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25-08-2010
Mots clés
Société
France

Au Nombril du monde, on se la raconte, on se la pète

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Au Nombril du monde, on se la raconte, on se la pète
(Crédit photo : Christophe Raynaud De Lage)
 
Il faut avoir une bonne dose d’autodérision pour se prendre pour le Nombril du monde quand on est un hameau de 360 âmes. Un festival vient célébrer cet amour des histoires et fait vivre un territoire.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Tout a débuté… lors du Big Bang. Bon, ça remonte, c’est sûr. Mais la légende est formelle : partie de Pougne-Hérisson, une gerbe enflammée a transporté et dispersé le pollen des histoires aux quatre coins de la planète. Et après ? La commune des Deux-Sèvres est devenue assez logiquement l’épicentre mondial des histoires et des contes. Jusqu’à la guerre de Cent Ans, les troubadours et trouvères de toute l’Europe venaient s’y ressourcer. Mais la célèbre mine de contes n’a pas résisté à un siècle de conflits. Elle n’a été redécouverte que le 6 juin 1944 lors du parachutage par erreur sur Pougne-Hérisson d’un dénommé John Barney Fergusson, anthropologue américain de son état. Délire total ? Vous soupçonnez qu’une exposition prolongée au soleil durant l’été a entraîné des dégâts irrémédiables sur mon cerveau ? Je n’aurai qu’une seule réponse : « Faut le voir pour le croire ! », la devise de ce patelin de 360 habitants.

Frénétique mythologie

Autosurnommé « Nombril du monde », il organise, tous les deux ans, un festival pour célébrer sa longue et frénétique mythologie. Cette année, pour les vingt ans de l’événement, Yannick Jaulin, son directeur artistique, a décidé de pousser encore plus loin l’esprit de dérision et l’amour des contes. Voici comment Pougne-Hérisson est devenu en 2010 une mégalopole, Golden City.

« Dépourvue de services, loin de tout, la campagne distille ses mauvaises odeurs au milieu d’une pollution insidieuse. La campagne, c’est fini. Golden City, c’est beaucoup plus tendance : installez-vous durablement chez nous. Nos visas sont disponibles. » Bricoler une capitale de toutes pièces : l’invitation est alléchante. Des milliers de festivaliers ont répondu à l’appel envoûtant du bitume. En arrivant dans le village, une brigade douanière a vérifié l’identité et la motivation de ces nouveaux migrants. Ces derniers ont pu admirer la signalétique du nouveau périphérique et les rutilantes infrastructures, comme le Zénith, le Centre culturel international ou l’indispensable supermarché. Ces « festi-citadins » ont pu fêter – avec 150 artistes de spectacle de rue, de cirque, de la chanson, du conte – ce grand moment : être enfin débarrassé de la campagne ! Et surtout vivre dans la capitale des raconteurs de haut vol, la capitale du storytelling.

« Tous les deux ans, ce village se la raconte. Il n’existe que par la légende. Loin de tout, il attire des milliers de personnes qui ont envie d’entendre des histoires, de rêver. Mon travail, c’est de moderniser les mythes, raconte Yannick Jaulin. Cette année, nous avons voulu jouer la provocation de la ville intense pour mettre, justement, en perspective les atouts de la campagne. » Ce conteur, fils de paysan vendéen, a découvert Pougne-Hérisson, par hasard, en 1990. Et le lien avec cette bourgade rurale s’est fait très naturellement. Aujourd’hui, il y nourrit son imaginaire et ses recherches sur l’oralité.

Kiosques à sons

Au-delà du festival du Nombril du monde, Pougne-Hérisson abrite un lieu unique, le Jardin des histoires, ouvert d’avril à fin octobre. Sur un petit hectare, on se balade cerné de kiosques à sons, de machines loufoques créées par la Cie OpUS, de zones de jeux pour chuchoter des histoires. Parce que l’objectif de tout cela, c’est bien de continuer à alimenter… la mine de contes.


UN VILLAGE TOXIQUE SUR SCÈNE

Le festival a présenté, pour la première fois, « Village toxique » (1), le récit d’un combat local de la fin des années 1980 contre un projet de stockage de déchets nucléaires près de Pougne-Hérisson. « Pour écrire ce spectacle, j’ai rassemblé des archives et rencontré beaucoup d’acteurs de ce qui est devenu un mythe local. Pendant trois ans, des gens d’horizons divers – militants, paysans, catholiques, communistes, jeunes, vieux – ont résisté, fait assez rare sur ces terres plutôt conservatrices », détaille Nicolas Bonneau, l’auteur et défenseur du théâtre-documentaire.

(1) Village toxique est aussi une bande dessinée, écrite et dessinée par Grégory Jarry et Otto T. (co-édition FLBLB / Le Nombril du Monde).

Sources de cet article

- Le site du Nombril du monde

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