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22-03-2010
Mots clés
Politique
France
Interview

"Après les élections, Europe Ecologie gêne un peu le PS"

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"Après les élections, Europe Ecologie gêne un peu le PS"
 
Au lendemain des élections régionales, la gauche crie victoire. La vague rose qui a, une nouvelle fois, déferlé sur la France est bien la preuve que les Français en ont assez de la politique de Nicolas Sarkozy, soutiennent les élus du PS. Mais pour obtenir du rose il a fallu, dans beaucoup de régions, ajouter un peu de vert à la potion magique. Pourtant, au lendemain du résultat du scrutin, le PS semble oublier la contribution de son allié. Simplement parce qu'il est devenu gênant, avance Dominique Reynié, professeur en sciences politiques à l'IEP de Paris et directeur général de la Fondation pour l'innovation politique.
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Terra eco : Le vote écolo a-t-il été vraiment déterminant dans la victoire de la gauche ?

Dominique Reynié : Oui. Sans les voix d’Europe Ecologie, la gauche n’aurait pas triomphé. Elle l’aurait emporté mais pas aussi massivement. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer les résultats de ce scrutin avec ceux des élections régionales précédentes. En 2004 au premier tour, les Verts avaient remporté 547 000 suffrages. Cette fois-ci, Europe Ecologie a comptabilisé 2 372 000 votes au premier tour. Pour un très grand nombre d’électeurs, l’écologie a été déterminante dans leur choix électoral.

T.E. : Pourquoi le PS ne met-il pas davantage en avant la contribution d’Europe Ecologie à sa victoire ?

D.R. : La crise économique a beaucoup pesé sur le scrutin. Les gens se sont abstenus ou ont voté FN. Dans ce contexte, la gauche soutient qu’elle pourrait mieux faire que la droite en terme de croissance. Or Europe Ecologie - même si la décroissance n’est pas un de ces thèmes - porte un message d’anti-croissance qui gène un peu le PS. A cause de cela, la gauche – comme la droite d’ailleurs – ne peut s’aventurer trop loin sur le terrain de l’écologie. A mon avis, les grands partis espéraient secrètement absorber une grande partie du vote écolo mais n’y sont pas parvenus. Hier soir, la droite a reconnu sa défaite. La gauche aurait dû de son côté reconnaître la contribution majeure d’Europe Ecologie à sa victoire.

T.E. : L’alliance entre PS et Europe Ecologie est-elle destinée à durer ?

D.R. : C’est assez simple. Soit l’alliance est un succès, soit ça se termine en dispute. Pour formaliser leur relation de complicité, les deux entités doivent s’accorder sur un contenu substantiel, s’entendre sur les retraites, sur une solution au déficit public, sur l’idée d’une croissance capable de maintenir le niveau de vie des Français. En fait, il faut trouver une singularité significative. Si Europe Ecologie est capable de faire émerger un programme essentiel sur l’écologie mais aussi réaliste vis-à-vis des attentes des Français et de l’économie, elle ira mano a mano avec le PS. La réussite de l’alliance passera moins par l’entente entre les deux partis que par le consensus au cœur d’Europe Ecologie même. Car la force de ce mouvement est aussi sa faiblesse : il est composite. Dans son vivier d’électeurs, il y a des gradations qui vont du Français favorable à la croissance verte au décroissant, du militant UDF orphelin jusqu’à l’anti-capitaliste. Le spectre est très large.

T.E. : C’est donc pour structurer Europe Ecologie que Daniel Cohn Bendit lance son appel du 22 mars ?

D.R. : Oui. Europe Ecologie est une marque qui a réussi. Beaucoup s’y sont retrouvé. Mais si on devine sa philosophie, le mouvement n’est pas une organisation collective structurée. Or, son succès risque d’être éphémère s’il n’est pas formalisé. C’est la raison de l’appel de Daniel Cohn-Bendit. Il tente de former une entité inédite à mi-chemin entre l’organisation très décentralisée des Verts qui pèche par son caractère chaotique et une forme plus classique et plus disciplinée mais indispensable pour durer dans la vie politique. A mon sens, il est plutôt en phase avec la situation.

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- L’environnement ça commence à bien faire ?

- Pour un contrat durable

Sources de cet article

- Le blog de Dominique Reynié

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