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25-07-2013
Mots clés
Société
Emploi
France
Chine

Documentaire : Demain, votre patron sera-t-il chinois ?

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Documentaire : Demain, votre patron sera-t-il chinois ?
(capture d'écran - Quand la Chine délocalise en Europe)
 
Ce vendredi, LCP rediffuse « Quand la Chine délocalise en Europe ». Au programme : l'histoire d'une conquête, celle de marchés et de technologies. Mais aussi l'histoire d'un fantasme et d'un phénomène à relativiser.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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La Chine est-elle en train de s’offrir l’Europe, ses marchés, ses industries ? A Saint-Dizier (Haute-Marne) comme à Châteauroux (Indre), dans un contexte moribond, des ouvriers français sont prêts à le croire. Dans un documentaire diffusé ce vendredi soir sur La chaîne parlementaire (LCP), Magali Serre tente de le savoir. Sa démonstration subtile et efficace, appuyée par une bande-son digne d’un blockbuster, semble confirmer l’imminence d’un retour de balancier.

Les raisons de l’attrait européen deviennent évidentes

« Après l’Afrique, l’Europe est-elle devenue le nouvel eldorado chinois ? », s’interroge gravement la voix off dès les premières secondes du film. Au fil des exemples, de l’usine Volvo de Göteborg (Suède) à celle des tracteurs McCormick – devenus tracteurs Yto – de Saint-Dizier en passant par le port grec du Pirée, dont deux terminaux sur trois sont désormais chinois, on s’en convainc : riche de ses 2 800 milliards d’euros de réserve de change, l’ancienne atelier du monde s’apprête à racheter l’Europe.

D’interview en interview, les raisons de l’attrait des investisseurs chinois pour nos vieilles compagnies agonisantes deviennent évidentes. D’abord, il y a le bond technologique, « en achetant Saint-Dizier, ils gagnent cinquante ans », explique le directeur général adjoint pour la France des tracteurs Yto. La Chine s’offrirait donc en Europe « des technologies jusqu’alors inaccessibles pour une somme dérisoire », selon la formule du narrateur. Les entrepreneurs chinois, que la documentariste a longuement interrogés, rejettent ce procès d’intention. Face à la caméra, ils préfèrent parler de l’image haut de gamme associée à l’Europe et d’une stratégie de conquête du marché.

« Humanisons le management, adoptons une efficacité militaire »

Qu’importe les intentions, la Chine sauve l’emploi. Sur les chaînes de montage Volvo comme dans les ateliers de Saint-Dizier, les ouvriers, menacés de plans sociaux avant l’arrivée des Chinois, n’osent pas faire la fine bouche. Mais la présence dans leurs usines de dirigeants escortés de leurs inséparables traducteurs entraîne quelques crispations. Deux modèles de gestion du personnel s’entrechoquent. Et là encore le travail de Magali Serre est éclairant. Il nous emmène dans l’entreprise chinoise de construction automobile Geely, désormais propriétaire de Volvo, à l’heure de la pause déjeuner. On y voit les ouvriers quitter leurs ateliers en file indienne suivant une ligne jaune tracée au sol. Sur les murs de la cantine est inscrite la devise du lieu : « Humanisons la management, adoptons une efficacité militaire. »

Avec les ouvriers européens, pas question de dupliquer le modèle. Mais en abordant le sujet des droits syndicaux, l’enquêtrice met en difficulté les responsables. Sur le port du Pirée, les syndicats n’existent pas. Pourquoi ? « La question est politique », le dirigeant n’y répondra pas. Deux grutiers licenciés pour avoir osé revendiquer racontent, photos de leviers de vitesse réparés au chatterton à l’appui, les conditions de sécurité indécentes imposées par la nouvelle compagnie. Sur un mur d’Athènes, l’inscription « China go home » donne le sentiment qu’un envahisseur menace l’Europe et ses acquis sociaux.

Volte-face : « le géant chinois arrive à tout petits pas »

Car à grands renforts d’exemples frappants et d’interlocuteurs pertinents, les 50 premières minutes de reportage décrivent ce qui semble être un mouvement de fond. Et pourtant... alors que le film touche à sa fin, le narrateur fait volte-face. Il nous apprend que finalement la Chine ne représente que 2% des investissements étrangers en Europe, soit dix fois moins que les Etats-Unis. Effet de surprise garanti. En réalité, « le géant chinois arrive à tout petit pas ». Et Magali Serre s’interroge : « l’Europe déclinante est-elle si facile à conquérir ? » La question n’est pas tranchée, le « fantasme du péril jaune », lui, est balayé et le spectateur reste un brin dérouté.
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