Qu’est-ce qui distingue le Forum de Davos des réunions plus intimes, comme le groupe Bilderberg ?
Pour comprendre, il faut tout d’abord rappeler brièvement quelle est la teneur du groupe Bilderberg. Créé en 1954, celui-ci est avant tout un club qui réunit, une fois par an, un peu plus de 120 personnes. On peut déjà noter la différence avec le forum de Davos qui lui réunit des milliers de personnes. Les participants du groupe Bilderberg, qui se retrouvent pendant cinq jours dans un hôtel luxueux et systématiquement isolé, occupent tous les plus hautes fonctions dans leur secteur respectif. Lors des séances plénières, se côtoient ainsi des ministres, les dirigeants des plus grandes entreprises mondiales, les rédacteurs en chef de grands médias, dans une ambiance très privée, à l’abri de toute médiatisation. Ceci est une grosse différence avec Davos qui, au contraire, mise sur l’ultra-médiatisation.
Pourquoi les organisateurs de Davos veulent tant attirer les médias ?
Le Forum de Davos est avant tout une grande entreprise, brassant des fonds importants par le biais de sa fondation : il a donc besoin de cette visibilité médiatique. Et pour que cela marche, il faut faire des coups permanents, créer une multitude d’événements, même si parfois, cela brasse de l’air.Certains témoignages font apparaître le Forum comme une banale foire commerciale...
C’est l’avis de nombreux participants du groupe Bilderberg, car ils ne sont pas dans cette optique médiatique mais, au contraire, discutent dans un cadre privé. Certains, lors de mes entretiens, aimaient à faire des comparaisons du type : "Bilderberg, c’est Fauchon", "Davos, c’est les Galeries Lafayette". Je trouve cette comparaison amusante car, même si elle est caricaturale, elle est assez pertinente.Les questions environnementales et sociales sont-elles abordées lors de ces réunions, que l’on dit si influentes dans la préparation des grandes décisions internationales ?
Il faut bien faire attention. Dire que des décisions puissent se prendre dans ce type de groupes, de lieux, c’est évident. Après, il faut vite sortir de la vision caricaturale de la théorie du complot. Même si les décideurs participants à ces groupes le voulaient, ils ne le pourraient pas de toutes façons. Alors dire qu’il y a des tentatives de complots permanents pour défendre des intérêts particuliers, c’est effectivement le cas. Parler de complot mondial, sûrement pas. Quant aux sujets traités, les questions environnementales et sociales sont bien évidemment abordées, puisque ce sont des sujets importants pour les décideurs d’aujourd’hui.
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