Grand Marseille, écotaxe suisse et touristes en péril

Présenté le 29 avril, le projet du Grand Paris a visiblement séduit le député marseillais Renaud Muselier (UMP). Dans une interview au quotidien La Provence l’ancien premier adjoint à la mairie estime qu’il est temps de penser au Grand Marseille". Le Grand Paris pourrait donc faire des petits, même si certains estiment que Marseille se réveille un peu tard. Sur son blog, l’astrophysicien phocéen Jacques Boulesteix, fait le point sur la chronologie et la géographie de ce dossier et juge que la cité phocéenne opère "une conversion tardive".

D’ailleurs, le projet du Grand Paris est-t-il durable ? C’est la question posée par Novethic. Alors que les projets architecturaux, destinés à faire entrer la région parisienne « dans le XXIe siècle et l’après Kyoto », sont exposés à la Cité de l’architecture et du patrimoine, le calendrier du Grand Paris tarde à se préciser. Pis, s’ils rivalisent d’idées pour réformer les transports et ériger des bâtiments économes en énergie, les projets oublient un pan essentiel du développement durable : le social.

Pendant ce temps-là, La Suisse renonce à son idée de taxe écologique sur la consommation d’essence et de diesel. Officiellement, aucun rapport avec la crise économique assure Meritz Leuenberger, conseiller fédéral chargé de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication, l’homologue de Jean-Louis Borloo en Suisse. Mais le quotiden helvétique Le Temps ne l’entend pas ce cette oreille : "La crise émousse l’esprit aventureux" peut-on lire dans son édito du 7 mai, "Le ministre de l’Environnement rêvait de faire de la Suisse une sorte de grand laboratoire de la politique climatique mondiale déterminée dans le cadre du Protocole de Kyoto. Il doit déchanter."

Il y en a d’autres qui ont dû sérieusement déchanter... Ce sont les participants à un voyage sans co2 qui a mal tourné, la semaine dernière aiu large de l’Irlande. Ils étaient partis de Plymouth le 19 avril à bord d’un voilier et devaient rejoindre le Groenland sans dégager le moindre gaz a effet de serre, à l’aide du vent, bien sûr, et de l’énergie solaire. Les tempêtes de l’Atlantique Nord ont eu raison de leur rêve. Ironie de l’histoire, c’est un pétrolier qui leur a porté secours ! Une histoire à lire dans le New York Times.

Le tourisme et les aléas du climat, justement. Un sujet au cœur de la dernière étude menée par la Direction du tourisme, le cabinet de consultants TEC et publié par l’Insee :"Le tourisme en France - Édition 2008". En se basant sur les projections du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), soit une augmentation de la température de la planète de 3 à 4 °C d’ici 2100, l’étude souligne que "l’enneigement diminuerait et les stations de ski situées en dessous de 1.800 mètres seraient en péril." En attendant, la saison de ski 2009, qui a bénéficié d’un enneigement exceptionnel, a été si bonne qu’elle a presque fait oublier les méfaits du réchauffement climatique. Des effets qui se feront pourtant sentir jusque sur nos plages (érosion du littoral) et dans nos campagnes (problèmes de gestion de l’eau).