde.

Après de sombres années, Kindy ou Olympia vont beaucoup mieux : normal, ces boîtes ont relocalisé leur production en France, suivant en cela le leader de la chaussette cocorico, Tricotage des Vosges, avec sa marque Bleu Forêt. Revenons à nos fils d’Ecosse : toutes les chaussettes ne méritent pas d’être réparées. Usée au bout, au talon ou sous le pied, ou simple divorcée ne trouvant plus grâce à vos pieds, votre chaussette mérite la poubelle ou une seconde vie en fonction : chiffon à poussière, étui de portable – vraiment fendard –, sac à lavande pour les placards, porte-savon pour la trousse de toilette, marionnette… Pour la chanceuse qui a droit à un second tour de piste, foncez sur la toile apprendre à la retisser. Il faut du fil, une aiguille, un œuf dur ou une patate (ou un œuf de mercerie si vous avez décidé de travailler à la chaîne), et le tour est joué. C’est juste que ça prend un peu de temps et que je préfère boire un canon bio avec les copines, plutôt que de rapiécer mes vieux machins.

Mitaines high-tech

Pour tous les accrocs, filages, trous de boulette et autres bobos de la vie textile, je milite pour soutenir le petit commerce. La difficulté consiste à mettre la main sur une « stoppeuse », une de ces techniciennes capables de redonner vie à un bas filé ou à n’importe quel habit troué par une brûlure de cigarette. Quelques maisons de stoppage ont survécu : la Maison Perrin, à Paris, ou l’atelier d’Isabelle Godfroy, à Lille. Moi, j’ai choisi cette option parce que je suis un peu impatiente de mes dix doigts. En parlant de doigts, c’est avec des chaussettes que je me suis confectionnée des mitaines high-tech.

Ma chaudière (au gaz) en panne fait actuellement grelotter mon thermomètre autour des 12 °C. Dans ces conditions, difficile de clavioter mes articles sans risquer l’engelure (c’est pour ça que je suis super à la bourre, chef). Grâce à Maker Mama, mes doigts ne sont pas gourds : cette mère de famille texane poste des photos édifiantes de ses transformations de couturière, notamment des mitaines improvisées dans les manches d’un pull mité. A l’occasion de ce test, j’ai découvert que ma penderie n’avait pas été vidée depuis quinze ans, et que pour ne pas user mes nippes, je les collectionnais. Cher mais efficace ! Au bout de toutes ces années sans rien jeter, je peux affirmer aujourd’hui que je n’use pas mes fringues : je les porte à peine deux fois durant la même année ! —

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Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans. A Libération, mais de plus en plus ailleurs, s’essayant à d’autres modes d’écriture (Arte, France Inter, Terra of course, ...). Il y a deux ans, elle a donné naissance (avec Eric Blanchet) à Bridget Kyoto, un double déjanté qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet.

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