Au sommet du fiasco

Lire ici le début de la journée de vendredi

 20h30 - Fin des réunions informelles de la journée entre 26 pays, l’Union européenne et les nations unies. Chaque représentant quitte le Bella Center sans déclaration commune.

 22h00 - (lieu indéterminé) : Barack Obama débute sa conférence de presse. Les Etats-unis par la voix de son président annoncent un accord "significatif" passé avec la Chine, l’Inde, et l’Afrique du Sud. Cet accord, explique Obama, "n’est pas venu facilement" et inclut un "moyen de vérifier les réductions de gaz à effet de serre".

 22h05 - GrandPlaza (Copenhague) : Nicolas Sarkozy commence lui aussi sa conférence de presse. Il revient sur les "affrontements virils" qui ont eu lieu entre les pays, notamment l’Inde et la Chine et détaille cet accord qu’il qualifie de "meilleur accord possible"

 23h45 - Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International estime que "Copenhague est un échec misérable. La justice climatique a été oubliée et la déclaration finale condamne des millions de personnes, parmi les plus pauvres, à la faim, la souffrance et la mort avec l’accélération des changements climatiques. Pour M. Obama, c’est le sommet de la honte ».

Au même instant les ong françaises, dépitées, tentent de décortiquer et d’interpréter le texte. Pour Nicolas Hulot, "c’est la négation de deux ans de travail, des délégués et de la société civile, je suis désespéré".

Le climatologue français Hervé Le Treut préfère retenir l’objectif de limiter la hausse des températures à 2°, préconisé par les scientifiques. Pour lui, il s’agit "d’une dynamique qui se met en place, et qui entraîne des pays comme la Chine, les Etats-unis ou l’Inde, gros émetteurs de gaz à effet de serre".

 00h00 - Bella Center : Gordon Brown, Premier ministre britannique s’exprime à son tour devant un parterre de journalistes britanniques. Il insiste sur la qualité d’un texte qui impose une limite de 2 degrés et un système de vérification des émissions de GES.

 00h30 - Lumumba Di-Aping (en photo), négociateur soudanais représentant du G77 pénètre dans la salle de presse du Bella Center. Il annonce que les pays membres du G77 n’ont pas encore reçu "officiellement" le texte. "L’architecture de cet accord est extraordinairement faussée. Ce qui s’est passé aujourd’hui et que nous redoutions, c’est un accord imposé par les Etats-Unis avec l’aide du gouvernement danois sur toutes les nations du monde." Pour cette raison, il indique qu’il "n’existe aucun accord", pour l’heure. Le texte doit par ailleurs être adopté en assemblée plénière, selon les règles de l’ONU. Il conclut son intervention en affirmant que "la partie n’est pas encore terminée".

 01h26 - (Bella Center) Le président mexicain Felipe Calderon débute sa conférence de presse. Il annonce, fier et ravi, la signature d’un accord "contraignant" pour décembre 2010 chez lui à Mexico.

 02h30 - José Manuel Barroso ouvre la conférence de presse de l’Union européenne. "C’est mieux que pas d’accord du tout. C’est un pas positif. Mais je ne peux pas cacher ma déception. Tout le monde aimerait dire qu’on a fait un accord à 190. Mais ce n’est pas possible. Nous avons travaillé avec un groupe que nous espérons représentatif.” L’UE doit désormais remettre le texte officiellement en plénière.

 03h00 - Les délégués de 190 pays reprennent place en séance plénière au Bella Center pour se prononcer sur le texte d’accord présenté vendredi soir à l’initiative des pays développés. Premiers pays à intervenir, Tuvalu, le Venezuela, la Bolivie et Cuba font part de leur refus de signer ou de leurs réserves.

 8h00 - : Après de 5 heures de discussion houleuses, où les Maldives ont notamment supplié tous les pays de ne pas laisser "sombrer l’accord", M. Rasmussen interromp la séance. A ce stade, l’accord de Copenhague n’est ni rejeté, ni validé. Le récit des dernières heures de la conférence par Jade Lindgaard sur Mediapart..

 Fin de la conférence de Copenhague - Les Nations unies, "prennent note" de l’accord, malgré une unanimité impossible à trouver. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon estime qu’il constitue une première "étape essentielle" dans la lutte contre le changement climatique.