Erika, c’est reparti. Le procès de la catastrophe écologique survenue en 1999 a débuté ce matin à Paris et continuera jusqu’au 18 novembre. Huit prévenus, 94 parties civiles et 30 à 50 experts et témoins vont se succéder à la barre. De quoi alourdir encore la facture de ce procès déjà éléphantesque, rappelle le magazine Challenges. Entre 2007 et 2008, le procès initial a déjà coûté 600 000 euros au total dont 176 000 euros pour l’érection d’une salle de presse et 260 000 euros pour la traduction simultanée en anglais et en italien. Et les coûts engagés sont à la mesure de l’argent réclamé par le tribunal : 192 millions d’euros de préjudices dont 153 à verser à l’État français rappelle Le Monde. Pour faire bonne figure la compagnie pétrolière a de toute manière déjà versé "170 des 192 millions d’euros, qui s’ajoutent aux 200 millions déjà engagés dans le nettoyage des côtes et le pompage de l’épave", souligne le quotidien.
Assez ? Par forcément. Selon Corine Lepage interrogée ce matin au micro d’Europe 1 : "Plus une pollution de ce genre coûte cher, plus c’est dissuasif", a précisé la députée européenne et avocate chargée de représenter une dizaine de communes de Vendée et de Loire-Atlantique. Selon elle, les marées noires doivent même coûter "extrêmement cher" pour que "ce soit plus intéressant de les éviter". Mais l’argent n’est pas le seul enjeu. "Le jugement de 2008 avait reconnu, tout en la bordant, la notion d’’atteinte à l’environnement’, et donc de préjudice écologique (...) La confirmation ou non de cette jurisprudence sera un des intérêts du procès d’appel, scruté par les juristes français mais aussi par les spécialistes internationaux du droit maritime”, souligne encore Le Monde.
Si la France traîne à régler ses vieilles affaires, les Etats-Unis, eux, peinent à entrer de pied ferme dans la lutte contre le réchauffement. Aucune loi sur le climat ne sera signée de la plume d’Obama d’ici à début décembre. Les Etats-Unis arriveront les mains vides à Copenhague. C’est en tout cas ce qu’a prédit Carol Browner, la conseillère d’Obama sur le climat et l’énergie, au cours d’une conférence organisée par le magazine the Atlantic. "Nous nous rendrons à Copenhague avec les moyens du bord", a-t-elle assuré tout en assurant la détermination du gouvernement Obama d’avancer sur ces questions. Le problème viendrait plutôt... des Américains qui ont du mal à visualiser - donc à réaliser - les enjeux de la crise climatique. Dans les années 70, les défenseurs de l’environnement avaient réussi à sensibiliser l’opinion publique en montrant le "smog" - cette fameuse brume de pollution que les Américains pouvaient voir, sentir et toucher. Mais aujourd’hui point de concret. Difficile donc pour les hommes politiques et le public de lancer la bataille contre un réchauffement climatique dont les bénéfices ne seront pas immédiats, regrette Carol Browner.
La reine d’Angleterre pourrait bien sauver son train de vie grâce à l’éolien. Le site Green Univers raconte en effet que le Crown Estate - l’organisme qui gère les biens de la Reine - va céder aux enchères les droits d’exploitation de neuf sites situés au large des côtes britanniques. Des baux d’une durée de vingt ans sur lesquels la Couronne percevra un loyer et d’éventuels bénéfices puisqu’elle entrera au capital de ces parcs. Grâce à cette opération, le gouvernement britannique devrait pouvoir compter sur une capacité de production de 33 GW d’éolien offshore en 2020. Et avancer ainsi dans sa quête de la première place mondiale du secteur.
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