Effet "Home", climatisation japonaise et recyclage fécal

La télévision fait-elle l’élection ? C’était déjà le titre d’un bouquin publié par Jay G. Blumler, Roland Cayrol et Gabriel Thoveron, en 1978. Sempiternelle question, qui revient à chaque élection, ou presque. On se souvient de Julien Dray en 2002 qui avait rebaptisé TF1 en TFN, pour dénoncer la surenchère médiatique de la chaîne de Martin Bouygues sur l’insécurité, qui avait conduit, selon lui, Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Autre époque, autre controverse. C’est aujourd’hui France 2 que l’on accuse d’avoir favorisé le vote vert en diffusant vendredi soir, à deux jours du scrutin, la superproduction "Home" de Yann Arthus-Bertrand. Et David Pujadas de poser la question de l’influence de la diffusion de ce film sur les résultats de la liste Europe Écologie dans son JT de 20h. Allons bon ! Heureusement, Brice Teinturier de la Sofres était là, avec ses courbes et ses sondages, pour tenter de tordre le coup à la rumeur qui a enflé toute la journée de lundi dans les médias, du Figaro à Rue89. La soudaine percée des écologistes français nous ferait presque oublier qu’au niveau européen, les résultats des verts ne sont pas mirobolants. Le Guardian est là pour nous le rappeler. En Grande-Bretagne, les Greens n’ont progressé que 2,5 points, ce qui ne leur a pas permis de gagner le moindre siège au Parlement européen. Dans la verte Irlande, les écologistes (membres du gouvernement) se sont même pris une douche froide en terminant grands perdants du scrutin. Au total, le groupe vert européen ne gagne que quelques sièges au Parlement de Strasbourg, passant de 43 députés sur 789 (en 2004) à 51 sur un total de 736 aujourd’hui.

Alors que Nicolas Sarkozy visite aujourd’hui l’Institut National de l’Energie Solaire (INES), en Savoie, la Commission européenne publie une nouvelle étude sur les énergies renouvelables (ER). Si l’Europe atteint sont son objectif de 20% d’ER d’ici 2020, le secteur devrait générer pas moins de 2,8 millions d’emplois, soit 1,1% du PIB de l’Union, peut-on lire sur le site du "green business" Environmental Leader. "Cela montre que les avantages des énergies renouvelables en termes de sécurité d’approvisionnement et de lutte contre le changement climatique peuvent aller de pair avec des avantages économiques", a déclaré Andris Piebalgs, commissaire européen de l’énergie.

Réduire les émissions de CO2 peut aussi passer par des gestes simples. Le gouvernement japonais a décider d’inciter les travailleurs à tomber veste et cravate pour aller au boulot rapporte la BBC. Dans les bâtiments des services publics, les autorités ont décidé de ne mettre en route l’air conditionné qu’à partir de 28°C. De quoi éliminer 1,72 millions de tonnes de CO2 dégagés dans l’atmosphère chaque année.

On n’arrête pas le progrès. L’Agence spatiale européenne vient d’inaugurer près de Barcelone une usine pilote d’un genre particulier. Celle-ci recycle intégralement tous les déchets d’une colonie, y compris les excréments, pour fabriquer de l’eau potable, de l’oxygène et de l’engrais, le tout en circuit fermé. C’est le programme Melissa (Micro-Ecological Life Support System Alternative), qui doit permettre aux astronautes de recycler au maximum leurs déchets dans le cadre des futures missions d’exploration", nous explique le très sérieux magazine de l’astronomie Ciel & espace. Alors, toujours envie d’aller décrocher la lune ?