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24-10-2013
Mots clés
Urbanisme
Logement
Solidarité
France

De Lyon à Paris, ils vont vivre ensemble et vous racontent

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De Lyon à Paris, ils vont vivre ensemble et vous racontent
(Crédit photo : Les Choux Lents)
 
De la maison lego de Belleville aux utopies retrouvées de La Viorne, dans l'Isère, les habitats groupés prennent des formes diverses et variées. Sélection.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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- Dans l’Isère, on ravive la flamme de La Viorne

C’était la période de tous les possibles à L’Isle-d’Abeau (Isère). Ces douze familles mêlaient enseignants, assistantes sociales, médecins, ouvrière. Une bande de copains, jeunes, militants, encartés au Parti socialiste unifié et tentés par l’expérience de la vie en habitat groupé autogéré. Dès 1977, ils démarchent des bailleurs sociaux et leur expliquent qu’une salle commune, quelques ateliers et une buanderie suffiraient à leur bonheur. Un office HLM dit oui, et accepte qu’ils soient partie prenante de la conception de leurs logements, « sortes de maisons collées les unes aux autres », décrit Jean-Michel Viallon, l’un des résidents, aujourd’hui âgé de 65 ans.

Il fait partie des treize ménages – trois s’étaient désistés, quatre autres ont pris leur place – qui ont donné vie à La Viorne, à Villefontaine, près de L’Isle-d’Abeau, inaugurée en 1985. La vie s’égrène joyeusement, entre entretien collectif des allées et fêtes. Mais en 1995, l’office applique des surloyers : cinq familles décident de quitter La Viorne. Des couples se séparent. « On n’avait plus de candidats à proposer aux HLM pour les remplacer. Alors l’office a loué à des gens plus jeunes, pas dans l’esprit de l’habitat groupé. L’ambiance a changé », poursuit Jean-Michel. En 2001, les locataires ont la possibilité d’acheter leur appartement. Certains s’en vont, d’autres – des historiques du lieu – reviennent. La dynamique est relancée. Récemment, deux nouvelles familles ont acheté. Jean-Michel savoure : « On retrouve l’esprit des pionniers, avec des jeunes qui ont envie de partager du temps, des idées, des envies. » La preuve : les nouveaux lui ont donné un double de leurs clés. « C’est un signe. » —


- « La solidarité est une réponse aux problèmes de la dépendance »

Régis Verley, retraité et fondateur des Toitmoinous

« Les personnes âgées ont plus peur de vivre seules qu’en mauvaise santé. J’ai 69 ans et notre maison est devenue trop grande pour mon épouse et moi. Je veux finir ma vie à Villeneuve-d’Ascq (Nord), mais pas en maison de retraite. Il y a deux ans, nous avons lancé un appel pour créer un habitat groupé solidaire. Nous étions 60 au début, une quinzaine maintenant. Nous nous réunissons chaque mois pour définir notre projet qui comprendra des logements adaptés et des espaces collectifs accessibles. Il est bien avancé. L’idée est d’intégrer des jeunes, pour que ce lieu soit vivant. On pourra mutualiser les aides à domicile et se rendre des services. La solidarité nous exonérera de beaucoup de problèmes liés à la dépendance, surtout si les jeunes portent nos paquets contre du baby-sitting ! Il nous manque le terrain – les banques ne prêtent plus facilement passé un certain âge –, et nous devons encore décider de la forme sociétaire. Mais le plus gros frein est psychologique : c’est dur de quitter son chez-soi ! » — 

Le site de Toitmoinous


- Le Lavoir du Buisson, la maison lego de Belleville

Belleville, à Paris. Dans une rue sans charme, une plaque indique que l’on est arrivé au Lavoir du Buisson-Saint-Louis. Voilà trente ans, il a été transformé en appartements. Architecture originale, grands espaces et beaux volumes, calme. A l’origine, douze familles ont fondé cet habitat groupé autogéré. L’architecte Bernard Kohn les a écoutées, a recueilli leurs envies, leurs besoins. Et a aussi anticipé les foyers qui s’agrandissent ou rétrécissent, les divorces, les décès… Il a donc doté la plupart des appartements, souvent des duplex, parfois des triplex, de deux entrées, et conçu l’habitat afin qu’il s’adapte aux aléas de la vie. Cette architecture modulable a rendu bien des services. Un jeune couple pensait ne pas avoir d’enfants, il en a eu deux. Et a pu agrandir son logement en récupérant de l’espace chez la voisine. Un autre a divorcé… La femme a pu louer les mètres carrés superflus.

De douze logements au départ, on est passé à quatorze. Une manière d’assurer au site, autogéré en copropriété, une deuxième vie. Idem pour les espaces communs. La salle commune fut ainsi garderie, salle de boums adolescentes puis refuge pour demandeurs d’asile afghans ! Désormais, elle sert de lieu de réunion aux associations dans lesquelles les habitants – quasi tous retraités - sont engagés. L’adaptabilité a toutefois ses limites : les appartements des étages supérieurs ne sont accessibles que par des escaliers. Comment bien vieillir au Lavoir, la seule question à laquelle l’architecte n’avait pas songé. — 


- Près de Lyon, les Choux lents prennent leur temps

Un projet d’habitat participatif réclame des sous, mais aussi du temps. Illustration avec les Choux lents. Des « alternatifs riches » : voilà comment Anne-Françoise, documentariste de 48 ans mariée à un ingénieur, décrit les occupants de cet habitat participatif en cours de constitution à Saint-Germain-au-Mont-d’Or (Rhône). Elle fait partie des six ménages qui ont acheté cash, en septembre 2012, une grande maison bourgeoise, sa dépendance et sa grange, pour les transformer en appartements privés et en espaces communs. L’opération a été réalisée sur des fonds propres et grâce à des emprunts auprès de proches. « Toutes les banques ont refusé de nous prêter de l’argent car c’est notre association – et non chacun d’entre nous – qui a acheté l’endroit et gère la SCI (société civile immobilière, ndlr) », explique Audrey, conseillère en énergie de 32 ans. Les deux femmes ont investi les lieux depuis un an. Les autres « choux » arriveront dès que les travaux d’aménagement auront avancé. Cela tient beaucoup à leur motivation, puisqu’ils privilégient l’autoconstruction.

D’ici là, une soirée par semaine, ils se rassemblent pour discuter de leur projet. Il a d’abord fallu se mettre d’accord sur la charte, où sont consignées les valeurs communes. Depuis que « les ingrédients de [leur] soupe » ont été dosés pour être du goût de tous, ils tranchent d’innombrables questions. Quel mode d’isolation ? Quelle chaudière choisir ? Qui sortira les poubelles ? Pour ces réunions, les Choux lents ont leur recette maison : « On ne se coupe pas la parole, on lève le doigt. Quand les débats deviennent trop endiablés, on fait un tour de table et chacun s’exprime sans être interrompu », indique Audrey, qui a suivi une formation à l’accompagnement de projets d’habitat participatif. « Quand on est d’accord, on fait un signe de la main. Quand on veut réagir à quelque chose qui est en train d’être dit, on lève deux doigts », complète Anne-Françoise. Et quand une proposition émerge, on vote. Pouces en l’air : banco. Pouces en bas : veto. Pouces à l’horizontale : on rediscute. « Et on fait cela jusqu’à ce que tous les pouces soient vers le haut. Ce qu’on cherche n’est pas tant le consensus que le consentement : on n’est pas forcément d’accord, mais on n’est pas foncièrement contre, donc on peut avancer », explique Audrey. Ou comment éviter de faire chou blanc. — 

Le site des Choux lents

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