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4-09-2008

Malheurs de bureau

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Une fille pénètre dans le hall de l’entreprise. Blonde. Robe moulante, rouge à lèvres, vernis à ongles. Sublime. Le héros, Hubert le stagiaire, tressaille en l’apercevant : « Les gars… Les gars ! Je viens de voir passer un ange… » Tranquille, l’un d’entre eux lâche : « Assistante de direction. » Le héros, levant les mains d’un air fataliste : « OK, OK… Mauvaise pioche… » « C’est bien, tu apprends vite », confirme un collègue.

Cette scène purement houellebecquienne se passe dans un bureau tapissé de couleurs, peuplé de personnages animalisés (ours, chien, lapin, pingouin…), égrenant un gag toutes les dix cases en moyenne. Mais arrêtons-nous une minute sur le sens de ce gag. Et réfléchissons à la violence sociale qu’il sous-tend.

Pourquoi cela nous semble-t-il si pertinent, et même, si cruellement drôle ? Parce que l’entreprise est l’un de ces lieux qui nous rappellent que, même en démocratie, les hiérarchies sociales continuent de structurer les mentalités et d’induire des comportements d’une implacable férocité. Une violence voilée, banale, digérée le plus souvent. L’entreprise est un lieu de guerre où s’égorgeraient des soldats persuadés de vivre en paix.

Bien sûr, tous les gags de Dans mon open space ne sont pas sur ce thème. Mais sans conteste, le dessinateur James a su tirer de cette matière archirebattue depuis la série télévisée Caméra Café un suc sociologiquement original. Le personnage le plus drôle de la bande est ainsi Victor, 57 ans, une sorte de canard ridé et verdâtre, qui vit dans une des armoires à fournitures. Victor est littéralement « au placard ».

A force, il est devenu phosphorescent et erre la nuit dans les bureaux en répétant : « Donnez-moi du travail… Hou hou… Donnez-moi du travail… » Toute la brutalité d’une éviction professionnelle est décrite en un seul dessin. Bon, on a aussi besoin de se consoler des avanies subies par Hubert le stagiaire. Un exemple ? Un problème d’ordinateur. Survient l’informaticien, un pingouin terrorisé à l’idée de se faire licencier. Il demande à Hubert : « Tu es nouveau… Comment est-ce que tu peux être aussi désinvolte ? » Réponse : « Je suis stagiaire. » – « Veinard ! » —

James – DANS MON OPEN SPACE (tome 1) : Business circus. Dargaud (2008), 46 pp., 10,40 euros.

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