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12-11-2009
Mots clés
Brésil
Reportage

L’Amazonie fait son cinéma

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L'Amazonie fait son cinéma
 
Quel est le point commun entre Carole Bouquet, John Mac Tiernan (Piège de cristal), Mireille Darc, Stephanie Powers (l'Amour du risque) et l'Amazonie brésilienne ? Réponse : un improbable festival du film et du documentaire placé sous le signe de l'écologie et de l'aventure organisé à Manaus. Ambiance.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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(Manaus) - Au pied de l’opéra démesuré hérité de la fièvre du caoutchouc des siècles passés, le tapis rouge attend ses premiers pas. Dans quelques minutes les membres du jury du 6e festival de l’aventure de la nature et de l’environnement, défileront un à un saluant d’un sourire, d’un clin d’œil ou d’un autographe le public agglutiné derrière des barrières en quête d’une émotion.

Drôle de patchwork en fait qui rassemble sur la même affiche un John Mac Tiernan habitué aux explosions magistrales – et rarement bio - ou une Carole Bouquet, marraine de cette édition que la grâce écologique n’a visiblement pas encore touchée. Mais qu’importe en fait, les pochettes surprise font saliver. Et pour juger, il faut ouvrir.

« J’ai lancé ce festival il y a 6 ans, raconte Lionel Chouchon, patron septuagénaire du Public Système, une agence de communication qui a sorti de son chapeau les festivals d’Avoriaz ou de Deauville plus récemment. « C’est l’État d’Amazonas au Brésil qui est venu nous chercher. Ils voulaient reprendre la parole sur le terrain de l’environnement et nous avons eu l’idée de ce rendez-vous ».

Confidentiel

L’homme n’en est pas à son coup d’essai et a déjà connu plus compliqué. Il lance donc sa structure dans cette nouvelle aventure qu’il place sous le signe de l’aventure. Se succèdent ainsi à la présidence des jurys : Roland Joffé, John Boorman, ou Alan Parker... Le carnet d’adresses du boss – Lionel Chouchon – fait le reste.

Mais la mayonnaise a du mal à prendre. Malgré l’intelligent virage vers l’environnement et l’écologie, le festival se cherche encore. Petit budget (350 000 euros), audience qui va avec (20 000 spectateurs tout au plus en une semaine), le festival tarde à se faire une place au soleil. Programmation parfois hasardeuse, faiblesse du partenaire brésilien qui semble se débrouiller comme il peut avec sa communication, l’Amazonas Festival cherche encore la communion avec son public. Eduardo Braga, le pétillant gouverneur de la ville, qui en lâchera les rennes l’année prochaine se veut pourtant optimiste. Lui assure que « la lumière culturelle de Manaus brille de nouveau sur le Brésil » et que « ce festival niché au cœur de l’opéra, est un phare pour l’État de Manaus ». On aimerait le croire.

Enjeu planétaire

Car dans les rues de la ville moite et chaude de Manaus, plus grande métropole de l’État d’Amazonas (1,8 million d’habitants), il faut soulever les tapis pour trouver trace de l’événement. Malgré les projections en plein air à deux pas de l’opéra, le festival se la joue confidentiel. « L’événement est installé, explique un peu gêné un journaliste de télévision locale, mais les habitants ne se le sont pas encore approprié ». Une présentatrice confirme. « Ce qui transpire chez les gens ici, c’est cette fierté de voir leur Province célébrée ». On parle enfin de l’Amazonie avec d’autres termes que la déforestation ou la pauvreté ».

Car l’enjeu est là naturellement. L’État d’Amazonas, le plus enclavé du Brésil est couvert de forêt à 90%. Et à quelques semaines de l’ouverture de la Conférence de Copenhague, les yeux sont braqués sur ce territoire vaste comme quatre fois la France. « Ce n’est pas notre festival qui va changer la face du monde, lâche, cigare entre les lèvres Lionel Chouchon. Je n’ai aucune prétention sur ce terrain d’ailleurs. Moi, poursuit-il, je suis un écolo anarcho, alors qu’on ne vienne pas me chercher sur le terrain du développement durable, du tri des déchets ou d’autres choses. Il faut éveiller les consciences certes – c’est pourquoi la dimension environnementale est présente dans ce festival - mais nous ne sommes ni des guides, ni des maîtres à penser. D’ailleurs, j’ai tendance à penser que l’écologie est trop proche de ce que sont les religions pour faire bouger les lignes. »

Pendant cette édition, Home de Yann Arthus-Bertrand et Le syndrome du Titanic de Nicolas Hulot seront pourtant projetés hors compétition sur la place centrale de Manaus. On n’échappe pas aux vents qui portent. Quelques grands arbres ont été symboliquement replantés par Mireille Darc et puis c’est à peu près tout. Car pour le reste, difficile – encore – de parler d’écoconception. « Ce n’est pas l’objet », tranche Lionel Chouchon, assis sur le pont du bateau qui file sur les flots du rio negro. L’actrice espagnole Elena Anaya vue dans Parle avec moi d’Almodovar, elle, a du mal à y retrouver son latin. "Je suis allée à des festivals comme Cannes, mais, ici à Manaus, je ne sais pas. On est au bout du monde, c’est un événement hors du temps, très atypique", explique-t-elle dans un éclat de rire.

Heureusement, on y déniche aussi quelques perles. Cette année, le long métrage The road de John Hillcoat, non encore diffusé en France ou le documentaire incroyable de poésie du Français Patrick Rouxel - Green - sont les favoris des observateurs. Mais c’est déjà une autre histoire...

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Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

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