Fraude à tous les étages

Entreprise, ton univers impitoyable… Ces deux dernières années, 3,1 milliards d’euros ont disparu des caisses de sociétés du fait de fraudes internes, selon la dernière enquête de PricewaterhouseCoopers, réalisée sur plus de 5400 entreprises dans 40 pays. Sous le terme "fraude", le cabinet international de consultants rassemble les faits de détournements d’actifs, de contrefaçon, de fraude comptable et de corruption. Aucun secteur n’est épargné par ce phénomène dans le monde, bien que certains soient plus exposés que d’autres : 57% des boîtes appartenant à l’assurance, la distribution et la consommation en ont été victimes, contre seulement 27% dans le secteur pharmaceutique.

C’est également le secteur de l’assurance qui supporte le coût des fraudes avérées le plus élevé, avec un coût total moyen par entreprise de 3,2 millions d’euros sur les deux dernières années, à comparer à une moyenne mondiale, tous secteurs confondus, de 1,7 million d’euros. Comment ces fraudes sont-elles détectées ? Grâce à "l’autosurveillance" des salariés. Près de -37 % d’entre elles son en effet découvertes aujourd’hui "grâce" à la dénonciation d’un collègue de travail, contre seulement 16% en 2005. Les autres principaux moyens de détection sont l’audit interne dans 14% des cas et le « whistleblowing » pour 8% (il s’agit de dispositif d’alerte professionnelle prenant la forme de hotline ou d’adresse électronique particulière).

Autre fait "remarquable" : 7 pays émergents concentrent près de la moitié des pertes financières observées au niveau global. Ce sont le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Russie et la Turquie - que PricewaterhouseCoopers a réuni sous la terminologie de "groupe E7". Et peu d’entreprises réussissent à rattraper les sommes perdues : dans 62 % des cas, aucun montant n’est récupéré.