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29-06-2011
Mots clés
Religions
Brésil
Reportage

Au Brésil, les évangéliques courent après le temps perdu

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Au Brésil, les évangéliques courent après le temps perdu
(Illustration : Benjamin Bachelier pour « Terra eco »)
 
Alors que les personnes défavorisées sont les premières victimes des catastrophes environnementales, leurs Eglises n’ont pris le problème à bras-le-corps que très récemment.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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De curieuses constructions en plastique ornent l’intérieur de l’église presbytérienne de Campinas, dans l’Etat de São Paulo. « Nous avons collecté des dizaines de milliers de verres en plastique, non recyclables, utilisés lors des cérémonies religieuses et nous nous sommes amusés à les relier pour sensibiliser la communauté à leur impact sur l’environnement », explique Ana Laura Roseiro, une étudiante d’une vingtaine d’années. Suite à cette action, le pasteur a décidé de remplacer les verres en plastique par des gobelets réutilisables et recyclables. « La hiérarchie est lente à réagir, ce sont nous, les fidèles, qui sommes en général à l’initiative des projets pour l’environnement », regrette-t-elle.

Selon les données de l’Institut brésilien de géographie et de statistiques, les évangéliques étaient 4,8 millions en 1970, 13,7 millions en 1991, et 55 millions en 2010. A ce rythme, ils pourraient représenter la moitié de la population en 2022 ! « Et dans la compétition qui oppose les différentes églises évangéliques brésiliennes, ce sont les questions individuelles et personnelles telles que la santé, l’argent, le bonheur et la réussite sociale qui sont mises en avant pour rallier de nouveaux membres », estime Magali do Nascimento Cunha, docteure en sciences de la communication et spécialiste de la communication religieuse.

Négligence des églises

C’est face à ce manque d’engagement des églises évangéliques sur les thèmes environnementaux qu’a été lancée en 2006 l’organisation « A Rocha Brasil ». D’inspiration chrétienne, l’association a mis en branle en juillet 2007 le plan « Education environnementale et mobilisation sociale ». Au programme, de nombreux projets socio-environnementaux dans les différentes communautés ecclésiastiques locales. Les paroisses intéressées reçoivent un kit éducatif contenant un DVD de sensibilisation, des cahiers faisant référence à des passages bibliques, et un livre intitulé Jésus et la Terre. Quelques centaines d’églises sont inscrites au programme, la plupart presbytériennes et baptistes.

« Nous avons été négligents, reconnaît le révérend Rodrigo Santos, de l’Eglise presbytérienne indépendante du Brésil. Le réveil de nos Eglises est très récent alors que le lien sacré qui unit l’homme à la nature est longuement détaillé dans la Bible. Notre engagement doit désormais être à la hauteur des défis actuels. Les Eglises, évangéliques en particulier, ont un rôle important à jouer dans la construction d’un développement plus durable car elles sont organisées et proches du peuple. Elles peuvent, elles doivent donc être un lieu privilégié de sensibilisation. Surtout auprès des populations défavorisées qui sont les premières victimes des catastrophes écologiques, et qui sont pourtant les moins informées. »

Andrea Ramos Santos, responsable de A Rocha Brasil se veut optimiste : « Il reste encore beaucoup à faire mais la situation évolue. Les dirigeants des Eglises évangéliques réalisent désormais que les problèmes liés à l’écologie affectent directement les projets sociaux, et les membres, dans leur vie quotidienne. Ils prennent enfin conscience que les problématiques sociale et environnementale sont indissociables. »


Rites afro-brésiliens : si proche et si lointaine nature

Dans un subtil cocktail de catholicisme, de rites indigènes et de croyances africaines, les dieux des rites afro-brésiliens, d’origine totémique, sont tous associés à un élément naturel : eau, forêt, feu, éclair… Dans leurs cosmologies, la nature est utopique et vierge, ce qui pousse les hauts représentants de ces rites à affirmer que leurs pratiques sont purement écologiques. João Paulo da Silvas, docteur en sciences sociales et spécialiste des cultes afro-brésiliens, reconnaît que ces rites sont propices à une révision de la conception de l’homme au sein de la nature. Mais pour lui, la situation est loin d’être idyllique. Les adeptes réalisent leurs offrandes dans le temple – qui est la nature elle-même – sans se soucier des déchets qu’elles engendrent. Le chercheur met également en avant la pratique quasi-systématique de sacrifices d’animaux, y compris certains en voie de disparition comme le tatu-bola, un tatou local, et la cueillette d’espèces de plantes natives en grande quantité. —
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