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5-01-2009

Les Robins des Bois du clic

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Une vague de start-up a investi le créneau du don en ligne avec un concept révolutionnaire : le « don gratuit ». Quelle est la recette ? Décryptage d’un trafic solidaire.
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Un don qui coûte un clic. C’est le concept de sites solidaires qui pointent leur nez sur le Web français depuis deux ans. On y trouve une kyrielle de moteurs de recherche solidaires, comme Veosearch, Hooseek, Ecocho, et une plateforme d’achats en ligne, Soliland. Ces pionniers ont vraiment le coeur sur la main. Ils proposent de nous rendre généreux dans nos activités les plus courantes : la recherche d’informations et l’achat en ligne. Que faut-il faire alors ? Réponse : du trafic, du trafic et encore du trafic. En surfant, en cliquant sur des bannières de pub ou des liens commerciaux, les internautes génèrent de l’argent pour le site sur lequel ils naviguent.

Un réservoir de jeunes

Un petit miracle. Car ces sites solidaires ne vendent rien et leurs services sont gratuits. Pour faire leur beurre et celui des associations, ils mettent les annonceurs à contribution. Soliland, par exemple, fait claquer les logos de 517 sites marchands. Si, par exemple, au lieu d’aller acheter un CD sur Amazon, je fais un détour par Soliland, le site touchera un pourcentage sur mon achat. Soliland conserve une partie de cette somme et reverse l’autre à une association, 2,5 % en l’occurrence. « C’est classique, décrit Matthieu Saint-Girons, son cofondateur. Nous n’avons rien inventé. D’autres sites s’appuient sur le même modèle, comme Kelkoo ou encore I-graal. »

Ces deux plateformes d’achat ne reversent pas d’argent à des ONG mais aux internautes. C’est le principe du « cash back ». J’achète, je gagne. En version solidaire, le système fonctionne aussi plutôt bien. Aux Etats-Unis, le site Igive, fondé pendant les bulles spéculatives de l’an 2000, a tenu bon. Il affiche aujourd’hui plus de 700 marchands et reverse des dons à 24 367 associations. Mais quand on n’achète pas solidaire, on peut se contenter de surfer. Veosearch a flairé le filon. « Chercher sur Internet est un geste effectué par 100 % des internautes. Notre force est de ne pas demander d’effort aux gens. On utilise la technologie gratuite que les moteurs de recherche traditionnels comme Google ou Yahoo mettent à disposition sur le Net », explique Arthur Saint-Père, cofondateur de Veosearch.

Ce sont les internautes qui font tourner le moteur. « Quand ils cliquent sur les liens publicitaires s’affichant sur la page de résultats, l’argent nous revient pour moitié et pour moitié aux associations. » En avril, après six mois d’existence, Veosearch, numéro un français, gérait 4,5 millions de recherches par mois. Un bon régime… juste avant que Google coupe les gaz en rompant son partenariat avec tous les moteurs solidaires. Argument avancé par le mastodonte américain : faire la chasse aux clics abusifs pouvant froisser les annonceurs. Ces entreprises se heurtent donc aux obstacles des défricheurs. L’année dernière, le don en ligne ne représentait que 1,2 % du montant total et concernait 5,3 % des donateurs en France. C’est un marché de niche, mais aussi d’avenir.

« Il y a un réservoir de donateurs jeunes, sensibles aux nouvelles technologies et qui ont envie de s’impliquer davantage », souligne Cécile Bazin, coordinatrice d’une étude de l’organisme Recherches et Solidarités [1], parue en juillet dernier. On y apprend une nouvelle réjouissante : les jeunes ne sont pas radins et le Web pourrait le prouver. « La moitié des donateurs en France ont plus de 60 ans mais ils sont davantage sollicités par les campagnes de dons », assure la sociologue. Selon cette enquête, Internet est devenu un outil-clé. On peut y développer l’interactivité, afficher plus de transparence, mesurer l’impact des dons, autant de critères jugés essentiels par les donateurs interrogés. Veosearch, Hoosek ou Soliland s’y appliquent en ouvrant des forums, en donnant le choix de l’association à soutenir, en affichant des compteurs automatiques de progression des dons.

Un beau costume en ligne

En sus de ces modèles expérimentaux, le don « classique  » pourrait lui aussi faire son trou sur la Toile. De jeunes sociétés – Izi-collecte, Aiderdonner ou encore Charity – font fructifier la générosité en ligne. En échange d’un petit pourcentage des dons récoltés, elles offrent aux associations de quoi se tailler un costume avec les accessoires virtuels nécessaires pour attirer les donateurs (mini-site, widget, newsletter, système de gestion des dons…). Just Giving, leur modèle outre-Manche, fait un carton puisqu’il a récolté 360 millions de livres (plus de 400 milions d’euros) depuis sa création en 1999. N’en déduisons pas que le business du don en ligne est un Eldorado. Les petites start-up françaises n’ont pas (encore) les poches bourrées de millions. « On est aux prémices. Les outils marketing du don en ligne et les moyens de fidéliser les internautes sont encore à expérimenter », conclut Cécile Bazin. Le « don gratuit », ou plutôt financé par les annonceurs, en est un. Google y voit un trafic louche. Il est plutôt recommandable. —

Le million virtuel du Téléthon En 2005, Alex Tew, jeune étudiant anglais qui voulait se payer une bonne « business school » avait fait le pari de vendre les 1 000 pixels d’une page Web vierge à 1 dollar au lieu de souscrire un emprunt à la banque. De clic en clic, ce coup de maître lui rapporta plus d’ un million de dollars. Aujourd’hui, on visite sa page comme un musée, on peut y acheter des T-shirts imprimés et des affiches de ce million de pixels baptisé « une page de l’histoire du Web ». Pour son édition 2008, le Téléthon s’est inspiré de ce succès insolent. L’association propose aux marques et aux donateurs d’effectuer un don de 100 euros, ce qui leur ouvrira un espace de 1 000 pixels, pendant un an, et un lien vers leur site.

[1] Retrouver l’intégralité de l’étude sur le site

Sources de cet article

Les moteurs de recherche :

Hooseek

Ecocho

Veosearch

Searchandgive (propriété de Microsoft)

Goodsearch (propriété de Yahoo !)

Doona (reverse 100 % de ses revenus)

Les sites d’achat :

Igive

Soliland

Les sites de collecte :

Izi-collecte

Aiderdonner

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