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5-07-2007

Le travail, c’est l’hostilité

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Pourquoi les relations employeurs/employés sont-elles aussi exécrables en France ? Parce que les patrons seraient toujours des rois… et les syndicats des sans-culottes.
SUR LE MÊME SUJET

Thomas Philippon, Le Capitalisme d’héritiers, la crise française du travail, Seuil, coll. La République des idées, 112 p., 10,50 €

Non, ce n’est pas un cliché : les Français sont malheureux dans leurs entreprises. Côté patron, côté cadre, côté simple salarié, tout le monde se déteste et/ou se craint. Des brouettées d’études internationales en attestent. Côté patron, on déploie des « pratiques managériales frustrantes pour les salariés, qui n’incitent guère à l’innovation » et on nourrit « un goût immodéré pour la hiérarchisation des rapports sociaux ». Côté syndicat, c’est le refus du dialogue social, la « logique du “ nous “ contre “ eux “ ». Jusqu’ici pas de scoop.

Ce qui est plus nouveau, c’est que ces mœurs de « petits bureaucrates craintifs et mesquins » ne sont pas une fatalité. C’est ce que veut croire Thomas Philippon, professeur d’économie enseignant à New York. D’abord parce qu’elles ont une explication strictement historique : le syndicalisme français a longtemps été considéré comme la bête noire de l’Etat. Du coup, il s’est construit, comme un enfant mal-aimé, dans la rupture. Or « les pays où le développement syndical au XIXe siècle a été faible et tardif sont précisément ceux qui souffrent aujourd’hui d’un manque de confiance dans les relations au travail ».

C’est le cas de tous les pays latins catholiques d’Europe (Espagne, France, Italie, Portugal), à l’inverse des nations scandinaves ou germaniques. En face, que s’est-il passé ? Confrontés à l’hostilité, les managers ont réagi de la plus mauvaise manière : en se refermant sur eux-mêmes. « Le capitalisme français tend à privilégier l’héritage, qu’il soit direct (sous la forme de transmission successorale) ou sociologique (sous la forme de reproduction sociale par le diplôme ou le statut). » Ce qui serait aberrant dans un autre pays.

Les maîtres du CAC 40 sont soit sortis du bon berceau (Bouygues, Pinault, Lagardère…), soit sortis du bon moule (ENA, HEC…). Parce que « le capitalisme familial permet d’éviter les conflits en diminuant le rôle des syndicats ». En somme, de survivre en milieu hostile. Mais ceci a des conséquences catastrophiques. Une organisation figée empêche l’entreprise de prendre des risques et d’innover. Pire : cela bloque le renouvellement des élites en sélectionnant les individus non sur leurs compétences mais sur un statut imaginaire. Embêtant dans un pays qui n’a que le mot « égalité des chances » à la bouche.

Sources de cet article

Le blog d’Arnaud Gonzague

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