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2-03-2009

Détournements de fonds

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L’Arrogance de la finance, HENRI BOURGUINAT et ERIC BRIYS La Découverte (2009), 240 p., 17 euros.
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Imaginons un homme atteint de diabète, qui raffole par-dessus tout des sucreries. Imaginons qu’on lui prescrive une pilule lui permettant de disperser les sucres dans le sang. « Super ! », pense-t-il. Mais voilà, ce médicament a des effets secondaires sur les reins, alors on lui administre une autre molécule pour les protéger. Mais celle-ci abîme les yeux. Allons-y donc pour une autre pilule qui préserve la cornée, mais attaque les dents, etc. A la fin, l’homme s’est empiffré de sucres avec un sentiment d’impunité, et a non seulement succombé à son diabète, mais s’est méthodiquement démoli tout l’organisme.

Noyer le poisson

Voici, brossé à grands traits, le fonctionnement du système financier mondial depuis une vingtaine d’années et qui a conduit – dans le désordre – à la crise des subprimes, au scandale Enron, à l’affaire Kerviel, aux stock-options démentielles…Une machine folle, euphorique, absolument convaincue de son infaillibilité et qui est allée s’emplafonner dans le mur des réalités. Cette mécanique est décrite avec une redoutable précision dans L’Arrogance de la Finance, manuel de survie intellectuelle écrit par deux professeurs d’économie qui ont cet immense – et inutile – mérite d’avoir tiré le signal d’alarme avant que ce ne soit à la mode.

Ils décryptent ainsi les principes de la « dispersion des risques », cette martingale à laquelle tout le monde a voulu croire, la sophistication invraisemblable des procédés pour noyer le poisson et l’impunité règlementaire dans lesquels ces savants tripatouillages ont pu voir le jour. Et l’on se surprend à réaliser que toutes ces montagnes d’intelligence et d’inventivité humaines ont été mises au service d’un enrichissement à court terme. On est tenté de se dire qu’il eût mieux valu titrer l’ouvrage L’Imbécilité de la finance. Mais, mais, mais… ce serait croire à la morale de l’Histoire.

Or, les financiers n’ont jamais perdu la boule. Une fois les sommes folles amassées, ils ont tout simplement demandé aux Etats de réparer leurs dégâts. Aujourd’hui, ils baissent un peu les yeux et jurent qu’on ne les y reprendra plus… mais dans un an, trois ans, cinq ans ? Au fond, la vraie question est : ont-ils eu vraiment tort de s’empiffrer alors que, contrairement à la métaphore énoncée précédemment, ce sont les autres autour qui ont attrapé le diabète ? —

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  • Bonsoir, je trouve l’image mal choisi avec le diabète... il existe des traitements qui soignent et qui protègent et les reins et les yeux des diabétiques ! donc la comparaison est inadéquate ! nebelo

    2.03 à 22h24 - Répondre - Alerter
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