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18-06-2009

En Afrique, RFI mène l’enquête participative

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En Afrique, RFI mène l'enquête participative
 
La station internationale francophone s'appuie sur une communauté active d'internautes pour réaliser des "enquêtes participatives". Une autre façon de faire de l'info. En ce moment, l'enquête porte sur le prix, économique et environnemental, des ordinateurs d'occasion envoyés en Afrique.
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Quel est le prix de l’accès internet en Afrique ? Pour répondre à cette question, la journaliste de Radio France Internationale Anne-Laure Marie a eu une idée simple : poser la question aux Africains inscrits sur le site de l’Atelier des médias, la "web-émission participative de RFI" qui traite des nouveaux médias. Un point de départ qui a vite abouti à la création d’’enquêtes participatives, menées en collaboration avec cette communauté qui compte presque 3 700 inscrits, dont une large majorité d’Africains.

Au plus près du terrain

Après la difficulté de l’accès à Internet, le sujet des portables a été abordé, puis celui de l’informatique à l’école. Avec, à chaque fois, une contribution active des membres de l’atelier des médias. "C’est une communauté qui s’est construite autour de cette thématique des technologie de l’information et de la communication (TIC), à laquelle ils s’intéressent énormément et dont ils ont compris l’importance pour l’Afrique. Ils ont une soif d’information et une soif d’expression, explique Anne-Laure Marie. Dans son billet récapitulatif de la discussion "Y-a-t-il un ordinateur dans la classe", elle écrivait sur le site : "qui, à part la responsable d’une association de terrain du Burkina Faso aurait pu dire que « les lycées sont souvent équipées de salles informatiques neuves mais dont personne ne peut exploiter les ressources, faute de formation. Dans la plupart des cas même ces salles sont fermées »." Même chose pour les professeurs qui rechignent à mettre leur cours en ligne qu’ils vendent par ailleurs pour arrondir leurs fins de mois.

Après délibération avec les internautes, la journaliste de RFI s’attaque maintenant au sujet polémique des ordinateurs d’occasion envoyés en Afrique. "Moi je leur parle environnement, eux ils me répondent besoin de matériel", résume-t-elle. A l’image de cette réaction de Bamba Yaya : "nous préférons nous retrouver dans le modernisme que de tenir compte des dangers de la pollution". Mais la discussion avance néanmoins, avec notamment Abdramane qui met en lumière l’un des ressorts du sujet : "se débarrasser des équipements de troisième main, bons pour la casse, en Afrique est une politique bien voilée de certaines compagnies occidentales qui voient en cela un moyens plus avantageux (…) car les envoyer à la casse sur place reviendrait plus cher".

Remise en question

Ces enquêtes sont un bol d’air pour cette journaliste, en poste depuis 20 ans à RFI. "C’est une manière de se renouveler. C’est enrichissant par rapport à la manière dont on travaille. Surtout qu’à RFI on est rarement en contact avec notre auditoire." Elle raconte par exemple que c’est la remarque d’un internaute, estimant qu’elle était "naïve de ne pas voir que le problème du prix de l’internet était lié à la manière dont le Nord tond la laine sur le dos du Sud", qui l’a amené à creuser dans cette direction.

Assiste-t-on là à la naissance d’un journalisme participatif africain ? "Je l’espère, conclut Anne-Laure Marie, car c’est un peu mon bébé. Mais je pense qu’il faut que cela soit adossé à un média ou une structure existante. Car la question est qui va payer ? C’est un long travail journalistique, il faut attendre que des informations sortent de la discussion puis les vérifier. On aurait pu imaginer que Greenpeace le fasse. Après tout, ils avaient suivi le parcours d’un ordinateur avec une puce pour voir où il atterrissait." En attendant, on se réjouit que ces enquêtes participatives d’un nouveau genre soient consultables sur le site de la radio internationale. Si l’écriture collective vous tente, il vous suffit de vous inscrire sur l’atelier des médias de RFI.

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