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26-01-2011
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Des artistes en pôle position

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Des artistes en pôle position
(Crédit photo : « Arctique », de Pierre Duba)
 
Romanciers, peintres, photographes ou plasticiens, ils sont des dizaines à s’être exilés, un temps, sur les continents polaires. Ils racontent pourquoi à « Terra eco ».
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Côté Nord, l’océan gelé le plus froid, le plus sec et le plus venteux du globe : 14 millions de km2 de glace, 26 fois la superficie de la France. Côté Sud : 24 millions de km2 d’un continent gelé en permanence, où la température de l’air ne dépasse jamais 10° C. L’Antarctique et l’Arctique sont deux régions connues pour leur intérêt scientifique et stratégique. On sait moins qu’elles sont aussi le lieu de résidences artistiques. Auteurs, peintres, photographes ou plasticiens s’installent, plusieurs jours ou plusieurs mois, dans ces zones polaires. Mais qu’est ce qui les attire tant dans ces contrées inhospitalières ?

« L’Antarctique est un endroit idéal pour appréhender notre mortalité, raconte, l’air grave, Stephen Eastaugh. Cette Dame Nature glacée nous rappelle notre caractère éphémère en nous extirpant de notre routine. » Cet artiste voyageur australien est monté à bord d’un brise-glace russe en Arctique pendant quatre semaines et a passé près d’un an, en 2009, en résidence sur la base Mawson, en Antarctique. Il a notamment réalisé des sculptures à partir de matériaux de rebut trouvés sur place.

Rendre concret abstraction du climat

Andrea Polli, artiste digitale nord-américaine, se passionne depuis dix ans pour les pôles : « J’ai eu l’occasion de travailler avec Cynthia Rosenzweig, climatologue à l’institut Goddard d’études spatiales de la Nasa, qui m’a appris ce qui se passait en Arctique. Elle m’a ouvert les yeux sur les effets du changement climatique. » Lors d’une résidence de plusieurs semaines en 2007-2008, elle a donc prélevé et enregistré en Antarctique des sons naturels et techniques, et réalisé des entretiens avec des météorologues et des spécialistes du climat. Son objectif : rendre concrète l’abstraction des données sur le climat, montrer comment ces écosystèmes subissent des changement très rapides et leurs impacts sur le reste du monde.

Cette démarche se rapproche de celle de l’Australienne Lisa Anderson. Cette photographe-peintre-vidéaste travaille sur les questions environnementales et les déplacements de populations. De son séjour, en 2007, de six semaines entre les îles arctiques du grand Nord canadien, à bord d’un brise-glace, elle souhaitait « rapporter quelque chose qui n’était pas simplement un document ou une donnée, ou une émotion mièvre ». Son envie : « Etre un témoin, car les choses que j’ai photographiées n’existent plus. La banquise fond à toute vitesse. Mes travaux parlent de cette perte immense, de ces peuples Inuits forcés de déménager dans les villes alors que leurs maisons sont inondées. Les plaines qu’ils ont cultivées sont réduites à néant et les guerres pour l’accaparement des ressources les forcent à fuir. »

« Une aura de néant »

« Il existe autant d’artistes que d’approches », estime Annick Bureaud, commissaire d’exposition et responsable de l’observatoire Léonardo des arts et des technosciences. En effet, un artiste ne se rend pas forcément en Antarctique pour parler fonte des glaces ou science. Loin d’être une sinécure, son quotidien est alors rythmé par la vie des stations scientifiques qui les logent et la singularité de l’environnement. Pour Jean-Luc Soret, directeur artistique du festival @rt-Outsiders à la Maison européenne de la photographie, « les résidences dans les pôles engagent quelque chose qui a à voir avec la survie. On se met en danger physiquement, on s’éloigne de son environnement familial et social. On est dans une coupure sensorielle généralisée et on évolue dans un milieu confiné, très masculin. C’est un environnement hors normes à tous les niveaux ».

Pierre Duba est auteur de bande dessinée. Il a participé en 2004 à une résidence en Arctique. Il se souvient de ce qui a inspiré son travail : « le décalage climatique et géographique que je ne connaissais pas du tout. Je me suis fait surprendre par cette perte de repères ». L’hostilité du lieu : « Le froid, le silence et la présence de la mort à travers des squelettes de rennes, des arbres échoués sur la banquise, des fleurs qui disparaissent au bout de quelques jours. La terre est sombre, la neige est tachée de salissures… C’est un lieu de désolation pendant le solstice d’été. » L’obsession de la météo, la tyrannie du vent… De son passage en Antarctique, l’Australien Stephen Eastaugh a gardé le souvenir d’une « étendue sauvage dotée d’une aura de néant. Les lieux sûrs et chauds sont très limités. Personne n’est chez lui. L’Antarctique est indifférente aux hommes ». —


Des artistes frigorifiés


- Le site de Stephen Astaugh

- Le site de Lisa Anderson

- Le site du Studio Orta

- Le site de Pierre Duba

- Le site d’Anne Brodie

- Le site d’Ellie Ga

- Le site de Catherine Rannou

- Le site du festival @rtoutsiders

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