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13-04-2006
Mots clés
Social
France

Cher ami, prenez la porte !

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Dans l'entreprise décrite par Très Cordialement, on ne licencie pas n'importe comment : un lampiste est chargé d'écrire des lettres de renvoi bouleversantes et irréfutables. Cruel et juste.
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Bien des directeurs des ressources humaines vous le diront : ce n’est pas une sinécure de licencier des salariés. Il faut justifier sa décision, montrer de la considération pour le travail accompli, de l’estime pour la personne, etc. Cela prend du temps et de l’énergie. De l’argent aussi : dans Très Cordialement du romancier italien d’Andrea Bajani, l’entreprise constate un jour que les salariés qui s’estiment lésés réclament une caisse de Champagne. Elle comprend que ce n’est pas une solution viable à long terme. Du coup, elle a l’idée de confier à un lampiste - le héros du roman - la charge d’écrire des lettres de licenciement totalement inattaquables : à la fois fermes et compatissantes, solidaires et impitoyables.Et d’une grandiloquence faux-derche proprement hilarante. Mais le hasard va conduire le scribe-licencieur à gérer les conséquences familiales désastreuses de la mise au rebut d’un salarié...

A l’usine en bermuda

Sans jamais céder à la critique un peu attendue de l’entreprise inhumaine et des "gentils" salariés contre les "méchants" patrons, Bajani, qui, nous apprend l’éditeur, fut "consultant, collaborateur occasionnel, intérimaire, employé à durée déterminée et profession libérale", nous convie au voyage dans un monde d’une noirceur burlesque, presque poétique. Et mine de rien, offre une analyse d’une belle acuité de la barbarie contemporaine : celle qui a le visage souriant d’une responsable de la communication et les grands mots "positivants" du coach, mais qui traite les salariés pour ce qu’ils sont : des maillons d’une chaîne qui peut décider du jour au lendemain de se passer d’eux.

Un chapitre particulièrement jubilatoire nous présente ainsi l’idée géniale que développe le directeur du personnel pour remotiver les troupes : obliger pour une journée tout le monde à "être soi-même". C’est-à-dire habillé en bermuda et tongs, et malpolis. Et bien sûr ceux qui conservent leur costume et cravate sont menacés d’un blâme. Une coolitude automatique et comminatoire qui fera "tilt" chez tous ceux qui travaillent dans les secteurs "djeunz" de notre économie : publicité, communication... L’air de rien, ça va mieux en le lisant.

Très cordialement, Andrea Bajani, Panama, 102 pages, 14 euros

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