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16-09-2004
Mots clés
Social
Multinationales

Contre-culture d’entreprise

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Comment écrire un best-seller sur l'entreprise ? En dézinguant sans nuance tous ses mythes fondateurs. Cas d'école rigolo : Bonjour Paresse.
SUR LE MÊME SUJET

Corinne Maier, Bonjour Paresse, Michalon, 127 p., 12 euros

Si l’on mettait bout à bout tout les ouvrages qui traitent chaque année de culture d’entreprise, de management, de sociologie des organisations et d’autres fadaises entrepreneuriales, ils formeraient une chaîne susceptible d’atteindre, peut-être pas la lune, mais à coup sûr Melun (en partant de Paris). Ce genre littéraire à part entière, qui devra un jour trouver son Sainte-Beuve (ne comptez pas sur votre serviteur !), accueille un sous-genre singulier : le livre comique d’entreprise. Cet univers faste, pas toujours subtil, compte les recueils du dessinateur Gabs (Eyrolles), l’excellente BD Dilbert (Albin Michel) ou des poiladeries comme Démotiver à coup sûr (Ed. d’Organisation).

Pauvre entreprise !

Fait rare, l’un d’entre eux, Bonjour Paresse, a atteint pendant l’été la tête des palmarès de ventes. Et le fait que son auteure, Corinne Maier, se soit fait une grosse pub après avoir failli être virée de sa propre entreprise (EDF) pour avoir osé cracher dans la soupe, n’explique pas tout. Finalement, que trouve-t-on dans Bonjour Paresse ? Un constat sans appel : l’entreprise (la grande en tout cas) est un lieu inepte et vain, où évoluent des êtres démotivés, hypocrites, et surtout incompétents. Les mythes de la culture d’entreprise - valoriser chacun au nom d’un idéal commun - sont tournés en ridicule et montrés comme des gesticulations conformistes qui servent à masquer l’indigence des discours.

Succès révélateur d’un malaise

Le trait est grossier, l’humour facile, les piques pas très nouvelles (sur l’ineptie du sabir d’entreprise, sur la réunionnite...), les affirmations rarement étayées par des chiffres. Bref, il faut convenir que l’ensemble, aussi sympathique soit-il, demeure au ras des pâquerettes. Mais le fait est que Bonjour Paresse met le doigt sur quelque chose qui nous "interpelle quelque part". Car il nous venge de ce culte du travailleur flexible et épanoui, de cette réussite par la compétition et de cette ambition mercantile qui semble devoir présider à la direction de nos existences. Le succès de ce pamphlet se raccroche au rejet de plus en massif des valeurs de l’entreprise par les jeunes cadres et l’impression diffuse chez les salariés que sous un vernis "responsable", le mot d’ordre de beaucoup de boîte est désormais : "Prends l’oseille et tire-toi !"

Corinne Maier est suffisamment filou pour nous délivrer un message défoulant, mais rassurant. Au contraire des altermondialistes, elle ne nous enjoint pas à lutter contre l’influence d’entreprises de plus en plus puissantes. Elle nous dit : ne les craignez pas, elles sont aussi nulles que vous !

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  • Un seul mot : Excellent !

    C’est un coup de pied dans la société, et surtout dans les puissances financières dirigeant le monde.

    EDF, respect de la liberté d’expression ?
    EDF, respect de l’environnement ?
    Laissez-moi rire ...

    Je préconise un débat entre Monsieur Bush, et Corinne Maier !!!

    Voir en ligne : Toxic Bush le bien nommé ...

    7.10 à 11h52 - Répondre - Alerter
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