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5-09-2012
Mots clés
Société
Logement
France

Cinq idées reçues sur les HLM

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Cinq idées reçues sur les HLM
(Touvert - flickr)
 
Les grandes villes devront compter 25% de logements sociaux, et les amendes seront durcies pour les contrevenants. Les plans du gouvernement en font grogner plus d'un. Mais savent-ils vraiment ce qu'est un HLM moderne ? Terra eco démonte 5 préjugés.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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1. Ce sont de grosses tours moches

Faux, souligne l’Union sociale pour l’habitat [1] dans son guide « 10 idées reçues sur les HLM » publié en août : « La construction de grands ensembles de plus de 1000 logements, c’est fini ! ». Aujourd’hui 72% des HLM sont en fait des maisons ou de petits immeubles regroupant une vingtaine de logements. C’est même le cas de 95% des HLM construits depuis 10 ans. Petits oui et si possible jolis et de qualité. « Une attention particulière est portée à la qualité urbaine et architecturale : bonne intégration sur le site, façades esthétiques, adaptation du bâti à l’évolution des usages et du mode d’habiter », assure le site de l’organisme. Certains bâtiments se veulent même exemplaires. C’est le cas du HLM Poujeau à Bordeaux coconçu par l’architecte Françoise-Hélène Jourda : un bâtiment de bois formé de petits immeubles et de maisons individuelles organisés autour d’un jardin central. L’ensemble obéit aux normes « basse consommation », est équipé d’une centrale photovoltaïque et est orienté plein sud pour améliorer son bilan énergétique.

2. Ceux qui y logent n’ont pas de bol

Ce n’est pas vraiment ce qu’en pensent les intéressés. Selon un sondage réalisé par TNS Sofres en avril 2011, 81% des personnes vivant dans des logements sociaux se disaient « satisfaits ». Ils se montraient même plus heureux de leur sort que les locataires du privé concernant trois aspects : le nombre de pièces, la superficie, le coût et la consommation d’énergie (mais plutôt moins en terme d’isolation du logement). Seraient-ils trop fiers pour avouer leur infortune ? Pas sûr, car les voisins ou les ex-locataires de ces logements les regardent, eux aussi, d’un bon œil : 72% des personnes qui ont vécus dans un HLM, connaissent des personnes qui y logent ou en croisent dans leurs quartiers, ont une bonne image des logements sociaux. Tandis que la part des opinions positives descend à 58% si on considère l’ensemble de la population française. En clair, c’est ceux qui les connaissent le mieux qui les apprécient le plus.

3. Il y a surtout des immigrés

Certes les étrangers ou les populations d’origine étrangères sont surreprésentées dans le parc HLM : ils comptent pour 11% des ménages qui y logent alors qu’ils ne représentent que 5,6% des ménages de l’Hexagone. 11% ce n’est pas négligeable mais c’est bien loin de faire une majorité. En revanche, c’est ailleurs qu’ils sont imbattables : ces familles d’immigrés sont concentrés dans le parc social ancien « c’est-à-dire celui aux loyers les plus bas et très souvent le plus dégradé : plus de 70% des immigrés vivant dans le parc social sont dans des logements construit avant 1975 », souligne un rapport du Haut Conseil à l’Intégration réalisé en 2008.

4. C’est pour les pauvres et les chômeurs

Non plus. Si l’on en croit la loi citée par l’Union sociale pour l’habitat, le logement social a pour fonction de « loger à un prix modéré tous ceux qui ne peuvent y parvenir par le simple jeu du marché ». Les plafonds de ressources fixés sont tels que 64% de la population française peut prétendre à un loyer modéré (33% si on exclue les propriétaires). En clair, ces logements s’adressent à une population certes modeste mais pas ultra pauvre. Résultat : en 2006, toujours selon l’Union sociale pour l’Habitat, les employés et les ouvriers représentaient la moitié des résidents (respectivement 25 et 24%), les professions intermédiaires (infirmières, instituteurs, professeurs, contremaîtres…) 12%, les cadres et professions intellectuelles supérieures 4%, les agriculteurs 3% et les résidents sans activité (seulement) 7%. Malgré tout « le parc HLM se paupérise » souligne le même organisme. Si en 1973, 12% des résidents appartenaient au quart de la population dotée des plus faibles revenus, en 2006, ils étaient 40%.

5. C’est rempli de délinquants

Ne nous leurrons pas : l’insécurité existe dans certains quartiers dits « sensibles » striés de logement sociaux. Certains actes de délinquance recensés sont même souvent plus nombreux qu’ailleurs. Selon un rapport de Didier Peyrat remis au gouvernement en 2002 et traitant de la « sécurité dans le logement social », 34% d’habitants en HLM avaient été victimes d’une atteinte aux biens dans les douze mois précédents (contre 24% des non-résidents) et 33% avaient subi des actes d’incivilité (contre 26% ailleurs). Pas de différence en revanche dans le registre des menaces, des cambriolages ou des agressions physiques armées ou non. Mais dans ce même rapport, l’auteur constatait que cette insécurité était surtout le lot des grands ensembles urbains. « 750 quartiers sont confrontés à des difficultés sociales à des niveaux divers et, pour quelques-uns d’entre eux, à des problèmes de violence et de drogue », souligne de la même manière l’Union sociale pour l’habitat.

Rien en revanche ne prouve qu’implanter un logement social dans un quartier tranquille ne fait grimper la délinquance, comme semblent le redouter bon nombre de Français. Mieux, cette mixité pourrait même tirer les nouveaux arrivants vers le haut. Certes, les chercheurs ne s’entendent pas tout à fait sur ce fait comme le souligne une publication québécoise de 2006. Celle-ci cite néanmoins quelques expériences américaines de « déconcentration de la pauvreté » soit un déplaçant des logements sociaux depuis les ghettos vers les quartiers de classe moyenne : « Sans grande surprise, on a constaté une amélioration importante de la satisfaction résidentielle et une diminution considérable du sentiment d’insécurité chez les bénéficiaires de ces programmes qui ont quitté le ghetto. La réussite scolaire a aussi augmenté et de nombreuses personnes ont trouvé un emploi », souligne le rapport.

[1] Elle représente quelque 770 organismes HLM français

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