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Matières (premières) à discussion

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Ennuyeux, le commerce des matières premières ? Erreur ! Jean-Pierre Boris raconte une saga édifiante, qui commence loin et finit dans votre assiette.
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Jean-Pierre Boris, Commerce inéquitable, le roman noir des matières premières, Hachette Littératures, 192 p., 17 €

Pourquoi le café qu’on avale à la machine du 3e étage ou au zinc du bistrot est-il moins bon depuis la fin des années 80 ? A cause de Ronald Reagan ! Bizarre ? Pas pour le connaisseur des matières premières qu’est Jean-Pierre Boris, journaliste à RFI. Il y a quinze ans, les cours du café ont connu une dégringolade qui a appauvri les producteurs. "Dans ces conditions, pas question d’investir le moindre sou dans l’achat d’engrais ou de pesticides ?! Pas question de passer des heures à arracher les mauvaises herbes au pied des arbustes ?! Pas question de se battre pour obtenir un bon produit ?!" Mais comment expliquer que les producteurs de café aient ainsi perdu leur liquette ?? Parce qu’un pays inattendu, le Vietnam, est venu tailler des croupières aux arabicas brésiliens. Or, son café - médiocre - a connu des rendements records. Et qui dit surproduction, dit chute des cours.

Et Reagan dans tout ça ?? Simple : la percée du Vietnam n’aurait été possible si le système avait continué à reposer sur une entente entre producteurs, garantissant des quotas, donc des prix élevés. Pour des raisons politiques, Reagan a fait pression pour supprimer ces garanties, qui furent abandonnées en 1989. Cette dérégulation a fait exploser les exportations de café vietnamien et s’effondrer les cours. Le jus de chaussette d’aujourd’hui, c’est donc la faute à Reagan ?! Des sagas comme celle-ci, Jean-Pierre Boris en raconte quatre ? : celles du coton, du cacao, du poivre et du riz. Et l’on réalise que le commerce des matières premières plonge ses racines dans le géopolitique, l’idéologique, bref l’humain. On croise ainsi la route d’un Don Lorenzo, Français semi-mafieux qui prospère au Brésil sur la crise caféière, ou celle d’un certain Ducros, qui fit fortune dans le poivre... Escroquerie intellectuelle

Escroquerie intellectuelle

Autre point positif ? : le journaliste n’a pas l’étoffe du procureur, qui dépeindrait de gentils producteurs accablés par de méchants occidentaux pilleurs de ressources. Exemple ? : le cacao a engraissé nombre de hauts fonctionnaires ivoiriens. Et si la Banque mondiale fut brutale dans sa dérégulation du marché, on comprend qu’elle ne s’adressait pas à des enfants de chœurs. Comme dynamiteur de mythes, Boris se pose là, puisque son dernier chapitre dézingue le commerce équitable, selon lui une "escroquerie intellectuelle" qui ne parviendra jamais à transformer la nature des échanges Nord-Sud. Pire ? : un miroir aux alouettes qui "contribue à marginaliser encore les plus misérables". Une thèse discutable, qu’il faut avoir l’honnêteté de parcourir.
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