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21-04-2015
Mots clés
Pollution
France
Tribune

La pollution de l’air n’est pas seulement parisienne ! L’appel des médecins strasbourgeois

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La pollution de l'air n'est pas seulement parisienne ! L'appel des médecins strasbourgeois
(Capture d'écran Prev'air du 19 mars 2015 - Crédit photo : DR )
 
« Les villes de province suffoquent dans un silence complet », déplorent des médecins de la capitale alsacienne. S'appuyant sur les dernières études scientifiques, ils réclament une réglementation plus protectrice de la santé.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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A la mi-mars, Strasbourg arrivait en tête des villes françaises les plus polluées. Pourtant, toute l’attention était tournée vers Paris et sa circulation alternée. Pour dénoncer ce tropisme médiatique et l’inaction de leur municipalité, 90 médecins strasbourgeois ont lancé une pétition. Thomas Bourdrel, médecin radiologue, est l’un des membres fondateur du collectif Strasbourg Respire. Dans cette tribune pour Terra eco, il explique les raisons de la démarche et revient sur les études scientifiques à l’origine de son inquiétude.

« C’est l’inaction qui nous a poussés à agir, il y a un an, entre les deux tours des municipales. Strasbourg étouffait depuis une semaine sous des niveaux de pollution records et il ne se passait rien. Nos interlocuteurs – la mairie, la préfecture – restaient silencieux. En cette période d’élections, nous allions de déception en déception en nous apercevant que la pollution de l’air ne figurait en bonne place dans aucun des programmes des partis en lice, y compris chez les Verts.

Pourtant, le niveau de pollution à Strasbourg est équivalent à celui de Paris. Et ce depuis des années. Le 19 mars dernier, Strasbourg arrivait même en tête des villes les plus polluées de France. Car malgré les efforts engagés par la municipalité pour développer les transports en commun et les pistes cyclables, la ville pâtit, entre autres, d’un contexte géographique et climatique peu favorable.

Les études font froid dans le dos

Strasbourg n’est pas un cas isolé. Tandis que toute la presse se focalise sur la pollution parisienne, de nombreuses villes de province suffoquent régulièrement dans un silence médiatique et politique complet. Nous avons donc appelé, à maintes reprises, la mairie de Strasbourg à suivre les mesures annoncées par la maire de Paris. En vain.

Ce constat d’inaction est à mettre en regard avec la littérature scientifique sur les effets de la pollution de l’air sur la santé. En tant que médecin, lire ces études sur l’impact des particules fines, de l’oxyde d’azote, du benzène… fut un choc, dont je ne me suis pas encore tout à fait remis. Nous savions déjà tous plus ou moins que les particules diesel étaient cancérigènes, mais les travaux sur lesquels l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) s’est appuyée pour classer ces particules, puis l’ensemble des particules fines, comme « cancérigène certain » – la même catégorie que le tabac et l’amiante – font froid dans le dos.

On peut également citer les abondantes études anglo-saxonnes sur les risque cardiovasculaires qui montrent une augmentation de 40% du risque d’infarctus lors des pics de pollution. Ou encore l’étude parue dans Circulation démontrant qu’une personne habitant à moins de 50 mètres d’un axe routier est exposée à un risque de mort subite cardiaque de 38% supérieur à celui encouru par quelqu’un qui vit à plus de 500 mètres de distance de cet axe routier. Sans compter les accidents vasculaires cérébraux qui augmentent fortement lors d’épisodes de pollution. Mieux connus, les effets pulmonaires et allergiques sont également préoccupants. L’étude européenne Aphekom (ici en anglais) démontre que le fait d’habiter à proximité du trafic routier pourrait être responsable d’environ 15% à 30% des nouveaux cas d’asthme et d’allergies chez l’enfant et, dans des proportions similaires voire plus élevées, de pathologies chroniques respiratoires chez l’adulte. A l’échelle mondiale, le Centre international de recherche sur le Cancer dénombre 223 000 décès causés par un cancer du poumon en lien avec la pollution de l’air.

La santé doit être reconnue comme priorité

Devant le décalage énorme entre ces données scientifiques et le peu de prise de conscience de nos élus et responsables, notre collectif Strasbourg Respire décide de lancer une pétition de médecins strasbourgeois à l’instar de celle des médecins parisiens en 2013. Cet appel, qui franchira vite les 100 signatures, a déjà permis d’amorcer certaines mesures.

Nous espérons que d’autres médecins, dans d’autres villes, se mobiliseront pour que partout soit mise en place, comme nous le demandons et comme l’avaient déjà demandé les médecins parisiens, une réglementation plus protectrice de la santé de la population, en accord avec les données scientifiques actuelles. Dans les décisions relatives à la pollution de l’air, la santé de nos patients doit être reconnue comme une priorité. »

A lire aussi sur Terraeco.net :
- « Contre les pics de pollution, quelles solutions ? »
- « Non, la pollution ne vient pas des centrales à charbon, mais de l’agriculture et du trafic routier »
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