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Viande de cheval : faut-il nourrir les pauvres avec les plats retirés ?

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Viande de cheval : faut-il nourrir les pauvres avec les plats retirés ?
(Crédit photo : jazzijava - flickr)
 
De la viande de cheval à la soupe populaire ? Si les plats retirés du marché s'avèrent consommables, les associations pourraient les récupérer. L'idée parait sensée mais sa réalisation compliquée.
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Par prudence, les distributeurs n’ont encore rien proposé. Par dignité, les associations ne leur ont officiellement rien demandé. Mais tous se demandent ce que vont devenir les tonnes de nourriture surgelée retirées de la vente suite à l’affaire de la viande de cheval. Et certains suggèrent déjà qu’elles finissent dans l’assiette des plus démunis. « Les bénéficiaires et les bénévoles se plaignent souvent de portions trop chiches, estime Marc Castille, porte-parole du Secours Populaire, en récupérant ces lots on pourrait donner plus à plus de monde. »

Encore faudrait-il connaître le volume de nourriture retiré. Les lots incriminés ont été identifiés. Mais la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), comme les distributeurs, refusent de communiquer sur la quantité de nourriture concernée en France. On sait seulement qu’à l’échelle européenne 4,5 millions de plats ont été vendus dans 13 pays depuis 2009.

« On ne veut pas faire rêver les gens »

Chez Picard, on veut bien glisser qu’entre 4 000 et 5 000 barquettes ont été retirées des bacs de surgelés. Un chiffre partiel qui oublie les produits stockés dans les entrepôts. Sur le volume total, le spécialiste du surgelé garde lui aussi le mystère. « On ne veut pas faire rêver les gens qui veulent récupérer cette nourriture alors qu’elle sera peut-être détruite », se justifie François d’Oléon, chargé de communication pour le groupe. Interrogés sur le devenir de ces aliments, Casino, Auchan et les autres enseignes concernées ne nous ont pas non plus répondu.

Chaîne du froid

Une question de semaines, de mois avant que le verdict tombe ? Pour l’instant, personne ne sait. Mais d’ici là, la chaine du froid doit être respectée. Sur ce point, les distributeurs sont formels, depuis le début de l’affaire, lasagnes, moussakas et hachis parmentiers incriminés n’ont jamais quitté les congélos. Chez Picard, tous les produits retirés du marché sont stockés dans un même entrepôt. « Ils sont conservés dans des conditions classiques de congélation, promet le chargé de communication, ils ne sont donc pas altérés. »

Pour autant, le risque de voir ces tonnes de nourriture terminer aux ordures n’est pas écarté. Car, une fois les précautions sanitaires levées, c’est sur la logistique que les associations vont butter. « Vu l’ampleur de l’affaire, on ne pourra jamais tout récupérer », affirme Agathe Revol, porte-parole des Restos du cœur. « Pour nourrir les plus démunis, les plats retirés du marché ne compenseront jamais la dégringolade des aides européennes », tempère Karine Vauloup, du Secours Populaire.

Plus facile de conserver des choux

Avec ses 97 points de distribution et d’importants sites de stockages, la Fédération des banques alimentaires est moins catégorique. « Quand le cours du chou dégringole et que les agriculteurs bretons se retrouvent avec leurs productions sur les bras, on est capable de les absorber », souligne Laurence Champier, la porte-parole. « Mais cette fois c’est du jamais vu, on va avoir besoin d’aide. »

D’autant qu’il est plus simple de conserver des choux que des surgelés. Dans le cadre du PEAD (Programme européen d’aide aux plus démunis), la fédération en reçoit déjà. Mais en quantité limitée. « Les erreurs de cette ampleur sur les chaînes de production, ça n’existe pas, explique Laurence Champier, et les volumes n’ont rien à voir avec le contenu d’un camion renversé. » Pour que le produits arrivent aux plus démunis, les associations vont donc devoir chambouler leur organisation.

