Rien de plus prosaïque qu’une carte. Rien de plus neutre qu’une carte. Rien de plus triste qu’une carte. C’est contre ces évidences que Julien Bousac s’élève. Son aventure commence il y a trois ans. Humanitaire, il rentre d’un long séjour en Israël et en Palestine. Il en rapporte le besoin de faire comprendre l’émiettement des Territoires occupés et les innombrables statuts de leurs habitants. Cette « peau de léopard » donne naissance à son premier travail : L’Etat-Archipel de Palestine. L’œuvre, ludique et dérangeante, circule au-delà de son cercle amical : publiée dans un atlas du Monde diplomatique, elle attire l’attention de revues de graphisme…
Il retrouve alors sa « fascination de gamin pour la carte comme objet de poésie, d’évasion ». Facile d’accès, très codifiée et bourrée d’informations, elle est parfaite pour « faire passer un message mais aussi le déformer, sciemment ou inconsciemment ». Trajets de migrants de Dakar à Paris, transposition de la situation palestinienne en Mayenne, nationalités qui ont construit la France, visas indispensables selon l’origine des voyageurs : les cartes de Julien Bousac se penchent sur les mouvements de population. Avec une ironie mordante « mais pas de cynisme ». Et une certitude : « Elles ne sont pas plus fausses que d’autres ! » —
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