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26-10-2009
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Culture
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Education
Chine

Documentaire. La Chine casse son image

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Derrière Yann Arthus-Bertrand et Nicolas Hulot, il y a une forêt de réalisateurs décapant les sujets « verts ». Rencontre avec un specimen de l’avant-garde chinoise.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Si cette année, le Festival international du film d’environnement (Fife) met à l’honneur la création chinoise, ce n’est pas un hasard. Forte de festivals reconnus comme ceux de Canton, de Shanghai et du Sichuan, la Chine offre une belle lucarne à sa jeune génération de réalisateurs « verts ». « Contrairement aux autorités, la société civile est très sensibilisée aux problèmes d’environnement. La presse chinoise ne s’en fait pas forcément l’écho, encore que. Les choses sont en train de bouger, timidement, vers une plus grande prise en compte de la dimension écologique », explique Michel Noll, producteur de nombreux documentaires chinois.

Son dernier « poulain » : Huaqing Jin, réalisateur de 29 ans, qui, après une école de journalisme à Pékin, s’est lancé dans le documentaire. Il travaille aujourd’hui pour Zhejiang Satellite TV, chaîne qui peut se targuer d’une audience de 1,5 milliard de téléspectateurs.

Pollution, matières premières, conditions de travail, place de l’homme dans la société rythment son travail. Ainsi, dans Métal hurlant, qui sera projeté au Fife, il propose de vivre le quotidien d’une armée de « soldats verts » qui démantèle des déchets métalliques à Fengjiang, au Sud de Shanghai. Ce ne sont pas n’importe quels déchets. Il s’agit des tonnes d’ordinateurs et d’objets métalliques que le Japon, les Etats-Unis, l’Australie et l’Europe envoient là depuis plus de vingt ans. Au pied de ces montagnes grises et rouillées, environ 50 000 travailleurs émigrés, fuyant les conditions de vie des régions pauvres de l’ouest de la Chine, qui décomposent, découpent, morcellent et recyclent près de 2 millions de tonnes de détritus par an. Echange par e-mail avec Huaqing Jin avant sa venue en France.

Terra eco. Vos derniers documentaires Living with Shame, Métal hurlant et Tongmen Diary traitent tous de la question environnementale. Comment expliquez-vous cette obsession dans votre travail ?

Huaqing Jin. Je constate juste que, depuis des années, les êtres humais ne sont guidés que par l’égoïsme, détruisant la planète et s’excusant en même temps de le faire. Je n’ose pas imaginer ce que nous allons devenir lorsque notre Terre mère sera partie…

Terra eco. Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de vous immerger dans la communauté des recycleurs de ferraille pour Métal hurlant ?

H. J. J’ai été alerté par un documentaire diffusé sur la chaîne NHK : chaque année, entre 20 et 50 millions de tonnes d’e-déchets sont générés dans le monde. Et j’ai alors réalisé qu’à seulement 20 minutes de voiture de chez moi vivaient des milliers de ferrailleurs dont le quotidien devait être filmé, montré, dénoncé. J’ai passé deux étés entiers avec eux. Le tournage a été compliqué car les propriétaires de ces ateliers à ciel ouvert nous envoyaient leur service de sécurité dans les pattes. En outre, il a fallu beaucoup de temps et de patience pour approcher ces travailleurs de l’ombre, les convaincre de se laisser filmer. Zhang et la famille de Qiuxia qui m’ont laissé les accompagner dans leur quotidien sont désormais comme des membres de ma famille.

Terra eco. Dans quel but faites-vous ces documentaires ?

H. J. Je souhaite remettre sur le devant de la scène ces classes pauvres, oubliées et exploitées de la société. Je veux croire que mes images feront la différence, quel que soit le temps que cela prendra. Lors de la projection de Living with Shame à Tokyo, le public a vivement réagi, débattu. Beaucoup ont suggéré de le montrer à des responsables politiques afin qu’ils qu’ils stoppent les importations de déchets électroniques dans le pays. 

Images : Extraits de Living with Shame


LE FIFE, UN FESTIVAL PIONNIER

Le Festival international du film d’environnement fête cette année ses 27 bougies. Depuis 2001, la région Ile-de-France en a repris l’entière organisation – il tournait initialement dans différentes régions – afin de lui donner une dimension internationale. Pendant une semaine, le public peut découvrir gratuitement des documentaires, des fictions et des courts-métrages. Plus de 100 films seront présentés aux festivaliers, dont Loup du réalisateur-explorateur Nicolas Vanier, parrain de l’édition 2009. En parallèle du festival, deux journées de projections-débats seront organisées sur la thématique de la gestion des déchets.

Du 18 au 24 novembre, au cinéma La Pagode, 57 bis rue de Babylone, 75007 Paris.

Entrée gratuite dans la limite des places disponibles (pas de réservation sauf pour les groupes scolaires).

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