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24-10-2013
Mots clés
Culture
France

L’abbaye de Fontevraud, 900 ans et une énergie folle

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L'abbaye de Fontevraud, 900 ans et une énergie folle
(Crédits photos : david darrault)
 
Avec ses panneaux photovoltaïques et ses chaudières high-tech, l’édifice religieux fait feu de tout bois pour réduire son empreinte. Et la « cité idéale » devient « cité durable ». Visite guidée.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Ici, la Loire se cache. Seuls les cyclistes ou les promeneurs peuvent la contempler. Secrète, sauvage et ensablée. Il faut la quitter, parcourir quelques kilomètres dans les coteaux brumeux et verdoyants plantés de vignes, de noyers et de pommiers pour apercevoir un village blotti autour de son abbaye, Fontevraud. En 1101, son fondateur, le prêtre Robert d’Arbrissel, l’a imaginée et rêvée là, non loin de Saumur (Maine-et-Loire), comme une cité idéale. Un lieu d’exaltation de la foi où hommes et femmes, riches et pauvres, nobles et paysans, religieuses et prostituées vivent ensemble. Jusqu’à la Révolution française, cette cité monastique est l’une des plus riches d’Europe. En 1814, elle devient prison centrale et accueille, pendant un siècle et demi, jusqu’à 2 000 détenus.

Des prisonniers aux touristes

Ouvert partiellement à la visite depuis les années 1920 puis complètement après le départ des derniers prisonniers, en 1985, le lieu, devenu centre culturel, voit défiler chaque année 200 000 visiteurs. Mais pas question d’arrêter l’histoire après dix siècles, de déconnecter Fontevraud du réel et de son environnement. L’ambition actuelle est d’en faire « une cité durable », ouverte sur son territoire. « Nous sommes des fabricants de patrimoine, pas juste des conservateurs. Il est nécessaire de penser à l’avenir de ces bâtiments », explique David Martin, directeur général de l’abbaye. Et preuve en est, après un an de travaux, trois ans de réflexion autour du projet et un siècle sans nouvelle construction, un immense pôle énergétique, situé au pied de l’église abbatiale et sous un toit végétalisé, a été inauguré en avril dernier. Deux chaudières à bois – alimentées par des granulés issus de déchets des exploitations forestières du Saumurois – et 92 panneaux photovoltaïques permettent de chauffer le lieu.

La consommation d’énergie a été divisée par deux ; les rejets de gaz à effet de serre par dix. Entièrement financé par la région Pays de la Loire, à hauteur de 6 millions d’euros, le pôle fait désormais partie intégrante de la visite, et a été pensé comme une œuvre d’art. Pour changer le regard des visiteurs sur une installation purement technique, ses concepteurs lui ont donné une dimension esthétique et ludique. Cette salle des machines, plongée dans l’obscurité, se colore en rouge, bleu ou vert, à l’image d’une boîte de nuit ultramoderne. « Cela a nécessité un travail quotidien avec les ouvriers », précise le directeur, qui s’est rendu chaque matin sur le chantier pour discuter « alignement des tuyaux ». Les artisans – que le public a pu découvrir à travers une exposition photo sur les métiers du chantier – n’ont pas été les seuls qu’il a fallu convaincre… « Oui, il y a eu quelques discussions avec les monuments de France, sourit David Martin. Mais est-il plus choquant de mettre du béton que des pierres que l’on vieillit ? Quand va-t-on arrêter de dépenser de l’argent pour faire du faux vieux ? »

Haut lieu du cinéma d’animation

Les habitants du village se sont posé, au début, quelques questions sur l’intégrité du lieu. Mais la responsable de la communication, Nathalie Malaurie, assure qu’il n’y a pas eu « une remarque ou un mail négatifs ». Les Fontevristes ont aujourd’hui une autre interrogation : quand la mairie et l’école vont-elles pouvoir « se brancher au réseau et bénéficier de l’énergie » ?

Désormais, la « cité durable » intègre la biodiversité , l’eau et les déchets à sa réflexion globale. Son programme de développement innovant, en adéquation avec le territoire, se décline sous différents aspects. « L’idée est d’inventer autre chose et de penser l’intégralité du lieu comme fonctionnel », souligne David Martin. Ainsi, le prochain chantier d’ampleur est un hôtel écoconçu où pourront séjourner les visiteurs après un spectacle, un concert ou une conférence. Et peut-être croiseront-ils quelques fines plumes, qui logent à quelques mètres, dans le palais abbatial. Depuis 2006, l’abbaye est en effet un lieu de résidence d’écriture – le seul en Europe – pour le cinéma d’animation. Chaque année, pendant un mois, une dizaine de réalisateurs du monde entier mettent leurs expériences en commun et puisent l’inspiration dans ce lieu chargé d’imaginaire. Au visiteur de choisir – ou pas – entre histoire, idées et création. —


Monuments historiques, à vos règles !

Les 40 000 monuments historiques français sont souvent des passoires énergétiques. Ils ne sont pas soumis à l’obligation de rénovation thermique. Les travaux ne doivent jamais nuire à l’aspect extérieur du bâtiment ou le dénaturer. Et les « Bâtiments de France » veillent au grain. Ainsi, les voisins de ce type d’édifices ont l’interdiction d’installer des panneaux photovoltaïques, dans un rayon de 500 mètres. Un casse-tête pour certaines municipalités qui ne peuvent allier préservation du patrimoine et performance énergétique. —

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