En 2011, la Terre a trouvé (un peu) la paix

Le monde est aujourd’hui plus en paix qu’il ne l’a été depuis 2009. C’est la douce conclusion – dans ce monde de brutes – révélée par l’Institut pour l’économie et la paix, une ONG australo-américaine qui publie chaque année l’indice de paix globale. Dans tous les recoins du globe, à l’exception notable du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, la colombe et son rameau d’olivier ont grignoté du terrain. Une progression due notamment au recul de la « terreur politique » et à une restriction des budgets militaires liée aux mesures d’austérité. L’indice créé en 2007 mesure la paix dans 158 pays sous le prisme de plusieurs critères : sécurité et sûreté au cœur de la société, étendue des conflits nationaux et internationaux et degré de militarisation.

Islande en tête, Somalie en queue

Peu de mouvement aux deux extrémités du classement. L’Islande se pavane en tête pour la seconde année consécutive juste devant le Danemark, la Nouvelle-Zélande, le Canada ou encore le Japon tandis qu’en queue, traîne toujours la Somalie. A ses côtés, dans le peloton des mauvais élèves : l’Afghanistan, le Soudan, l’Irak et la République démocratique du Congo.

La plus belle progression 2012 est enregistrée par le Sri Lanka qui, en mettant fin à une guerre civile vieille de près de trente ans, a gagné 30 places. La Syrie, elle, a plongé de la 30ème à la 147ème position, à cause des soulèvements populaires hérités du Printemps arabe et de la violente répression du pouvoir. Le rapport note encore la belle performance de l’Afrique subsaharienne qui quitte pour la première fois depuis 2007 la queue du classement, notamment grâce à l’amélioration des relations entre pays frontaliers. « La paix a retrouvé un niveau proche de celui de 2007, mais, alors que les mesures externes de pacifisme se sont améliorées, les conflits internes ont quant à eux augmenté. Ceci est particulièrement perceptible dans la hausse du nombre de décès dus à des actes terroristes, qui a plus que triplé depuis 2003 », explique Steve Killelea, fondateur et Président exécutif de l’IEP, dans un communiqué. Et la France dans tout ça ? Elle pointe au quarantième rang, encouragée par son faible taux d’homicides, d’importation d’armes ou de personnes déplacées, mais plombée par l’ampleur de sa force militaire, ses exportations d’armes et la perception de la criminalité dans la société.

Au détour de son rapport, l’Institut rappelle que si la paix avait régné partout en 2011, le monde aurait économisé 9 000 milliards de dollars (7 200 milliards d’euros) soit le poids des économies allemande et japonaise combinées.

Les résultats du rapport en vidéo (et en anglais)