Stockage, transport : tout cela aura un coût. Des frais que le Secours Populaire refuse de faire porter à ses donateurs. « On compte sur la grande distribution pour gérer ses stocks et nous approvisionner petit à petit, explique Marc Castille, c’est le moins qu’ils puissent faire pour se racheter ». L’association voit même dans un exercice pour l’avenir. « Ce scandale pose la question de la gestion du gaspillage alimentaire , c’est le moment de voir des idées émerger. »

Méfiance des bénéficiaires

Cette seconde étape franchie, le succès de l’opération n’est toujours pas garanti. « Si l’autorisation sanitaire est accordée et qu’on parvient à gérer les volumes, on n’est pas certains de pouvoir les écouler » souligne Laurence Champier. Car si ces plats préparés obtiennent une deuxième vie, les associations veilleront à ce que, cette fois, tout risque de tromperie sur la marchandise soit écarté. « Tous les produits contenant de la viande de cheval seront étiquetés, assure Agathe Révol, porte-parole des Restos du cœur, ainsi les bénéficiaires auront le choix. »

La Croix Rouge, seule ONG à s’opposer à la récupération des lots retirés, a décidé pour eux. « C’est une question de dignité. On n’a pas envie de stigmatiser, de souligner que parce qu’on ne mange pas à notre faim, on peut manger des produits dont les autres ne veulent pas », soutient l’association. Pour les banques alimentaires, qui récupèrent déjà les produits dont la date limite d’utilisation optimale est dépassée, « la lutte contre le gaspillage l’emporte ». Mais après des semaines à faire les gros titres, ces petits plats ont de grandes chances d’être regardés de travers par les bénéficiaires. Et, au terme d’un parcours du combattant pour arriver dans les cartons des associations, la viande de cheval n’est pas sûre d’en sortir.

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  • la viande de cheval, est une viande d’excelents qualités gustatives et proteïques. Elles se retrouve a ce jour sur le marché car roumanie et autres pays peut-être ont interdit la circulation de ces animaux sur leur territoire. cela entrainant la faillite de leur propriétaires qui ne pouvant plus commercialiser leur petite production agricole, et ne pouvant plus nourrir leur cheptel ont déposé le bilan, et / ou acheté des vehicules a moteur thermiques. Double peine d’une incompréhensible loi. L’agriculteur, ou producteur legumier doit changer de de mode de transport, et il n’en a pas le moyens, alors qu’il subsistait si ce n’est richement ’au moins ecologiquement heureux, c’est abattoir pour leschevaux parfois sous-nutris !!
    Evidement cette manne proteïque arrivant sur le marché, en grande quantités, quelques grosses entreprises de négoce et de trader’s s’en sont emparée et on tenté d’absorbér de s’enrichir, noyant dans la masse du boeuf.
    L’europe consomme peu de cheval (un pot au feu de cheval est quelque chose d’incomparable, et pourtant je suis cavaliere).
    Qui est le coupable ?
    Pour moi ce sont les pays qui ont interdit le circulation de ces animaux, parceque aujourd’hui, ou on est dans le systeme de consommation "energie fossilles" ou on est renié. Pourtant reflechissons a qui est le plus integré a son environnement, le petit agriculteur roumain, qui ne demandait rien, et vivait heureux, ou le même pauvre diable, aujourd’hui condamé a bosser dur pour payer son moyen de transport motorisé (a energie fossille) et l’assurance qui va avec. mais voila !! il est intégré, il participe a l’enrichissement monstrueux des quelques-uns qui dictent les loies de notre socité de conso !!
    Qui que vous soyez, vous pouvez consommer la viande de cheval, et en abuser, car elles sont exemptes de soucis santé ; Donc 2 choses :
    * 1) je consomme cette viande car elle est saine, proposée et disponible.
    *J’en veux pas car c’est cheval et je me refuse a consommer le meilleur amis de l’homme (ha bon j’croyais que c’etait le chien), ou c’est la viande mise en cause !!
    C’est comme vous voulez, de toute facon, ça changera rien. Ceux qui ont rempli leur poches ne serons pas inquiets, bien a l’abris de leurs politiciens, et les chevaux sont plus de ce monde (perso, autant que se soit pas pour rien)
    Pendant ce scandale médiatique, nous oublions la vache folle,ils nous la recolle dans la nouriture a poisson !!. ben Oui, faut bien anrichir quelque marchant ou trader’s.
    faite comme bon vous semble, notre monde est fou et il ne s’arretera de tourner carré que si vous cessez de croire aux medias ;
    Ecologiquement votre

