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16-12-2010
Mots clés
Energies
Electricité
France
Point De Vue

Electricité : zéro pointé pour la France

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Electricité : zéro pointé pour la France
(Crédit photo : Simon le nippon)
 
Le pic de consommation d'électrons en France a fait des heureux ce mercredi. Mais ce ne sont ni la planète ni les contribuables.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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94,2 milliards de watts produits ce 15 décembre ! Comme chaque année, le record de puissance électrique est battu, cette fois-ci avant même l’arrivée officielle de l’hiver. Un « record » dont on se passerait volontiers car à chaque fois que la bise vient, la fée Electricité se retrouve fort dépourvue. Elle est ainsi obligée d’importer au prix fort du courant et de construire de nouvelles centrales au gaz afin de subvenir aux usages de pointe : au niveau de la production, en amont de nos appareils de chauffage électrique, il y a de plus en plus de gaz russe ou de lignite allemande.

Les perdants de ce « record » sont multiples : la planète par accroissement des émissions de gaz à effet de serre, la collectivité qui finance le surdimensionnement des infrastructures, les consommateurs qui paient au prix fort cette électricité de pointe, enfin les contribuables couvrant le coût social de la précarité énergétique qui en découle. Et même les producteurs, à commencer par le premier d’entre eux – EDF – avec un parc nucléaire dont la productivité est faible. Une conséquence de cette curieuse exception française sur un parc très majoritairement nucléaire (adapté à la base) et un très fort taux d’équipement en chauffage électrique (utilisé en pointe).

Quels sont « in fine » les vrais gagnants de la pointe ? Les traders qui jouent et spéculent sur l’électricité, les promoteurs de logements « tout électrique » (les occupants paieront la note plus tard) et les pays producteurs qui nous vendent du gaz. Des producteurs stupéfaits mais ravis de nous le vendre pour produire avec un médiocre rendement (40% au mieux) de l’électricité pour chauffer nos logements. Alors qu’en utilisant directement ce même gaz pour se chauffer on diviserait par 2,5 les importations et les émissions correspondantes de CO2 !

Chaque nouveau « record » de la pointe électrique est donc une très mauvaise nouvelle pour la France, conséquence structurelle du développement sans frein du chauffage électrique : 75% des constructions neuves en sont équipées. Une mauvaise nouvelle qui nous éloigne un peu plus du trio gagnant de la démarche négaWatt « sobriété, efficacité, renouvelables ». Et qui nous rappelle qu’en matière de pointe électrique, la France mérite… un zéro pointé !

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Directeur général du WWF France

Présidente du Réseau Action Climat (RAC).

Energéticien. Président de l’association négaWatt.

Présidente du WWF-France.

8 commentaires
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RÉPONSES DE LA RÉDACTION
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  • Pour la journée de mardi 14 décembre 2010, selon les chiffres de RTE, plus de 45.000 tonnes de CO2 générées par la production d’électricité ont été émises entre 19h et 20h. Emissions liées au recours par RTE à des moyens de production de pointe : des centrales thermiques à fioul, gaz ou charbon.

    17.12 à 10h49 - Répondre - Alerter
  • ManUtopiK : Un record explosé !

    C’est même plus que ça ! Le site de RTE affiche 96 350 MW ce 15 Décembre et 94 222 MW la veille.
    3 milliards de watts en plus par rapport à l’hiver dernier en Février 2010 ! Et l’hiver n’est pas fini...

    16.12 à 23h53 - Répondre - Alerter
  • Observatoire du nucléaire : Production de co2 ET de déchets nucléaires

    Cet article semble se désoler seulement de la production de co2, oubliant curieusement la production de déchets radioactifs...

    16.12 à 20h40 - Répondre - Alerter
  • Manso : Le grand oubli

    Ce que démontrent surtout ces crises à répétition, c’est que notre pays a une population déjà trop nombreuse par rapport à ses capacités énergétiques. Faut-il rappeler que nous ne possédons ni gaz, ni pétrole, ni même l’uranium qui alimente nos réacteurs nucléaires...
    Pourtant, comme pour l’alimentation, le "produire local" aurait ici tout son sens.
    Et malgré cela, (presque) tout le monde (y compris chez les écologistes) semble se satisfaire du fait que la population de notre pays va encore "gagner" dix millions d’habitants d’ici 2060 !

    16.12 à 20h37 - Répondre - Alerter
    • Antoine : Oui, et donc... ?

      On peut faire le rapprochement entre population et besoins énergétiques. Mais ça débouche sur quel genre de solutions ?
      La cause n°1 des nos records battus chaque années, ce n’est pas l’augmentation de la population entre 2 années mais bien un problème de maîtrise de nos besoin en énergie.

      17.12 à 18h49 - Répondre - Alerter
  • Je pense que vous feriez bien aussi de vous mettre à arrêter d’utiliser cette comparaison. La planète ne souffre pas, elle se réchauffe, point barre.
    C’est juste les humains qui vont souffrir parce qu’elle chauffe, mais elle c’est pas ça qui va la faire beaucoup souffrir, surtout quand les humains ne seront plus là pour l’« embêter ».

    Sinon, tout le reste de l’article est très pertinent à mon goût.

    16.12 à 19h57 - Répondre - Alerter
    • Thierry SALOMON : Merci de ne pas caricaturer

      Merci d’être rigoureux et ne pas caricaturer notre propos : où avez-vous vu que nous avions écrit un larmoyant "la planète souffre" ?
      La phrase exacte est "Les perdants de ce « record » sont multiples : la planète par accroissement des émissions de gaz à effet de serre (...)".
      Et quand on évalue les dégâts prévisibles non seulement sur les humains comme vous l’écrivez mais sur l’ensemble de la faune et de la végétation, je trouve notre expression à la fois juste et finalement un peu faible ...

      Thierry SALOMON, président de l’association négaWatt

      18.12 à 15h10 - Répondre - Alerter
      • Je n’ai jamais écrit que vous larmoyiez pour notre pauvre planète, loin de là, relisez mon commentaire.

        C’est juste le sous-titre accrocheur.
        « Le pic de consommation d’électrons en France a fait des heureux ce mercredi. Mais ce ne sont ni la planète ni les contribuables. »
        Je trouvais simplement qu’on avait trop tendance à personnifier la planète, juste pour faire des titres accrocheurs justement, du marketing que je déteste.

        Mais comme je le disais, je trouve tout le reste du propos très pertinent.

        27.12 à 10h34 - Répondre - Alerter
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