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28-09-2009
Mots clés
Finance
Consommation
Europe

Ekobanken donne du crédit au durable

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Le lilliputien de la banque suédoise aime la crise. Sa recette ? Pas un orteil sur les marchés boursiers, des crédits financés à 100 % par des dépôts et des prêts uniquement pour des projets verts.
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C’est le petit poucet du secteur bancaire suédois. Pas d’hôtel particulier à Stockholm, ni de succursales ultramodernes en province. Avec ses locaux installés dans une ferme, à 50 km au sud-ouest de la capitale, à Järna, et ses 3 500 clients, Ekobanken n’a pas de quoi donner des sueurs froides aux géants de la finance. Et pourtant, depuis quelques mois, les journaux du pays lui consacrent de pleines pages. La raison ? Ekobanken est l’un des seuls établissements bancaires du royaume à avoir été épargné par la crise.

Ainsi, en 2008, alors que ses concurrents croulent sous les dettes, la banque affiche un bilan financier en hausse de 34 % par rapport à 2007. Et quand les sondages annoncent une grosse perte de confiance de la population envers les établissements financiers, elle gonfle sa clientèle de 18 %. Sa recette ? La finance sociale. « Nous sommes une entreprise bancaire, mais nous nous intéressons aussi à l’être humain et à la planète », résume Kristoffer Lüthi, directeur adjoint d’Ekobanken. Selon lui, la crise a constitué « un déclencheur » pour beaucoup d’épargnants, qui connaissaient déjà la banque mais hésitaient à sauter le pas. « Tout est affaire de confiance », affirme-t-il. Désormais, « les gens veulent s’assurer que leur argent est en sécurité et savoir exactement à quoi il sert. »

Un goût d’argent

Malgré son statut de lilliputien du secteur, Ekobanken a fait ses preuves. « Nous n’avons jamais connu de pertes de créances », vante le directeur adjoint. La banque n’a pas non plus touché aux actifs toxiques qui ont précipité ses concurrentes dans la tourmente. C’est une règle d’or : Ekobanken ne pose pas un orteil sur les marchés financiers. Les crédits qu’elle octroie sont financés à 100 % par les dépôts bancaires. « Ce qui nous force à toujours garder en tête que l’argent que nous investissons est de l’argent prêté », confie Kristoffer Lüthi.

Créée en 1998 par le regroupement de plusieurs associations d’épargnants, Ekobanken est constituée en coopérative. Aujourd’hui, elle compte 1 300 sociétaires, parmi lesquels l’ensemble de ceux qui ont souscrit un emprunt chez elle, des particuliers et des associations qui œuvrent tous dans le développement durable. La banque garantit d’ailleurs que la totalité des crédits qu’elle débloque sont destinés au financement de projets durables. Et chaque année, elle publie la liste de ses emprunteurs. Pour son directeur adjoint, « c’est une façon de donner un goût et une odeur à l’argent ».

En 2008, Ekobanken a financé plus d’une centaine d’initiatives, comme, à Göteborg, l’ouverture d’une boulangerie bio. Le rêve de Christiane et Robin Edberg a pourtant failli ne jamais voir le jour. La première banque qu’ils avaient contactée leur a refusé un prêt. « Nous avons été très mal accueillis, raconte Christiane. Il y avait beaucoup d’arrogance et peu de respect. Ce n’était peut-être qu’une question de personne, mais nous avons senti une incompréhension totale pour ce que nous voulions entreprendre. »

Avec Ekobanken, tout le contraire s’est produit. « Une semaine après les avoir contactés, un de leurs conseillers est venu à Göteborg. Il a pris le temps de nous écouter, de discuter avec les anciens patrons. Il nous a même donné quelques idées. C’était très professionnel, il n’était pas seulement intéressé par les chiffres. » Finalement, le couple a décroché un crédit de 40 000 euros. Un an plus tard, la boulangerie est un succès. Christiane et Robin ont embauché deux salariés cet été et espèrent rembourser leur prêt avec deux ans d’avance.

Zéro bonus

« Nous examinons toutes les idées, expose Kristoffer Lüthi. Mais nous ne cherchons pas celles qui sont les plus rentables. Seulement celles qui le sont suffisamment. » C’est une question de choix, « du type d’avenir que nous voulons financer », assume le directeur adjoint. Diplômé de l’Université d’Uppsala, l’homme aurait pu faire carrière dans n’importe quel grand établissement. Cependant, il a choisi Ekobanken. Pas de bonus, mais le sentiment d’accomplir quelque chose. « Dans les banques traditionnelles, il y a une culture de vente, qui ne crée pas de développement durable. Ici, nous travaillons sur le long terme, sans aucun objectif de vente à court terme. »

Ce fonctionnement n’empêche pas Ekobanken de compter de gros clients, comme Dem Collective, la marque de vêtements écolos à succès de Göteborg. « Je suis très sceptique à l’égard des théories néolibérales et de l’idée que l’argent pouvait créer de l’argent », confie l’une de ses fondatrices. Ekobanken s’imposait donc comme la solution rêvée. 


L’ÉTABLISSEMENT EN QUELQUES CHIFFRES

18 % de clients en plus en 2008 par rapport à 2007

116 projets ont été financés l’an passé

3 500 clients ont recours aux services d’Ekobanken

1 300 sociétaires sont membres de la coopérative

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