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23-02-2012
Mots clés
Climat
Monde

Le diable s’habille en sauveur du climat

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Le diable s'habille en sauveur du climat
(Crédit photo : paolo verzone - agence vu)
 
Climat et capitalisme Peter Newell et Matthew Paterson De Boeck, 224 p., 24 euros.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Dans l’un des albums les plus troublants de leur série – Les Schtroumpfs joueurs (Le Lombard, 2005) –, les Schtroumpfs doivent s’allier avec leur ennemi juré, Gargamel. Pourquoi ? Pour lutter ensemble contre un seigneur qui entend raser le village des petits bleus et la masure du vilain sorcier. Les Schtroumpfs ne se font aucune illusion sur Gargamel et lui n’essaie pas de donner le change, mais nécessité fait loi. C’est un peu ce deal que proposent Peter Newell et Matthew Paterson, deux universitaires anglo-saxons, dans leur Climat et capitalisme : il faut que les ONG et les citoyens adhèrent aux mécanismes financiers pour empêcher que le Seigneur Changement climatique ne les ratiboise tous. A ceux que l’idée révulse, on déconseillera la lecture de cet opus. Quant aux autres, ils seront obligés de mettre de côté leurs conceptions morales et de se glisser dans la tête d’un financier.

Gargamel, tout sauf sympa

Car figurez-vous qu’encourager les entreprises à se passer du trio « pétrole-gaz-charbon », c’est d’abord une manière de réduire les risques économiques que le changement climatique fait peser sur lesdites sociétés, et donc de rassurer nos amis les actionnaires. C’est aussi une façon de s’en mettre plein les poches, car les marchés de compensation carbone sont extrêmement juteux. On vous avait prévenus : Gargamel est tout sauf sympa !

Se boucher le nez

Evidemment, la question de fond n’est pas celle du bien et du mal, mais celle de l’efficacité. Comment tout cela fonctionne-t-il ? Le grand mérite de Climat et capitalisme, c’est que, contrairement à ce que son titre laisse penser, il est concret et extrêmement pédagogique. Il raconte notamment les histoires passionnantes du Mécanisme de développement propre – promulgué à Kyoto –, du Système d’émissions négociables dans l’Union européenne et de divers mécanismes privés de compensation carbone.

Il ne cache rien non plus des critiques qui sont adressées à ces marchés dont, pour l’instant, on ne mesure précisément ni les vertus, ni les défauts. Peut-être est-ce « un peu de l’escroquerie », une manière pour quelques cyniques de se faire du fric en maquillant des pratiques douteuses pour déculpabiliser les consommateurs occidentaux. Peut-être est-ce, au contraire, la première pierre du « capitalisme climatique » que Newell et Paterson appellent de leurs vœux. Une chose est sûre : sauf à se débarrasser des marchés financiers (ce qui ne semble pas à l’ordre du jour, lire notre dossier), il faudra faire avec ceux qui tiennent les leviers mondiaux. Autrement dit, se boucher le nez, d’accord, mais pas les perspectives. —

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