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30-10-2008

L’économie ? Du grand art

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Les artistes se sont toujours passionnés pour les entreprises, les marques, la finance, la consommation. Que va leur inspirer cette crise ?
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Irons-nous admirer un jour des billets de 50 dollars dans un musée ? Des peintures de chute de cours de Bourse dans des galeries d’art ? Des sculptures de traders en transe ? Peut-être. L’art s’est toujours intéressé à l’économie autant que l’économie s’est intéressée à l’art. Jean-Marc Huitorel, critique d’art et commissaire d’exposition, le rappelle dans Art et économie, un livre riche en exemples contemporains, notamment de ces trente dernières années.

Pour beaucoup, l’économie est une matière froide, une réalité complexe à saisir, à incarner. Comment se fait-il qu’elle ait inspiré autant d’artistes ?

Jean-Marc Huitorel : L’art n’est pas une sphère autonome détachée du réel. C’est une manière singulière de regarder le monde, d’en donner un point de vue. L’économie, qui est aux fondements d’une large part de notre monde, de nos sociétés, ne pouvait donc que se soumettre au questionnement des artistes.

Au questionnement ou à la critique ?

Les artistes interrogent leur environnement sans a priori. Ils ont une vision globale – qui peut intégrer une fonction critique bien sûr – mais je ne crois pas à une oeuvre d’art d’abord militante. La critique de la société de consommation, de l’économie du gaspillage, du fonctionnement des entreprises n’est qu’un des aspects critiques contenus dans les oeuvres. Guillaume Poulain, par exemple, interroge la puissance de la production de masse dans Nike° : représentation hypertrophiée du logo de la marque américaine, réalisée à partir de couverture de survie, bien loin de la discrète virgule apposée sur les vêtements ou les chaussures.

L’économie actuelle est en grande partie financiarisée, dématérialisée. Comment les artistes ont-ils fait face à ce mouvement ?

Ils l’ont anticipé. Le premier à l’avoir fait, c’est Marcel Duchamp avec ses ready-made. Ses porte-bouteilles sont des objets achetés dans le commerce, prélevés d’un système de production, puis déplacés et réinjectés dans un autre système. Avec lui, l’oeuvre d’art est devenu un processus, un concept. Pour les artistes, la dématérialisation de l’entreprise n’est donc pas une surprise. Autre exemple : en 2002, Michael Goldberg, pour son oeuvre Catchingafallingknife. com, a joué au trader en public pendant trois semaines en misant un capital de 50 000 dollars.

Comment les artistes vont-ils représenter la crise économique actuelle, paroxystique ?

Je me méfie de ce couplage qui veut que les temps de malheur soient plus productifs que ceux de bonheur. Néanmoins, le monde actuel est passionnant. Cela va-t-il nous donner un art exceptionnel, des oeuvres un peu folles ? Je ne le sais pas. La seule comparaison historique que je pourrais faire, c’est avec la Renaissance, qui fut à la fois un moment d’intense créativité artistique et de vives difficultés politiques et économiques. —

Sources de cet article

- Art et économie, Jean-Marc Huitorel, éd. Cercle d’art (2008)

- Dans la même collection « Imaginaire : mode d’emploi » sont aussi parus :
- Art et Internet, Fred Forest
- Art et énergies, Lionel Richard
- Art contemporain et lien social, Claire Moulène et Jacques Capdevielle
- Le site de Guillaume Poulain

- Le site de Michael Goldberg

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