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Londres  : le clou du spectacle vert

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Londres : le clou du spectacle vert
 
Le divertissement est bien une industrie, il suffit de regarder ses émissions de CO2. Le maire de Londres a décidé de verdir tous ses théâtres. Visite de l’un d’entre eux.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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(A Londres)

A l’est de Londres, dans le quartier d’Hackney, se niche Arcola, le premier théâtre 100 % vert de la capitale. Son hall accueille les visiteurs dans une ambiance douce : la lumière est diffusée par des diodes fluorescentes et des objets de récupération meublent l’espace cosy réchauffé par du plancher. Dans ces beaux volumes qui abritent trois salles de représentation, il n’y a pas de néons ou de ventilation. A l’entrée du café-bar qui domine le hall, une enseigne clame : « La nourriture bio et le commerce équitable améliorent la qualité de vie de chacun. » Et tous les dimanches, les habitants du quartier peuvent suivre des ateliers sur le développement durable.

Créé en 2000, l’Arcola Theatre s’est tourné dès 2004 vers un mode de production culturelle durable. Aujourd’hui, trônent dans ses bureaux le titre de meilleur business vert de 2008 et le Globe de l’énergie du Royaume-Uni 2009. Ben Todd, son directeur exécutif, raconte qu’au début, « il n’y avait pas d’argent, seulement une vision ». Grâce à des subventions du quartier et de la ville, d’un petit prêt du Conseil des arts, l’équipe du théâtre se débrouille et récupère quelques matériaux, comme ces diodes qui ont permis une réduction de 60 % de sa consommation d’énergie. A l’étage du bâtiment, un laboratoire expérimente des installations qui témoignent de l’ingéniosité et de l’enthousiasme portant ce projet. Le credo de Ben Todd, spécialisé dans les énergies renouvelables, c’est d’initier une révolution des mentalités : « Quoi de mieux que l’art, comme mécanisme culturel, pour parvenir à ce changement ? » Plus original, l’Arcola Theatre ne communique que localement sur ses représentations, pour « éviter le déplacement de spectateurs depuis l’ouest de la capitale ».

« Une vision sociale »

Mais ce théâtre reste une exception, dans une ville qui compte une myriade de petites structures peinant à investir dans le vert. C’est pour les soutenir qu’est né le programme Ecovenue en septembre 2009. Aux commandes, sur demande de la mairie de Londres, Theatres Trust, une agence nationale de conseil dédiée au monde du spectacle, qui permet notamment de mettre en contact structures et prestataires techniques. Aujourd’hui, 80 théâtres ont déposé un dossier de candidature : 48 d’entre eux seront sélectionnés et aidés pour faire évoluer leurs infrastructures, telles le bâtiment, l’auditorium, la scène, les coulisses, les circuits d’eau et de gaz. Pour Tim Atkinson, en charge des questions immobilières à Theatres Trust, « les bénéfices de ce programme vont au-delà du secteur culturel ». Mhora Samuel, directrice de Theatres Trust, s’empresse d’ajouter qu’« il ne s’agit pas seulement d’écologie, mais aussi d’une vision sociale ».

Si la mairie de Londres s’inquiète autant des émissions de CO2 de ses théâtres, c’est qu’elles sont phénoménales : 50 000 tonnes par an, dont 35 000 dues au transport du public. Des chiffres à l’image du dynamisme de ce secteur qui, chaque année, attire 13,9 millions de visiteurs et injecte 2,6 millions d’euros dans le PIB du pays. Conscient de cet impact, le maire Boris Johnson a lancé, en 2008, le Green Theatre Plan, qui vise à réduire de 60 % les émissions de CO2 d’ici à 2025.

Le succès du « big switch-off »

Sur le terrain, Julie’s Bicycle, une organisation spécialisée dans les liens entre écologie et industrie musicale, examine au plus près les établissements, organise la récolte des données et motive les actions collectives destinées à changer les pratiques. « Notre objectif est de parvenir à instaurer une charte d’engagement », confie Catherine Langabeer, chef du projet. Si les théâtres se montrent réceptifs à cette métamorphose, c’est aussi parce qu’ils n’ont plus le choix. Depuis 2008, le Carbon Reduction Commitment a rendu obligatoire la publication de leurs bilans annuels de CO2. Mais le travail d’enquête reste vaste : il faut revoir les matériaux utilisés pour la construction des plateaux, les installations de lumières, l’organisation des tournées. Et les gros théâtres, tels le National Theatre, sont les mieux adaptés financièrement pour adopter ces règles écologiques. Celui-ci a d’ailleurs déjà mis en place le « big switch-off » : l’extinction des projecteurs jusqu’à trente-cinq minutes avant le début du spectacle, ce qui a permis d’économiser 30 % de l’énergie consommée par les lumières. Baisse du thermostat du chauffage des salles et des scènes, réduction de l’air conditionné ou extinction des lumières externes en journée : d’autres actions ont permis des gains de 8 % à 12 % sur la facture énergétique. La révolution verte débute sur les planches. —

Photo : Arcola Theatre

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