publicité
haut
Accueil du site > Actu > Politique > La recette environnementale de Barack Obama sent le réchauffé
15-10-2012
Mots clés
Environnement
Etats-Unis

La recette environnementale de Barack Obama sent le réchauffé

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
La recette environnementale de Barack Obama sent le réchauffé
(Crédit photo : marcn - flickr)
 
La cuisine écolo, ça ne s’improvise pas. Le favori de la présidentielle américaine du 6 novembre se rêve en « top chef » vert, mais agit comme un marmiton du dimanche.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Soyons clairs : dans la campagne pour les élections présidentielle et législatives américaines du 6 novembre, l’environnement est passé aux oubliettes. Le débat sur le sujet ? Il a été quasi inexistant. Comme le résume le militant et écrivain écologiste Bill McKibben, « la stratégie des démocrates consiste à accuser Mitt Romney de ne pas se soucier de l’environnement plutôt qu’à faire des propositions ». En cherchant dans les petites lignes des discours et des documents officiels, on a tout de même trouvé la nouvelle recette verte du chef sortant. Sortez vos serviettes.

Ce que Barack Obama promet à manger

Au menu de la cantine, le même repas. C’est-à-dire ? En 2008, Barack Obama promettait d’investir 150 milliards de dollars (115 milliards d’euros) pour donner naissance à une économie verte. Les ingrédients ? Agrocarburants, voitures hybrides et énergies renouvelables à gogo. Or, on est encore loin du paradis vert sur la route 66. Alors on prend les mêmes – ustensiles – et on recommence… la tambouille. Du moins, on essaye. D’où sans doute le slogan 2012 de la campagne démocrate : « Forward » (« On avance ») !

Le gouvernement a, malgré tout, déjà quelques chantiers sur le feu. Sa grande réussite a été d’améliorer les normes d’efficacité énergétique. Des milliards ont ainsi été dépensés pour que les bâtiments fédéraux obéissent à de nouvelles règles d’isolation. L’Agence de protection de l’environnement et le département des Transports ont commencé à imposer des normes plus strictes – et communes à tous les Etats – en matière d’émissions de dioxyde de carbone par les automobiles et de consommation de carburant. Le gaz ne sera pas coupé sous ces casseroles-là.

Le Président tient également à ce que l’Etat fédéral reste en pointe en matière d’énergies renouvelables et utilise des terrains publics pour installer de l’éolien et du solaire. Enfin, il souhaite poursuivre les programmes de crédits d’impôts aux entreprises misant sur les énergies vertes. Le but : créer toujours plus d’emplois green. Miam !

De manière générale, le cuistot Obama insiste encore et toujours sur la mise en place de « standards d’énergies propres », son épice favorite. De quoi s’agit-il ? D’un concept fourre-tout permettant de promouvoir toutes les sources d’énergie, du moment qu’elles sont produites « proprement ». Surtout si elles permettent d’approcher le fameux objectif d’indépendance énergétique nationale voulu depuis le bureau ovale.

Problème : Barack Obama se prend pour Monsieur Propre. Il parle de pétrole extrait « de manière propre », de « charbon propre », de « gaz naturel propre »… Il ne voit aucune raison de freiner l’extraction du gaz de schiste grâce avec la fracturation hydraulique, puisque « les réserves peuvent approvisionner les Etats-Unis pendant cent ans » et que son « gouvernement fera tout pour l’extraire sans danger ». Un credo aigre-doux.

Ce qu’il y aura vraiment sur la table

La définition des « standards d’énergie propre » fait bondir les écologistes. « Le charbon propre est le plus bel oxymore des temps modernes », s’emporte ainsi Bill McKibben. Autre plat qui ne passe pas : la volonté du président-candidat d’autoriser de nouveaux forages en Alaska, sur la côte Atlantique et dans le golfe du Mexique. Le message des environmentalists est simple : « A bas les énergies fossiles ! » Selon eux, Barack Obama ne doit pas accepter des projets telle que la construction du pipeline Keystone XL. Cet oléoduc, censé transporter du brut depuis l’Alberta, au Canada, jusqu’aux raffineries du Texas, a été gelé par le président en novembre 2011, face à la pression des écolos, qui avaient encerclé la Maison-Blanche. Son hôte avait alors repoussé sa décision à 2013. A quelle sauce mangera-t-il les manifestants d’hier ?

Ceux-ci estiment aussi que le gouvernement doit fixer un seuil à atteindre en termes d’énergies vertes, sur le modèle californien : le gouverneur Jerry Brown y a fixé l’objectif ambitieux de 33 % de l’énergie de l’Etat provenant de sources renouvelables. Pour le moment, éolien, solaire, biomasse, géothermie et hydroélectrique ne représentent que 8 % de la production d’énergie aux Etats-Unis.

Quant au dessert, la création d’un marché carbone obligeant les sociétés américaines à payer des droits d’émission de CO2, Barack Obama y est favorable… puisque c’était déjà l’une de ses promesses en 2008. Un engagement non tenu jusqu’ici, comme celui de parvenir à un accord international de type Kyoto signé par les Etats-Unis.

Au menu de demain

Soyons justes : certains des plats brûlés du président sont en partie liés à des blocages institutionnels. Pour avancer, il aurait besoin de travailler avec le Congrès – la Chambre de représentants et le Sénat –, mais depuis les élections de 2010, la majorité est républicaine. Et compte certains élus climatosceptiques bien décidés à se réapproprier la politique énergétique et à éviter toute réglementation pour les entreprises. Mauvaise nouvelle pour Barack Obama : les sondages ne prévoient pas de basculement du Congrès après le 6 novembre. Vous pouvez sortir de table. 


Avec Mitt Romney, le business vole en first

Pour comprendre la vision de candidat républicain, Mitt Romney, il suffit d’imaginer le minimum de règles et le maximum de liberté pour les entreprises. Comment cela se traduit-il en matière environnementale ? Par une révision des normes existantes : une modification de la loi sur la qualité de l’air afin de ne plus restreindre les émissions de gaz à effet de serre, une plus grande marge de manœuvre laissée aux Etats dans l’attribution des permis de sondage du sol et des fonds marins, des forages partout où c’est possible, quand il n’y a « pas de danger ». L’oléoduc Keystone XL censé relier le Canada aux Etats-Unis ? Mitt Romney l’autorisera « dès son premier jour » à la Maison-Blanche. Et le changement climatique ? Le quoi ? 

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Journaliste à New York.

3 commentaires
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • grâce au gaz de schiste et la reconversion des centrales au charbon en centrales au gaz, les EtatsUnis réduisent réellement leurs émissions de CO2... soit dit en passant a contrario des "bons élèves" allemands qui polluent à tour de bras et fragilisent le réseau électrique européen

    15.10 à 18h09 - Répondre - Alerter
    • Boire ou conduire - il faut choisir !
      Les Ricains ont choisi de conduire et ne boivent plus leur flotte polluée par les extractions des hydrocarbures non conventionels !
      Est-ce mieux ou moins bien que nos voisins ?
      Peut-être leur faudra-t-il des moules génétiquement modifiées pour dépolluer leur eau ?

      7.11 à 10h09 - Répondre - Alerter
    • Et quel est le prix environnemental de son extraction, a ce merveilleux gaz de schiste qui vous fait tant envier nos amis d’outre atlantique ? Hummmm.....

      8.11 à 00h25 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas