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30-04-2009
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Interview

Hadopi : le disque est rayé

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Hadopi : le disque est rayé
 
Une autre industrie de la musique est-elle possible ? Alors que le projet de loi Hadopi continu" d'être discuté à l'Assemblée nationale, Terra eco a posé cette question à Gilles Mordant, acteur de la musique équitable, durable et solidaire et co-fondateur de l'association Fairplaylist.
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Rappel des faits : Le 9 avril, coup de théâtre à l’Assemblée nationale, le projet de loi Création et Internet est rejeté en dernière lecture par 21 voix contre 15, grâce à l’apparition inopinée de députés socialistes. Dit Hadopi, du nom de l’autorité publique indépendante chargée de sa mise en œuvre, le projet prévoit de sanctionner le téléchargement illégal d’une suspension de deux mois à un an de l’accès Internet, après deux mises en garde, selon le principe de la "riposte graduée". Le Parlement européen, opposé à ce principe, doit voter le 6 mai prochain un amendement qui contredit le projet de loi français.

- Que pensez-vous du projet de loi Hadopi ?

Pfff... Voilà encore quelque chose où l’on cherche à faire payer les gens. Le problème, c’est que ce ne sont pas eux les responsables. Ils vont où bon leur semble. Quand il y a un bois, vous y allez ; et s’il y a des champignons, vous les ramassez. De toute façon, tenter de conserver, par la sanction, un système qui ne fonctionne plus est inutile.

- L’industrie de la musique peut-elle trouver un nouveau modèle économique qui soit rentable et qui, en même temps, favorise l’innovation et la création ?

C’est exactement ce que l’on essaie de faire avec notre association, Fairplaylist, et sur les trois niveaux : le spectacle vivant, la production de disques et le numérique. Le modèle commercial de l’industrie du disque, basé sur le profit, a atteint ses limites. C’est certain. Nous, nous essayons d’appliquer à la musique les principes du commerce équitable et de l’écologie, mais au sens large et sur tout le système. L’idée n’est pas de faire ponctuellement une bonne action, par exemple en participant gratuitement à un concert pour la planète et en rentrant en jet privé comme on a déjà vu faire.

- Comment intègre-ton les valeurs d’équité et d’écologie à la musique ?

Concrètement, on a mis en place un cahier des charges, sur le produit en lui-même et sur sa distribution. Ça comprend une pochette avec une production de déchets moindre, une impression à encres végétales, des colles sans solvants. La distribution, elle, n’est pas uniquement faite dans des magasins musicaux, elle peut emprunter des circuits alternatifs comme les boutiques de commerce équitable. Quant au coût du projet, il se répartit équitablement sur toute la filière. L’idée, ensuite, est de généraliser ces pratiques. D’où le besoin d’établir un cahier des charges et de fournir des outils. Sur la pochette par exemple, en ce moment, nous préparons un prototype écolo, vierge, que tout le monde pourra s’approprier. Sur le téléchargement, on réfléchit avec Fairtrade music à la possibilité d’avoir une rémunération équitable. Moi, je ne crois pas à la culture du gratuit, parce que c’est la fin de la diversité dans la musique.

- Ce nouveau modèle passe-t-il par une labellisation ?

Oui, nous cherchons à mettre en place un système de garantie pour une musique éthique, comme les labels pour le bio ou l’équitable. Il y a plusieurs systèmes possibles. On peut envisager celui d’un contrôle partagé par les uns et les autres, ou celui d’une association indépendante qui ferait les certifications, comme Max Havelaar, ou encore d’un organisme d’Etat comme pour le label AB. Il faut échanger sur ces questions, et pas seulement entre musiciens. Le public doit être partie prenante de ces réflexions. En mai, pendant notre festival de Ménilmontant, nous organisons des moments de débats sur ces sujets.

Aller plus loin :

La 3ème édition du festival "Ménilmontant, Capitale de la Musique Équitable et Écologique" aura lieu du 13 au 17 mai. Les Chevals et Fantazio Gang, Christian Olivier des Têtes Raides, ou encore un Kabaret de la Crise, retrouvez tout le programme sur le site de Fairplaylist. Tarifs : de 9 à 15 euros pour les concerts.

A lire aussi sur Terra eco :

- le dossier Internet ne tue pas la musique : nous avons les preuves
- l’articleInternet libère la musique

Sources de cet article

Image : © DR

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