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"Le bio-habitat est réservé à une élite"

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Jean-Luc Poidevin est président de Villes et projets, filiale de Nexity, le premier promoteur immobilier en France. Il décortique les atouts et inconvénients des actuels projets de quartiers durables.
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La ville de demain sera-t-elle durable, au vu des projets en cours ? La ville de demain est celle qui se construit aujourd’hui, où on essaie de répondre aux besoins et à la problématique du manque de logements. En France, le déficit cumulé s’élève entre 700 000 et 1 000 000 de logements. Mais la production de logement social ne décolle pas. Les ménages n’ont pas le choix du lieu où ils habitent. Leur capacité d’endettement mensuel les envoie à 30 ou 40 kilomètres des centre-villes. Néfaste en terme d’étalement urbain, la périurbanisation a toutefois empêché que le déficit de logement ne soit trop important. Il faut donc désormais travailler à des échelles différentes, sur de grands territoires. La ville de demain passera par davantage de densité. Or ce terme s’apparente aujourd’hui à un gros mot, confondu avec le mal-être des cités en difficulté, même si ces dernières sont moins denses que le cœur des agglomérations. Du coup, les opérations de l’Agence nationale de renouvellement urbain « dédensifient », alors que ce sont les politiques de peuplement qui sont en cause. Ainsi, le récent schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif) affirme l’impératif de redensifier. Il faut que les collectivités appliquent ce principe.

Que proposez-vous comme logements « écologiquement corrects » ?

En 2002, nous avons lancé des immeubles Haute qualité environnementale (HQE) et nos propres labels comme le bio-habitat. Nous intervenons aussi via le programme Concerto de la Commission européenne il s’agit d’un réseau de communes qui ambitionne de diviser par quatre les émissions de CO2 du bâtiment d’ici à 2050. Nous les équipons en panneaux solaires, nos appartements sont à ventilation double-flux (qui récupère l’air vicié et la chaleur dégagée par la cuisine ou les toilettes pour réchauffer l’air neuf). Mais ce n’est pas toujours évident. Dans notre immeuble modèle de Courbevoie, les gens se posent beaucoup de questions sur la récupération des eaux de pluie pour les toilettes et on a également remarqué que la moitié des habitants avaient enlevé les placards de tri sélectif. Un vrai travail pédagogique est à mener. Aujourd’hui, notre réel problème, c’est le surcoût, évalué entre 8,5 % et 12 % supplémentaires par rapport au prix de revient. Le temps de commercialisation de ce type de logements est par ailleurs deux fois plus long. On s’adresse donc plutôt à une « élite », aux revenus conséquents.

Mais le retour sur investissement est rapide ?

Cela n’est pas toujours démontré. Dans le quartier Vauban de Fribourg (lire ci-dessous), en Allemagne, les panneaux photovoltaïques ne seront amortis qu’au bout de quarante-deux ans. La solution passe par une industrialisation de l’ensemble du processus de production.

A quelles conditions ?

Une crise de la demande de logement, par exemple, car c’est toujours en phase de crise que les entreprises du BTP sont incitées à innover. D’autre part, si on peut facilement adapter la maison individuelle, c’est plus compliqué pour l’habitat collectif. Les règles de construction des plans locaux d’urbanisme ne sont pas toujours adaptées. Pour cacher les panneaux solaires à la vue des voisins d’en face, on est obligé d’élever la façade d’une hauteur équivalente à un étage. On perd ainsi des centaines de mètres carré habitables.

ARTICLES LIES :

- 2038 : On a marché sur la ville

- La ville se rêve en Dongtan

- L’exemple de Fribourg

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2 commentaires
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  • Il faudrait faire rêver un peu !!!

    http://vraiment-ailleurs.eklablog.c...

    10.04 à 12h22 - Répondre - Alerter
  • ? ??
    Cet article est l’exemple typique du "HQE" (ou "bio-habitat", mdr, crééons nous mêmes nos labels pour plus de commodités) vu par des grands groupes qui n’y ont pas compris grand chose et qui n’ont aucun intérêt à y réflechir sérieusement...
    Avant qu’ils ne s’attèlent à la chose il faudrait déjà leur parler d’orientation, d’implantation, d’architecture, d’urbanisme, de plaisir, de rapports sociaux... peine perdue...
    "Nexity" massacre la ville partout ou elle passe... qu’elle nous épargne sa réflexion sur la construction écologique, au moins.

    18.06 à 19h36 - Répondre - Alerter
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