    26.02 à 00h39 - Répondre - Alerter
  • Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi le fait que ce soit de la viande de cheval oblige à retirer de la vente ? Je pense que du moment qu’il est bien indiqué que c’est de la viande de cheval et que le prix soit revu en conséquence, il y a surement des consommateurs que cela ne gênerait pas. Il n’y a aucun problème sanitaire.
    Donc, pourquoi en faire tout de suite un produit "déclassé", déjà catégorisé comme "refusé par le consommateur lambda" ?
    Après, je suis tout à fait d’accord avec les associations qui sont prêtes à les récupérer. Il y a tellement de gens qui meurent de faim dans le monde, autant que ces plats puissent profiter à ceux qui en ont le plus besoin.

    23.02 à 11h20 - Répondre - Alerter
    • tout à fait d’accord, si ces produits ne présentent aucun danger sanitaire, il est impératif qu’ils soient consommés par des personnes dument informées de ce qu’il y a dedans ....afin de ne pas ajouter un scandale de frais de recyclage au scandale de la tromperie sur la marchandise...
      évidement en veillant à ce que la chaine du froid soit respectée jusque là....

      Au pire, si cela n’est pas possible ,en dernier recours, que ce soit distribué aux refuges SPA qui manquent de nourriture aussi....

      _

      23.02 à 13h59 - Répondre - Alerter
    • Je me souviens que le steack de cheval était très prisé dans certains restaurants, autrefois. Dès lors que l’affichage est honnête et tout risque sanitaire écarté, il serait scandaleux de jeter ces produits. Ils pourraient être vendus à bas prix en discount, ou donnés aux associations caritatives, chacun demeurant libre de les consommer ou non. Le gaspillage alimentaire n’est pas acceptable, surtout quand certains de nos concitoyens ne peuvent manger à leur faim !

      Si, malgré tout, cela est impossible à réaliser, à tout le moins, proposons ces produits en alimentation animale pour les SPA et organismes similaires. Ne jetons pas une nourriture saine !

      24.02 à 16h24 - Répondre - Alerter
    • Le plus simple serait que les distributeurs proposent ces plats préparés à prix coutant et en mettant dessus un autocollant "susceptible de contenir de la viande de cheval" pour éviter que ces produits trainent dans des congélateurs jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’on ne peut même plus les donner car ils sont périmés et doivent être détruits. Cette solution permettrait aux distributeurs de ne pas perdre d’argent et aux consommateurs d’être libre d’acheter en connaissance de cause et en faisant une bonne affaire car il n’y a aucun risque sanitaire à consommer de la viande de cheval.

      25.02 à 01h45 - Répondre - Alerter
    • oui très bonne idée car ce n’est pas de la viande avariée
      attention des grandes surfaces( departements de la HAUTE MARNE) ont déjà récuperées tous ces produits voici deux semaines pour ne faire quoi ? il serait etonnant qu’elles les aient remises ds leurs grands congelateurs !!

      25.02 à 09h44 - Répondre - Alerter
    • C’est vrai qu’on pourrait les laisser dans le circuit normal en les ré-étiquettant. Mais alors, il faudrait indiquer que la viande qu’il y a dans les plats, que ce soit du cheval ou du bœuf, c’est du "minerai". C’est à dire de la bidoche de piètre qualité, des raclures d’os, du cartilage, des tendons et autres saloperies qu’on ne boufferait pas si on les voyait dans leur état naturel. En théorie, le minerai de viande, ce n’est pas du déchet. Mais au prix où les Spanghero l’a payé, ça risque d’être des trucs comme on peut lire dans cette description :
      http://www.laplumeagratter.fr/2013/...

      25.02 à 22h57 - Répondre - Alerter
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