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21-02-2010
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Edito

Pour un développement durable d’Haïti

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Pour un développement durable d'Haïti
 
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Nicolas Sarkozy vient d’établir un record. Il est le premier chef d’Etat français à poser un orteil en Haïti depuis son indépendance. Bon, il n’y est resté que quatre heures, certes, mais tout de même : le geste du président français à l’égard de ce petit pays de la Caraïbe est à saluer.

Quelle mouche a donc piqué Nicolas Sarkozy, pour venir ainsi atterrir sur la piste de l’aéroport de Port-au-Prince touché par le séisme du mois dernier ? Est-ce un sentiment de culpabilité [1] ? Pas le genre de la maison. Est-ce plutôt un sentiment d’empathie envers le peuple haïtien martyrisé par cette catastrophe naturelle ? Possible. La compassion est une arme politique dont le président français aime à se servir.

Bagarre diplomatique au cœur de la Caraïbe

Mais n’est-ce pas plutôt un sentiment d’urgence qui a poussé Nicolas Sarkozy, accompagné pour l’occasion de son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, à se rendre à Port-au-Prince ? Car bouter hors de l’île l’encombrant voisin nord-américain est devenu l’obsession de Paris. Nicolas Sarkozy est donc venu proposer en direct au président haïtien René Préval la somme de 325 millions d’euros (dont 56 millions d’euros de dette bilatérale supprimés et 40 millions d’euros déjà inscrits au budget). Il fallait faire vite et fort : en d’autres termes devancer Obama et marquer les esprits.

Dans quelques jours - le 31 mars - se tiendra la Conférence de New York où la communauté internationale tentera d’organiser la reconstruction d’Haïti. Le président français aura alors beau jeu de mettre en avant l’investissement de Paris pour son ancien joyau frappé par les éléments.

Amnésie réciproque

Le président Préval quant à lui ne fait pas de différence et pourrait bien montrer quelques trous de mémoire à l’heure d’accueillir pour son peuple des capitaux venus du monde entier. De la France donc, "amie" historique l’ayant laissé choir dans l’oubli. Des Nations unies présentes sur son sol depuis deux décennies sans retombées aucune. De Washington enfin dont l’influence en Amérique centrale et dans la Caraïbe est pour le moins discutable.

Nous suivrons avec attention quel projet la communauté internationale propose à ce pays qui, illuminé par la révolution française, accueillit la première république noire il y a 200 ans, avant de sombrer dans l’indifférence et la pauvreté. Dominique Lévanti ancien correspondant sur place pour l’Agence France Presse et ami de cœur, me disait souvent lui le Corse quand je l’interrogeais au sujet d’Haïti : "le peuple haïtien commencera à se relever le jour où ses arbres commenceront à repousser [2]".

Il ne s’agit pas de "reconstruire" celle que Colomb nommait Hispaniola [3], mais de lui offrir un développement durable : en lui garantissant des débouchés économiques, en assurant le mieux-être de son peuple et en redonnant toute sa place et sa valeur à la biodiversité.

A lire aussi sur Terra eco

- Haïti : Faut-il continuer à donner ?

- Un Téléthon starissime pour aider Haïti

- Les dégâts estimés en Haïti

(Crédit : Site de l’Elysée)

[1] la France a colonisé, humilié puis saigné celle que l’on surnommait la perle des Antilles

[2] la déforestation touche 98% du territoire haïtien

[3] la Española

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  • Il n’avait rien à y faire, mais il fallait bien qu’il y fût. Que va-t-on bien pouvoir grapigner dans un pays aussi désolé ? Mais je pense que surtout une bonne campagne de pub. Au fait, combien a coûté son déplacement ?... C’est vrai que les Français doivent faire des efforts !
    Affligeant !

    22.02 à 17h40 - Répondre - Alerter
    • nkan75 : partenaire ONG

      bonsoirs
      je suis correspondant du registre des citoyens du monde et je desire avoir l’adresse des grandes ONG du monde qui subventionne les petites associations africaines
      mon mail : nkan75@yahoo.fr

      22.02 à 22h51 - Répondre - Alerter
  • . La réglementation particulière imposé aux Haïtiens à l’entrée des départements d’outre-mer français.
    Alors que la France se gargarise de grands principes et de « continuité territoriale », le visa d’entrée en France pour un Haïtien n’est valable ni en Guadeloupe ni en Martinique, ni en Guyane. Un second visa doit être accordé par le préfet de ces départements, qui agit dès lors comme pouvait agir le gouverneur d’une colonie au temps de l’esclavage. Ces mesures résultent de la hantise de la France esclavagiste de voir ses colonies contaminées par le virus de la liberté dont le germe s’était développé en Haïti.

    8. La symbolique vexatoire.
    La France a donné à l’aéroport de Cayenne en Guyane le nom de Rochambeau, le général qui tenta d’exterminer les Haïtiens en les gazant au souffre et en les livrant à des chiens dressés à dévorer les « nègres ».

    9. La volonté constante d’empêcher Haïti de se développer.
    La politique de la France à l’égard d’Haïti depuis 1802 est de s’en servir comme d’un épouvantail pour les Français d’outre mer qui songeraient à l’indépendance. De ce fait, la prétendue « coopération » n’a toujours été qu’un mélange de saupoudrages, de mesures factices, et d’actions de déstabilisation. On notera que les Français descendants d’esclaves sont systématiquement écartés depuis 1802 de toutes responsabilités liées à la politique française à l’égard d’Haïti.

    21.02 à 21h27 - Répondre - Alerter
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