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16-05-2007

Au Royaume-Uni, il fait bon monnayer

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De nombreuses dépendances britanniques sont considérées comme des centres financiers off-shore ; mais que se cache-t-il derrière cette appellation barbare ?
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(Par la rédaction du site Infoguerre)

Au moins un bon point pour Tony Blair (et Gordon Brown) ! Loin de ses bourdes comme la guerre en Irak, le financement du Labour par des personnes peu recommandables et contre échange de bon procédé, la vente de titres nobiliaires ou encore la (stupéfiante) réforme des retraites (etc… On va s’arrêter là), la politique économique britannique a permis de se faire cataloguer comme centre financier offshore avec tout ce que cela implique.

Début avril, Ahmed Zoromé, économiste au FMI, publiait « Concept of Offshore Financial Centers : In search of an operational definition »1 et tentait de définir ce qu’était un centre financier offshore (CFO). L’étude a le mérite de faire un récapitulatif des définitions données par divers économistes et de tenter une approche plus économétrique de ce qu’est un CFO.

Pour synthétiser, un CFO :

* Est orienté principalement (principale raison d’être d’un CFO) vers la fourniture de produits et services financiers à des non résidents (du pays en question) et utilise une monnaie dans les transactions (dollar, euro, etc.) qui n’est pas la monnaie nationale.

* Connaît un environnement fiscal et juridique favorable aux affaires et peu contraignant (paradis fiscal, secret bancaire, anonymat, etc.)

* Connaît une disproportion entre la taille du secteur financier et les besoin domestique en financement.

* A une activité bancaire qui est principalement dirigé vers le « stockage » de l’argent.

* Est séparé (juridiquement et/ou géographiquement) des grandes sphères financières régulées (Etats ou fédération d’Etats).

De Jersey aux Bahamas

Ainsi, s’appuyant sur ces critères et des données économiques, Ahmed Zoromé confirme les pays suivant comme des CFO : les Bahamas, Bahreïn, la Barbade, les Bermudes, les Iles Caïmans, Hong Kong, Chypre, Ile de Guernesey, Ireland, Ile de Man, Jersey, Luxembourg, Malte, Ile Maurice, Panama, Antilles néerlandaises, Singapour, Suisse et Vanuatu.

Parmi ces entités, beaucoup sont des territoires britanniques ou membres du Commonwealth : les Bahamas, Ile de Man, Jersey, la Barbade, les Bermudes, les Iles Caïmans, Chypre, Malte, Vanuatu. On pourrait aussi rajouter Hong Kong, redevenu chinois très récemment mais dont la présence britannique est encore forte.

A noter, que le Costa Rica, le Liban, Macao et la Malaisie sortent du classement. Par contre, la Lettonie et l’Uruguay font leur entrée en même temps, donc, du Royaume-Uni.

Beaucoup de questions restent en suspens. Après tout, cela fait plus d’un siècle maintenant que le Royaume-Uni s’est tourné vers l’industrie financière et le fait d’être catalogué comme un CFO n’est qu’une étape de plus. Ce qui est intéressant d’étudier est le lien avec les autres CFO membres du Commonwealth. Une sorte de relation gagnant-gagnant s’est créé au fil des années, la puissance de la City rejaillissant sur ces territoires. Pour prendre le cas des hedge funds (américains ou anglais), les Iles Caimans, les Bahamas ou les Iles vierges britanniques (même si ce CFO n’est pas confirmé comme tel par l’étude) enregistrent selon les sources 90 % des hedge funds en activité et leur fourni un cadre idéal pour fonctionner : opacité, régulation inexistante et taxes proche de zéro.

Gros carnet de chèques

Par ailleurs, l’auteur de l’étude précise que cette dernière a pour but de cadrer le débat sur les CFO afin de permettre au FMI de faire son travail, c’est-à-dire, d’assurer la stabilité du système financier international. Mais comment permettre cela si la deuxième place au monde, la City, réduit la régulation financière et devient un CFO avec les travers induits : blanchiment d’argent, évasion fiscale, etc. D’ailleurs, les Etats-Unis, soucieux de garder New-York, comme centre névralgique se sont inquiétés des politiques menées par le Labour et qui a permis, entre autre, de voir se déverser l’argent russe dans la capitale britannique.

La dernière problématique est liée à l’Europe. Comment faire fonctionner une fédération d’Etats si l’un d’entre eux, le Royaume-Uni (sans oublier, Andorre, le Luxembourg, Malte, Chypre et la Lettonie) s’inscrit dans l’opacité financière ?

Apparemment, le Royaume-Uni semble se détourner une nouvelle fois de l’Europe, mais aussi des Etats-Unis, afin de retrouver une place prédominante dans le monde via la finance. Ce qui suscite déjà des réactions et sans doutes des actions à venir.

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