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2-07-2010
Mots clés
Technologie
Consommation
Eau
Inde
Reportage

De la rosée à la chaîne

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De la rosée à la chaîne
(Anne-Gaëlle Rico)
 
De l’eau gratuite et inépuisable ? Le physicien français Daniel Beysens a trouvé la clé de cette équation. Visite de la première usine de rosée dans le désert de Kutch en Inde.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Ici, le sol est aride, le soleil brûle, et l’air est chargé de poussière. La région de Kutch, dans l’Etat du Gujarat, à l’ouest de l’Inde, se désertifie (1). L’école de Sayara ressemble pourtant à un petit paradis. Des arbustes et des lauriers roses entourent les trois bâtiments qui accueillent chaque jour une centaine d’élèves. A midi, avec le dal, un plat de lentilles traditionnel, on sert de l’eau de rosée dans des carafes.

Le secret du lieu se niche sur sa toiture. Là, des «   condenseurs  » permettent de récupérer la rosée du matin. La technique a été mise au point par un physicien français, Daniel Beysens, fondateur de l’association Opur (lire ci-dessous). Les toits sont recouverts d’un isolant thermique qui contient des microbilles d’oxyde de titane et de sulfate de baryum. Le revêtement émet un fort rayonnement d’infrarouges qui le refroidit. La surface du condenseur, plus froide que l’atmosphère ambiante, atteint ainsi la «  température de rosée  » à laquelle l’humidité de l’air dépasse 100 % et la vapeur se transforme en gouttes d’eau. Ajoutez un film plastique et une couche de savon alimentaire et le tour est joué  : la rosée n’a plus qu’à glisser vers les gouttières puis le réservoir où elle est filtrée et désinfectée. On peut ainsi récupérer jusqu’à 40  centilitres par m2 et par nuit. Et ce, cent  jours par an, entre octobre et mars.

«  Il a crié au miracle  »

«  Ce système permet d’éviter la fermeture de l’établissement pendant les sécheresses et allège la pression sur le puits du village », souligne Pratap Singh, le directeur de l’école. Quant aux enfants, souvent astreints à des corvées d’eau, ils sont beaucoup moins absents. «  Quand l’association Opur a équipé notre maison, mon père n’était pas convaincu mais après avoir vu le réservoir plein, il a crié au miracle », raconte Pooja, une jeune élève. Car des habitations ont aussi été dotées du système.

Dans le Gujarat, le niveau de la nappe phréatique diminue et des industries polluantes souillent le sous-sol. «  Tous les ans, il fallait creuser un peu plus profond, se rappelle le chef du village de Panjandrum. Alors l’eau de rosée est une bénédiction. En quelques années, le nombre de troubles digestifs et d’allergies cutanées a considérablement diminué.  » Si la première usine de ce genre a vu le jour ici, ce n’est pas un hasard. Dans le désert de Kutch, les conditions sont idéales pour la formation de rosée  : la mer se situe à moins de 50  km, le ciel est très souvent dégagé et le vent souffle rarement. L’investissement, lui, est faible. En Inde, le coût réduit des matières premières et de la main-d’œuvre permet d’aménager un  m2 pour seulement 40  roupies (0,70 euro). —

(1) Reportage publié en mars 2009.


CORSE, ESPAGNE, ISRAËL...

«  L’eau récoltée peut se révéler cruciale dans une région qui reçoit moins de 300  millimètres de pluie par an, et où l’écrasante majorité de la population n’a pas accès à l’eau courante.   » C’est en faisant ce constat simple que le physicien Daniel Beysens a créé l’Organisation pour l’utilisation de la rosée (Opur) en 1999. Depuis, l’association coopère avec différents centres scientifiques et outre l’usine indienne, expérimente ses condenseurs en Corse, en Espagne, en Croatie, en Israël et au Maghreb.
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  • Anonyme : Ceci est...

    ... un très bel exemple de développement durable, au service de l’humanité. Bravo !

    5.07 à 17h11 - Répondre - Alerter
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