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la Blanche

Par Eric la Blanche
3-11-2010

la pub rend fou

la pub rend fou
(http://marilyne.blogspace.fr/111745/Vache-qui-rit-acrylique-sur-toile/?__hsc)
Un soir, j'ai rencontré les personnages des publicités de mon enfance : l'heure de la vengeance avait sonné !

Lorsque je suis arrivé chez moi, la nuit dernière tout était désert mais j’ai senti que quelque chose ne tournait pas rond. Il flottait dans l’air nocturne un je ne sais quoi de campagne, un remugle étonnant au dessus du bitume : ça sentait la bouse. De vache.

Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque, effectivement, j’en vis une qui broutait tranquillement les poubelles en bas de chez moi. Incroyable !

Je m’approchai doucement et constatai qu’elle était… rouge ! Comme la vache qui rit. Sans doute un animal publicitaire échappé d’un salon fromager. Elle tourna sa bonne grosse tête dans ma direction et stupeur ! C’était la vraie vache qui rit avec son sourire atroce et ses boucles d’oreilles en fromage. Je me pinçai.

Il y a une question qui me hante depuis mon enfance : les boucles d’oreilles de la vache qui rit sont-elles vides ou pleines ? J’en profitai pour vérifier, en tâtant, et c’était du toc : la vache qui rit porte des boucles d’oreilles en fausse vache qui rit.

 Faut pas vous gêner ! » Entendis-je derrière moi. Un petit vieux s’approchait en maugréant. Le parfait pécore : béret, moustache, canne et charentaises. La stupeur me coupa le souffle : juste devant moi, se tenait Justin. Justin Bridou himself. Depuis le temps qu’il me cassait les noix avec ses pubs, j’allais enfin pouvoir lui causer, exposer calmement mes griefs puis lui éclater sa sale gueule de publicité.

Je me ravisai : derrière lui, menaçants, se tenaient Monsieur Propre et l’immondice vert de Cétélem, suivis d’une petite troupe. Dans la pénombre, je pus reconnaître le Bibendum Michelin, Oncle Ben et, un peu à l’écart, le mioche du cinéma qui balance son piolet dans une cible. Il fallait agir.

Je bondis, arrachai son arme au môme et crevai le bibendum qui éclata avec un bruit sec, explosant dans le même geste la tête du monstre Cétélem. Je sais désormais que ce sale usurier est rempli de cancoillotte.

Profitant de la surprise je visai Monsieur Propre mais ne réussis qu’à lui arracher une boucle d’oreille. Il s’enfuit en gémissant, la main sur l’oreille. « Tu m’as déçu, Monsieur Propre ! » hurlai-je, ivre de fureur et de sang… ou plutôt, de cancoillotte.

Oncle Ben avait pris le petit dans ses bras. « Tu ne colles jamais, toi ? Non ? Alors prouve-le et dégage ! » L’oncle s’enfuit sans demander de rab. Don Patillo arrivait, Mamie Nova à son bras, suivi de quelques autres. Je la menaçai : « Vous êtes combien en tout ? avoue, salope » (c’est sorti tout seul, pardon).

Je fis mentalement l’état des forces en présence. Avec mon piolet, je ne craignais personne : ni le tigre Esso, ni Malabar, ni le Prince de Lu, même s’il me jetait des gâteaux dans la figure. En revanche, si le Géant Vert était là, j’étais salement dans la merde.

Je secouai une sorte de bonne soeur fermière mais elle me bredouilla un truc incompréhensible en hollandais. Merde, c’était la Laitière de Yoplait ! J’avisai alors un vieux barbu avec une casquette de marin : « Captain Iglo, à table ! le Géant Vert, il est avec vous ?  » Non.

Je respirai. J’étais le maître. L’heure de la vengeance avait sonné. J’allais tous les attendre et les buter un par un. Peut-être même en torturer certains avant : « Chevallier et Laspalès, ils sont là aussi ? » hurlai-je, vengeur « heu, non, eux, ils sont réels. » Ah oui, bien sûr. Dommage !

Soudain, une idée farouche et concupiscente illumina mes reins : « Et Alice Adsl ? Elle est avec vous ? Oui ? »

Alice Adsl ! Elle allait arriver d’un moment à l’autre. Je ne vais pas la buter, elle : je la ramène à la maison et hop, je lui installe l’adsl !

De quelques coups de piolet bien ajustés, je réglai leur compte à Don, Mamie, Captain, la Laitière et Justin dans une orgie de vengeance, savourant par avance une soirée qui semblait mieux finir qu’elle n’avait commencé. Ils s’effondrèrent sur le pavé et se changèrent instantanément en poussière pour retourner au vent qui les avait fait naître.

Tapi à l’angle de ma rue, je réussi encore à me faire par surprise Pépito, Grosquick et El Gringo... quand Alice parut, radieuse, avec ses cheveux qui ont toujours du vent dedans.

C’est à ce moment précis que mon idiot de voisin se mit à brailler de cesser mon raffut. Le temps de le traiter poliment de pédonazi, Alice avait disparu. J’étais à nouveau seul.

Alice Adsl, mon amour, reviens.

Avais-je rêvé ? Il me sembla bien, pourtant, voir au loin à un angle de rue, un cul de vache qui disparaissait.

Il était rouge.

 

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A PROPOS

Dans ses chroniques d’hum(o)eur, Eric la Blanche, chanteur, décrypte l’actualité à sa façon, c’est à dire à l’envers et sans aucune honnêteté.

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