Espoirs douchés à Poznan

Le sommet des Nations unies a fait plouf. C’est en tout cas le point de vue de la plupart des observateurs ce lundi. Le quotidien espagnol El Pais évoque un "accord minimum" au sein de ce qu’il nomme "le sommet du « refroidissement » climatique".

Peu d’efforts sur les émissions

La grande question des réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) n’a pas remporté l’adhésion attendue. Pour le Nouvel Observateur, citant Karine Gavand de Greenpeace, "Poznan « a échoué » sur l’objectif de réduction des gaz à effet de serre". L’absence d’engagement fort des pays en développement a aussi déçu le Los Angeles Times qui n’hésite pas à faire reposer la faute sur "quelques pays riches comme le Japon ou le Canada" qui ont "rechigné à faire de solides promesses sur la réduction des émissions". Les pays en développement se sont eux aussi refusés à prendre des engagements chiffrés de manière officielle.

Alors que le quotidien allemand Die Welt explique que les conclusions de la conférence ont été "violemment critiquées" en Allemagne, l’AFP révèle que la question du financement des mesures reste la grande inconnue. "La crise qui frappe de plein fouet l’économie mondiale complique encore l’équation. 2009 constituera un test grandeur nature pour savoir si l’argumentaire sur la révolution verte, source de croissance et d’emplois, peut dépasser le stade des incantations", écrit l’agence.

Un fonds en souffrance

La création d’une taxe supplémentaire pour alimenter le fonds d’aide aux pays en développement n’a pas été retenue. Le journal canadien La Presse parle de la "timidité de la déclaration finale" qui laisse un "goût amer" aux pays nécessiteux. El Pais fait remarquer à juste titre que le fonds "existait mais ne fonctionnait pas" et rapporte que les pays développés ont tout de même accepté de le remettre en route en 2009.

Dernier volet marquant des dix jours de négociation : la protection des forêts. Les Echos expliquent que "les efforts de lutte contre la déforestation [...] seront désormais pris en compte". L’Irish Times évoque à ce propos le désappointement des environnementalistes, fâchés que "rien de plus n’ait été réalisé".

Do you speak english ?

Enfin, même son de cloche à La Tribune et au Figaro qui déplorent le manque de clarté des discussions. "Dans les débats ultratechniques, c’est à la quantité d’acronymes utilisés que se mesure l’expérience du négociateur", remarque Le Figaro qui conclue que "les pays en voie de développement sont souvent les premiers pénalisés". La Tribune évoque quant à elles les multitudes de discussions informelles qui brouillent le débat : "les négociateurs s’écharpent dans la journée et se retrouvent le soir autour d’un verre et c’est là que les choses peuvent se jouer", écrit-elle en citant un des participants.

Quoi qu’il en soit, tout le monde, y compris Le Monde, s’accorde à dire que les choses se joueront davantage en 2009 à Copenhague, "quand les États-Unis reviendront à la table de la discussion". La prise de fonction d’Obama pourrait changer la donne.

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